Ils sont trois candidats pour briguer la présidence du mouvement des jeunes du parti Adema-Pasj. Il s’agit d’Ibrahima Haïdara, Ben Maouloud et Isssouf Aya. Nous avons rencontré l’un d’entre eux. Il s’agit de l’actuel patron de la Poste malienne, Ibrahima Haïdara, communément appelé Papou. Le favori, selon les observateurs de cette élection, expose les raisons de sa candidature, sa vision sur l’état du parti et sa méthode. Ce chantier porté par l’actuel secrétaire général de la jeunesse Adema en Commune V et le chargé des questions électorales du bureau national des jeunes traduit son engagement pour l’Adema-Pasj depuis les comités de base jusqu’au niveau national.
Le Prétoire : Pourquoi voulez-vous être candidat à la présidence de la jeunesse de l’Adema ?
Ibrahima Haïdara :Merci pour cette question. Ma candidature a été mûrement réfléchie. Depuis un certain nombre d’années, je milite au sein de l’Adema Pasj. J’ai eu l’occasion de connaître et de comprendre le parti. J’ai eu aussi l’occasion de comprendre les difficultés auxquelles les jeunes sont confrontés. Mon parcours militant dans ce parti m’a amené à gravir les échelons un à un sans passer par les chemins courts. Je ne suis pas allé voir quelqu’un pour qu’il me mette au sommet des structures. Je suis entré dans ce parti en tant que simple membre, ensuite je suis devenu secrétaire général de comité, simple membre de sous-section qui regroupe les différents comités, secrétaire général de sous-section, membre de la section de la commune v, secrétaire général de la commune v, membre du bureau national. J’ai connu tous les niveaux en tant que simple membre et responsable. Le seul poste que je n’ai pas occupé au sein de cette structure des jeunes est celui de président. J’ai eu l’occasion de comprendre le fonctionnement des structures à tous les niveaux et de connaître les difficultés auxquelles on est confronté quand on est responsable. Fort de ce constat, j’ai aussi fait le tour du pays. J’ai été dans tous les cercles du Mali à la rencontre des camarades pour mieux comprendre leurs difficultés et ce qu’ils reprochaient au parti en plus de leurs aspirations. Je me suis dit que je suis capable aujourd’hui d’apporter une réponse aux difficultés auxquelles les jeunes sont confrontés au sein du parti. Voilà l’une des raisons principales qui m’ont amené à décider d’être candidat à la présidence au sein de notre mouvement. Il faut savoir aussi que nous avons identifié beaucoup de choses, beaucoup de difficultés et les problèmes auxquels les jeunes sont confrontés. Il ne s’agit pas seulement de dire qu’on a un parcours au sein du parti. Il s’agit de trouver la solution aux problèmes auxquels le parti est confronté et mettre la jeunesse au sein du parti. Aujourd’hui, la jeunesse est divisée entre les clans et les barons du parti. Aujourd’hui, la jeunesse ne répond plus à sa vocation naturelle. On s’est dit qu’il faut travailler sur les solutions pour corriger cet état de fait.
Quels sont les axes prioritaires de votre programme en tant que candidat ?
Après avoir discuté avec les camarades sur toute l’étendue du territoire, nous avons jugé nécessaire de mettre en place un programme de travail. Ce programme de travail, nous l’avons voulu très ovationné et assez simple qui ne va pas demander beaucoup d’argent pour sa mise en œuvre. L’objectif que nous avons, la vision qu’on a pour la jeunesse, c’est de faire d’elle une force dynamique au service du parti. Pour cela, il faut dégager les axes stratégiques sur lesquels il faut travailler et atteindre cet objectif. Nous avons mis en place un projet basé sur trois axes prioritaires : deux axes très opérationnels et un axe qui amène la jeunesse à réfléchir. Parmi les trois axes qui sont les piliers principaux de notre programme, le premier est le renforcement du mouvement à la base. Il y a trois activités principales que nous avons identifiées dans ces piliers-là. La première est la formation politique des camarades jeunes. On s’est rendu compte que les camarades ont un gros problème de formation militant. Il s’agit de la formation à la chose politique. Aussi, la connaissance du mouvement. Nous souhaitons former les camarades sur la connaissance du parti, l’identité du parti, le parcours et le bilan du parti ; ce que le parti apporte à ce pays-là. Une fois qu’on aura fait, on sera convaincu que nos camarades seront suffisamment outillés pour pouvoir aller à des débats, c’est un moyen aujourd’hui d’avancer.
