Ibrahim Haidara, Pdg de la Poste ; « Bientôt des produits numériques ou financiers seront lancés »

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C’est au  moment où les travailleurs s’apprêtent à rentrer à la maison qu’Ibrahim Haïdara, PDG de la poste, nous a reçus dans son  bureau. Habillé en tenue pakistanaise, coiffé d’un chapeau, M. Haïdara est un homme doté d’un esprit d’ouverture, et  nourrit de grandes ambitions pour la poste. Dans cet entretien, il se laisse aller. Les difficultés, l’introduction du numérique sans oublier les autres  réformes au sein de la boîte, le PDG Haïdara dit tout.

Comment la Poste se  porte-t-elle aujourd’hui ?

Ibrahima Haïdara : La Poste, comme nous l’avons dit au cours de notre journée,  a certes des  difficultés, mais nous avons beaucoup d’espoir.  Car les perspectives commencent à se dégager.

Vous avez la réputation d’être un homme rigoureux en matière de gestion, comment comptez-vous restructurer la société en cette ère de développement des NTIC ?

Beaucoup de choses ont changé avec l’avènement du numérique. Ça  a bouleversé le monde, notamment le  secteur postal. Nous comptons introduire le numérique pour relancer les activités de la Poste. Cela passera par son introduction pour supporter certaines activités, comme  les messageries classiques et les transactions financières. Notre stratégie, c’est de bâtir des produits autour de trois piliers: le numérique, la finance et la messagerie.

Vous venez de fêter la Journée internationale de la Poste ; sous quel signe l’avez-vous placée ?

La Journée mondiale a été  placée  par l’Union postale universelle (UPU) sous le thème : « Livrez du bien  au monde entier ». Thème plein de sens et d’actualité. Car le Mali a besoin de renforcer les services sociaux de base. On peut citer la Poste parmi ceux-ci. L’inclusion sociale occupe une place importante dans la lettre de cadrage envoyée par le président de la République au gouvernement. Livrez du bien à la population revient aussi à participer activement à l’inclusion sociale. La Journée a été placée sous ce signe et c’est ce que nous comptons faire.

Vous êtes le plus jeune à occuper le poste de PDG de cette structure; cela suppose que les plus hautes autorités ont une vision futuriste de la poste. Quelle stratégie êtes-vous en train de mettre en place pour matérialiser cette vision ?

Oui,  je suis effectivement  l’un des plus jeunes à occuper le poste de PDG de la Poste. Cela me met plus de charge sur l’épaule. Parce qu’il témoigne de la confiance que le président de la République, à travers le ministre de la Communication et de l’Economie numérique, place en les jeunes. Je mesure réellement cette charge et compte relever ce défi. On  nous a confié  des responsabilités ; il nous appartient de nous assumer.

On vous sait très actif sur le plan national et international pour nouer des partenariats, peut-on connaitre à ce jour les partenaires qui sont en train de vous aidez dans la restructuration de la Poste.

Aujourd’hui, nous essayons  de bouger beaucoup. Notre philosophie est que dans le monde d’aujourd’hui, une entreprise, fusse-t-elle étatique, ne peut se développer dans l’autarcie. C’est pourquoi nous tentons de nouer des partenariats stratégiques sur les plans financier et technique. Nous sommes en pleine consultation avec des nationaux, mais également avec les partenaires étrangers. Nous sommes en train de faire des rencontres, d’écouter afin de tracer notre chemin. Le schéma est d’arriver à mettre sur  place un partenariat stratégique sur des produits et non sur la structure elle-même. Nous comptons lancer dans les jours à venir de nouveaux produits, qui peuvent être numériques ou financiers.

Au-delà  de la concurrence déloyale, quelles sont les autres difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

Vous l’avez dit ; la  concurrence déloyale, oui ! Mais il faut aussi ajouter le numérique qui a bouleversé le secteur postal. Une nouvelle donne que  la Poste malienne n’a pu s’adapter. Cette réalité a malheureusement rattrapé la structure. Nous essayons de pallier aujourd’hui ces difficultés en intégrant le numérique. Et nous pensons pouvoir endiguer  les obstacles.

Un mot à l’endroit  du personnel  et du grand public

Je demande au peuple malien de nous faire confiance. Parce que aujourd’hui, nous sommes en train de mener des reformes courageuses pour pouvoir nous adapter aux nouvelles  réalités. Nous sommes en train de concevoir et de promouvoir de produits destinés aux Maliens pour répondre à leurs besoins. Nous sommes en train de travailler pour transformer nos bureaux en un guichet unique de l’administration pour permettre à nos concitoyens de bénéficier des services de la Poste et aussi des services même de l’Administration. Par exemple, faire de demande de pièces administratives sans se déplacer. C’est tous ceux-ci que nous sommes en train de travailler. Nous demandons la confiance de nos usagers. Nous demandons qu’ils reviennent à la Poste pour tester de quoi nous sommes capables.

Pour les autorités, nous demandons un accompagnement. La Journée internationale de la poste a été un baromètre pour mesurer tout l’engagement des plus hautes autorités du pays. La présence du ministre de tutelle à la cérémonie de commémoration de la Journée internationale de la poste est assez éloquente.

Aux travailleurs de la Poste, je demande plus d’abnégation pour qu’on puisse renforcer les acquis pour pouvoir mieux servir nos usagers.

 

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