Le Tjikan : Quelles sont les impressions qui vous animent après ce festival ?
Honorable Yacouba Traoré : La 18ème édition du Festival des Masques et Marionnettes de Markala a été un grand évènement culturel, il se tient à une période très particulière de son évolution. Cette édition a été surtout marquée par l’implication de tous les Markalais. Par rapport à tout cela, je peux dire que cet évènement a été une grande réussite. A cela, il faut ajouter la présence de nombreuses personnalités, notamment, le président de la transition, Pr Dioncounda Traoré qui était sur place les premiers jours en plus de nombreuses autres personnalités et sommités de la culture malienne. Sans compter que lors de la cérémonie officielle d’ouverture, les représentants des ministres de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme étaient présents. Ce qui en a fait l’un des événements culturels majeurs du moment.
Qu’est-ce qui explique votre grande implication dans la réussite de ce festival ?
Mon implication s’explique par deux choses. D’abord, je suis un député de Ségou et je suis un natif de Markala. Donc, tout ce qui concerne Markala me concerne aussi.
A cela, il faut ajouter le fait que ce festival est l’un des événements culturels les plus importants du Mali. Ajouté au rôle que la culture joue dans la vie d’une nation. En effet, qui parle de développement socio-économique sur toutes ses facettes ne doit pas oublier la culture qui est la base de tout développement car toute personne ou tout peuple qui oublie sa culture ne peut pas évoluer.
Il est temps de penser à notre culture, à nos valeurs culturelles et sociétales qui sont le creuset de tout développement. Cela permettra à nos enfants de savoir d’où ils viennent pour déterminer la direction à prendre pour leur avenir. Il s’agit aussi de susciter les enfants à savoir leur passé et à le maintenir. Cela leur permettra une meilleure connaissance de soi. Les masques et marionnettes constituent des moyens appropriés pour leur transmettre ces valeurs.
A travers le thème de cette année « Maaya » qui veut dire l’humanisme entre les hommes, ce sont les grandes valeurs du passé qu’on a essayé de faire ressortir lors de ce festival. Cela a été une totale réussite car les masques et marionnettes dont les organisateurs se sont servis pour présenter le passé ont émerveillé le public à juste titre, et personne n’est resté indifférend à ce qu’il a vu lors de ce festival.
Quel message avez-vous à lancer aux populations de Ségou en général et de Markala en particulier?
Je pense qu’on a tout intérêt à préserver ces valeurs culturelles au-delà de toutes les divergences, car ce sont les seules choses qui nous unissent. Ce festival est à sa 18ème édition et c’est aussi l’âge de la maturité. C’est le festival le plus ancien du Mali. J’interpelle toutes les autorités en charge de la Culture, tous les Maliens et plus particulièrement les Markalais à se donner la main pour pérenniser ce festival qui est très important pour Markala, Ségou et pour le Mali car ce festival est inscrit au patrimoine de l’UNESCO. C’est une grande richesse que l’on doit garder et pérenniser en y apportant des innovations à chaque édition.
Cela doit se faire par des grandes réflexions à tous les niveaux. D’abord, savoir comment faire pérenniser ce festival et les mécanismes de financement. C’est une grande réflexion pour laquelle nous sommes tous interpellés. Pour notre part, nous veillerons pour que cela soit et que les éditions prochaines soient encore plus réussies et émerveillantes que cette 18ème édition qui, dans tous les cas, a beaucoup émerveillé le public et suscité beaucoup d’intérêt auprès de la population.
Je suis satisfait du déroulement de cette 18ème car, de sa création à ce jour, il y a beaucoup d’amélioration et d’implications ressenties des uns et des autres. Je suis satisfait aussi car la grande perfection n’existe pas. Seulement, nous veillerons à ce que le festival s’améliore d’édition en édition.
Propos recueillis par D. Diama