Habib Sylla, Présidentdes maliens de L’extérieur : «Nous devons être patients… et soutenir tous IBK à mener à bien ses missions de président de la République…»

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Les multiples crises qui ont secouées notre pays pendant plusieurs mois n’ont épargné aucune couche sociale ni mêmes les maliens de l’extérieur.  Cité parmi les pays les plus pauvres au monde, le Mali, fait partie des nations qui ont le plus grand nombre de ses ressortissants vivant ailleurs. Et contrairement aux autres pays, les maliens de la diaspora contribuent d’une manière extraordinaire au développement du Mali et à l’épanouissement des Maliens cela depuis des décennies. C’est à partir de ce constat que nous avons voulu savoir comment les maliens de la diaspora ont vécu ces multiples crises jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République en la personne de M. Ibrahim Boubacar Keita aux termes des élections présidentielles organisées il y a de cela quelques semaines. Ainsi, le président du haut conseil des maliens de l’extérieur, M. Habib Sylla depuis la capitale Gabonaise, Libreville, a bien voulu répondre à nos questions. L’interview !

 

 

Habib Sylla
Habib Sylla

L’Express de Bamako : Bonjour M. Sylla, en tant président du haut conseil des maliens de l’extérieur, comment les Maliens de la diaspora ont vecu ces multiples crises ?

M. Habib Sylla : Bonjour, je vous remercie beaucoup pour cette question, parce qu’elle est très pertinente.  Tout d’abord, je voudrais rendre grâce à Dieu, le tout puissant qui nous a permis de parler aujourd’hui de ces crises au passé, et rendre un vibrant hommage au peuple Malien pour leur sens élevé de la patrie. Rien que d’y penser à ce que nous avons traversé durant ces mois de crises, donne des frissons.

Beaucoup de gens à travers le monde pensaient que c’était finit pour le Mali tant la situation était désespérée. Mais par la grâce de Dieu et le sens élevé de l’union, de la patrie, le peuple malien a pu sortir de ces ténèbres pour redevenir lui-même. Ces crises ont énormément secoué les fondements mêmes de notre pays, mais elles ont eu un impact plus dur sur les maliens de l’extérieur encore. C’est comme un chasseur qui va à la chasse et en son absence le village prend feu. Il ne pourra pas rester dans la forêt  et il n’a plus de village où retourner.

En plus de cela, les maliens de la diaspora n’avaient droit à la parole nulle part  tant  l’humiliation et la tristesse étaient grandes. Mais nous sommes restés forts et solidaires avec nos frères de l’intérieur pour répondre à chaque appel des hautes autorités du pays dans le cadre de sortie de crise.

 

 

L’Express de Bamako : L’une des issues majeures  de ces crises a été la tenue des élections présidentielles,  quelle appréciation faites vous de l’organisation de ces dites élections ?

M. Habib Sylla : Je suis très satisfait de la tenue et de l’organisation de ces élections présidentielles. Une appréciation très positive de son organisation, car ce n’était pas du tout évident de tenir les élections en ce moment et surtout avec le fichier que nous disposions. Beaucoup de personnes étaient sceptiques quand à son organisation effective, mais par le sens élevé du patriotisme et l’engagement des uns et des autres, nous avons pu l’organiser et la réussir. Si je dois donner une note à ces élections, je donnerai 18/20.

 

Certes, il y’avait certains petits problèmes au départ, tel le recensement des Maliens de la diaspora, la coordination dans certaines structures. Mais je tiens ici à remercier et à saluer l’ensemble des services diplomatiques et consulaires pour la bonne tenue des élections présidentielles. Par la même occasion, je tiens à remercier et saluer avec une mention spéciale l’élection de M. Ibrahim Boubacar Keita à la magistrature suprême.  Cette mention spéciale, parce qu’aucun président du Mali démocratique n’a bénéficié d’un tel score et d’un tel engouement auprès des populations.

 

 

L’Express de Bamako : Selon vous, quelles sont les priorités que le nouveau président doit mettre l’accent par rapport aux autres urgences ?

