Honorable Mamadou Diarrassouba, à propos de la conférence d’entente nationale : « Nous devrions nous entendre autour de l’essentiel qui nous uni »

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Le Pouce : Il est question de tenir courant mars 2017, ce qu’on appelle la conférence d’entente nationale, quelle lecture faites-vous de cet évènement ?

Mamadou Diarrassouba : «Il faut rappeler que la tenue de cette conférence d’entente nationale respecte les dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu des pourparlers d’Alger. Cela est une bonne initiative., La conférence doit permettre aux maliens de se retrouver et de parler sur certaines préoccupations essentielles du pays. C’est vrai qu’un accord a été partagé par les différentes composantes de la société malienne, les groupes armées, le gouvernement et les partenaires au développement. La conférence va permettre à ceux qui sont là aujourd’hui, de partager avec le gouvernement, avec  les partenaires techniques au développement, leur point de vue. Il ne s’agit plus de dire que l’accord est bon ou pas. On n’est plus à ce niveau. Il s’agit de venir au contenu de l’accord. Ces assises constituent une réelle opportunité pour parler sur certaines dispositions comme le terme « AZAWAD », quelle est sa définition. Je crois que c’est important que nous  nous mettions d’accord. Si on dit aujourd’hui le Baniko, tout le monde sait que c’est une zone qui appartient à un groupe de populations. Ces gens sont fiers de faire appartenir à ce groupe. Mais cela ne veut pas dire que le Baniko ne fait pas partie du Mali, comme le Kenedougou. D’ailleurs cela n’a jamais engendré de problème, ni au plan social qu’au niveau institutionnel. Cela fait partie de notre diversité culturelle et une véritable richesse de notre patrimoine. Ceux qui ont donné cette expression de l’AZAWAD, ont  leur vision. Donc c’est à nous autres maliens de donner notre point de vue  par rapport à cette situation. La conférence d’entente nationale va nous permettre  réellement de donner un contenu à ce mot AZAWAD. Il y a aussi d’autres questions dans l’accord qui doivent faire l’objet d’échanges et de discussion. Il s’agit de la problématique de deux chambres au sein de l’Assemblée Nationale, notamment le Senat et le Parlement. La question qui se pose est de savoir si l’existence de ces deux chambres va entrainer la suppression du Haut  Conseil des Collectivités. Ça c’est une interrogation. Je pense qu’au cours de la conférence d’entente nationale, nous devrions bien réfléchir là-dessus. Il est important que les participants s’entendent sur quelque chose. C’est pourquoi, je dis que la conférence d’entente nationale va nous permettre d’échanger sur les résultats politiques qui sont là. Il ne s’agit pas de dire que c’est Ibrahim Boubacar Keïta qui a fait çà, encore moins que son régime qui a fait ça. Un acte est posé. Un accord est là. Cela va au délà d’un régime, parce que les propositions de l’accord seront versées dans la constitution. Cela n’appartient plus à un régime, mais il appartient plutôt à tout un  peuple et à tout un pays. D’où la nécessité de s’entendre autour des mots clés au cours de cette conférence d’entente nationale. Nous devrions dire ce que nous pensions aujourd’hui et aller à l’essentiel. Aller à l’essentiel, c’est dire à juste titre, ce qui est bien pour le Mali. Après, nous verrons ce qui est à modifier ou renforcer dans le temps. Pour le moment, nous devons sortir de cette crise. La  crise a atteint aujourd’hui un niveau où personne n’a besoin qu’elle perdure. Nous pensons que la conférence d’entente nationale est salutaire. A ce titre, elle doit être appréciée par l’ensemble du peuple. C’est pourquoi, j’invite les acteurs politiques, les acteurs de la société civile, les Maliens de tous bords de se donner la main pour s’approprier ces assises afin de débattre sérieusement sur les sujets qui seront posées. Je pense que nous devrions nous entendre autour de l’essentiel qui nous uni et prendre les résolutions à bras le corps pour que nous puissions avancer ».

Entretien réalisé par Jean Goïta              

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