Henri de Raincourt, Ministre français chargé de la Coopération : «La responsabilité des autorités françaises, c’est d’abord de protéger ses enfants»

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En marge du Forum «Solidarité pour l’eau» dans les pays du Bassin du Niger tenu à Bamako du 17 au 18 octobre 2011, nous avons rencontré le Ministre français auprès du Ministre  chargé de la Coopération, Henri de Raincourt. Il nous livre ici ses impressions non seulement sur ledit Forum, mais aussi sur la vision de la France par rapport à la situation d’insécurité dans le Sahel.

 

Le Prétoire : Monsieur le Ministre, vous venez juste de participer à l’ouverture du Forum «Solidarité pour l’eau». Quel regard portez-vous en matière de la gestion du bassin du Niger ?

Henri de Raincourt : C’est un moment fort d’échanges et de prise de contacts, étant donné que l’eau est bien précieux, un bien rare et que la vie des hommes en dépend. Il y a de très nombreuses possibilités techniques qui sont examinées dans le cadre des tables rondes au niveau de la préservation, d’abord, au niveau des mesures en termes de barrages qu’il faut faire. Parce qu’il faut lutter contre la sécheresse dans un premier temps, si l’on veut pouvoir préserver nos ressources en eau. Nous avons parlé de la question des financements en séances plénière. Je crois que les orateurs principaux ont bien fait ressortir que les financements actuels étaient très importants. Par exemple, 700 millions pour le seul  Gouvernement français. Ils ont spécifié que l’on venait de trouver des financements nouveaux pour faire face à de nouveaux besoins. D’où, toute la problématique de l’élaboration des financements innovants pour lesquels nous nous battons.

Monsieur le Ministre, votre séjour ici à Bamako s’inscrit dans le cadre des Journées Franco-maliennes. Or, on remarque qu’au même moment, se tient la quatrième édition du Salon du Tourisme. Et pourtant, la France a déclaré le Mali zone rouge. N’est-ce pas là un paradoxe?

La France a un certain nombre de zone qui existe en fonction du degré de sécurité qui existe. Je vous rappelle que la France a trois de ses compatriotes qui ont été assassinés dans le Sahel. Je vais vous rappeler aussi que quatre Français sont aujourd’hui encore otages des terroristes et que la responsabilité des autorités françaises, c’est d’abord de protéger ses enfants. Nous le faisons, nous souhaitons bien vivement qu’en étroites concertations (ce qui d’ailleurs se déroule en ce moment même) avec les autorités des différents pays assurant une sécurité maximale, des plans puissent être mis en œuvre, de façon à ce que les êtres humains puissent circuler librement. C’est ce que tout le monde souhaite. La première responsabilité des dirigeants d’un pays, c’est d’abord de préserver la sécurité de leurs enfants.

Par rapport au tourisme, que propose d’entreprendre la France pour les régions nord du Mali pour favoriser le retour des touristes français?

La France, effectivement, considère qu’il peut y avoir un lien entre la sécurité et le développement. Et donc, nous avons des projets avec  les différents pays pour développer un certain nombre d’actions. Ensuite, la France a beaucoup œuvré au niveau européen afin qu’un plan pour le Sahel soit élaboré, adopté et mis en œuvre. Ainsi, 150 millions d’euros ont été dégagés, qui sont disponibles pour le Sahel. Je crois que les regroupements de pays et les grandes organisations mondiales savent très bien qu’il faut que le Sahel puisse se développer aussi.

Propos recueillis par Nouhoum DICKO


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