Quand le camarade connaît suffisamment le parti, il pourra défendre le parti un peu partout. Nous souhaitons d’abord qu’il y ait la formation politique de nos camarades. Ensuite, nous souhaitons procéder à l’élargissement de la base. Ce qu’on appelle élargissement de la base sociale, c’est surtout aller à la recherche d’autres militants, convaincre d’autres jeunes pour qu’ils rejoignent notre mouvement. Quand les camarades sont logiquement bien formés, ils peuvent convaincre d’autres jeunes de rejoindre notre mouvement. La troisième étape est la consolidation de la base électorale. Avec les jeunes qu’on a avec nous, on est capable de consolider notre base. Il ne faut pas oublier que nos camarades sont élus sur la base de projet de société. Les gens, à un moment donné, sont dans l’attente de bilan. Il faudra qu’on leur apporte des informations pour qu’ils continuent à nous faire confiance. Ce sont les trois activités que nous comptons faire. Le deuxième pilier, c’est l’animation et la mobilisation. On s’est rendu compte aussi que les structures à la base sont en mesure de faire les mêmes reproches aux structures du sommet. Les sections font beaucoup de reproches au bureau national, les sous-sections qui font beaucoup de reproches aux sections, les comités qui font des reproches aux sous-sections. Très souvent, les gens ne se réunissent pas beaucoup, les activités n’existent pas et les gens ont tendance à nous reprocher d’être là quand il y a des élections. Nous disons qu’il faut pallier cette situation. Pour cela, nous avons jugé nécessaire d’aller à la régularisation des activités statutaires. On est convaincu que si les activités statutaires sont régularisées, il y a toutes les chances que les structures soient animées convenablement. Aussi, il s’agit d’aller à la base. Que le bureau national ne soit plus un bureau qui s’assoit à Bamako pour donner des ordres, mais un bureau qui se déplace vers les sections, que les sections aussi se déplacent vers les sous-sections. Quand on est dans un schéma comme ça, on a toutes les chances que les structures soient animées et que les gens soient facilement mobilisables. Il s’agit aussi de pouvoir mobiliser au moment opportun pour aller aux élections. Ces deux piliers demandent à travailler sur les textes du parti. Le troisième pilier, c’est ce qu’on appelle la réflexion stratégique. Ce pilier va nous amener à mettre en place des initiatives qui sont des groupes de réflexion autour des questions concernant la jeunesse. Les questions d’emploi, de logement, de transport, etc. Aujourd’hui, il faut savoir que la jeunesse est confrontée à beaucoup de problèmes et personne ne peut mieux traiter ces problèmes que nous-mêmes. Il faut amener la jeunesse à réfléchir sur ces questions très importantes qui les concernent. L’idée pour nous, c’est de mettre en place les groupes de réflexion qui vont produire des documents que nous allons versés au comité exécutif comme une contribution de la jeunesse à la fois aux débats au niveau du comité exécutif et au projet de société. Comme je l’ai dit, le projet de société a besoin d’être revu parce que des années ont passé, on n’a pas relu ce document-là. Certes, il est d’actualité, mais il a besoin d’être toiletté. Ce sera l’occasion aussi pour la jeunesse de participer à ce toilettage du document qui est très important pour nous. L’idée pour nous, c’est de renforcer les relations avec les autres structures en créant des cadres de rencontre. Voilà les trois axes prioritaires qui constituent notre projet.
Au cas où vous serez élu président de la jeunesse, quelle sera votre touche pour la redynamisation du parti et le mouvement des jeunes ?
Notre objectif, c’est de mettre la jeunesse au service du parti. Nous sommes convaincus que l’homme doit être modelé surtout, pendant la jeunesse. C’est pour cela que nous avons mis l’accent sur la formation et l’information. Si vous regardez le programme, il y a beaucoup de formation et de sensibilisation. L’idée pour nous, c’est qu’aujourd’hui nous sommes convaincus que si les jeunes sont suffisamment imprégnés des textes du parti, il y a plus de chance que beaucoup de dérives soient évitées. Ce vieux parti existe depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays. Il a été sollicité par les différents régimes. C’est un parti qui regorge de beaucoup de cadres, de compétences et d’expertises. Nous pensons qu’aujourd’hui le comité exécutif doit montrer la voie. Je pense que c’est ce qui se passe. La jeunesse a besoin d’être unie, renforcée et mise au service de ce parti. Je suis convaincu que si la jeunesse joue pleinement son rôle, étant une force dynamique au service du parti, il y a plus de chance que le parti puisse repartir et gagner des échéances futures. C’est pour cela que nous voulons travailler à cela. Si on arrive à le faire, il n’y a pas de raison que le parti ne réussisse pas. Le reste se fait au niveau du comité exécutif et nous qui sommes le bras armé, nous devons mettre en œuvre sur le terrain les décisions du comité exécutif. Je pense que vous avez effectivement résumé notre inquiétude. L’idée pour nous, c’est de retrouver ce parti de masse. L’avenir de ce pays, quelque part, passe par l’Adema pour plusieurs raisons. L’Adema reste un parti démocratique et chacun a le droit de mener sa campagne telle qu’il l’entend et surtout de présenter aux camarades jeunes sa vision de la jeunesse. Il ne faut pas le nier. Il y a beaucoup de difficultés que nous essayons de corriger. Elles sont du fait d’un certain nombre de personnes du parti. Aujourd’hui, il faut le savoir. Je le dis et je le répète, notre objectif est d’unir, rassembler la jeunesse et la mettre au service du parti. Nous sommes convaincus que pour que le parti puisse se retrouver, pour qu’il puisse aller de façon sereine aux futures échéances électorales, il faut qu’il dispose de mouvements affiliés, définitivement acquis à sa cause. Le parti aura tout intérêt à doter ces mouvements affiliés d’équipes capables d’amener ces mouvements-là au service du parti. C’est extrêmement important. Il est temps qu’on sorte d’un certain nombre de choses. Il est temps pour nous de faire face à l’essentiel. Pour moi, l’essentiel, c’est de doter le parti d’équipes au niveau du comité exécutif. Il faut doter le parti d’équipes capables de rassembler, d’unir et d’aller à l’essentiel. Nous sommes convaincus que nous avons ce programme. La mise en œuvre de ce programme est aussi de mettre la jeunesse au service du parti.
Réalisée par
Nouhoum DICKO