M. Habib Sylla : Merci pour cette question. A mon avis, après presque deux (2) ans de crises multisectorielles, la priorité prioritaire du nouveau président doit être la restauration de l’unité nationale ; condition sine qua non de tout développement et surtout l’avènement d’une paix véritable et durable. Ensuite, il pourra mettre un accent particulier sur la lutte contre la corruption surtout au sein de l’administration publique, comme le président  IBK l’a si bien dit dans son discours que nous avons suivi avec beaucoup d’intérêts depuis Libreville et dans les autres lieux de résidences des maliens de la diaspora.

 

 

Nous nous retrouvons dans ce discours, car il a évoqué des visions pour lesquelles nous nous bâtons depuis des années. Après cela seulement des projets sur l’éducation, l’emploi des jeunes peuvent avoir un véritable sens pour la population. A mon avis, il va falloir aussi un toilettage de la constitution pour qu’il y ait des lois favorables aux investissements et à la promotion des petites et moyennes entreprises.  En dernier ressort, je lui demanderai d’éviter à tout prix le consensus pour se contenter de la majorité présidentielle et l’avènement d’une opposition sérieuse et crédible.

 

 

L’Express de Bamako : En tant président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, avez-vous aujourd’hui des points de regrets par rapport à votre structure ou des propositions pour un avenir plus radieux pour les Maliens de l’Extérieur?

M. Habib Sylla : Je ne vais pas jouer la même musique que certains autres responsables de structures ou de partis politiques, car pour moi, ce n’est pas le moment de faire des revendications ou de présenter des doléances. Ce que beaucoup de gens ignorent, ce que le président IBK est un grand diplomate qui a été ambassadeur dans beaucoup de pays et lors de ses séjours à l’étranger il a côtoyé les Maliens de ces différents pays et connait certainement les difficultés des maliens de la diaspora plus que quiconque. Et en plus, le nouveau Premier Ministre, M. Oumar Tatam Ly, que je félicite d’ailleurs pour sa nomination est un grand intellectuel et homme de principe, mais c’est un malien de l’extérieur.

 

Donc, nous ne pouvions être mieux servis. Comme vous savez aussi bien que moi, il y a eu plusieurs rencontres, de hauts sommets et des  forums sur les Maliens de l’extérieur, mais il n’y a jamais eu de suivi par rapport aux conclusions de ces nombreuses rencontres. Comme ce sont des résolutions qui dorment dans les tiroirs à Bamako, pourquoi ne pas les réveiller et les mettre en pratique. En tout cas, nous sommes très optimistes et nous resterons toujours mobilisés pour soutenir notre pays (ndlr : M. Habib Sylla a donné 100 millions de CFA pour soutenir l’effort de guerre après l’appel lancé  à cet effet par le président de la république par intérim).

 

L’Express de Bamako : Quel est votre dernier mot pour mettre fin à cet entretien, Monsieur le Président ?

M. Habib Sylla : C’est d’abord vous remerciez très sincèrement et tous vos collaborateurs du journal, «L’Express de Bamako». Ensuite, je remercie très sincèrement le peuple Malien qui est resté fort et mobilisé pendant toute cette période de grave crise et son patriotisme lors de l’organisation des élections présidentielles. Sans quoi, il faut reconnaitre que nous ne serions pas là aujourd’hui pour parler de l’après crise.

Je leur demande encore beaucoup de patience surtout avec le nouveau président de la République et de lui donné du temps, car les chantiers sont vastes et énormes. J’en suis sûr d’une chose, la manière dont nous avons tous soutenu IBK pour qu’il devienne président de la République en ayant en esprit qu’il était l’homme de la situation, nous devons être de mêmes pour le soutenir à mener à bien ses missions de président de la République et je sais qu’il est capable.

Donnons nous lui juste du temps pour qu’il mette en pratique ses projets pour le Mali. Que Dieu Bénisse le Mali !

Réalisée par  Moussa KONDO

 

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5 COMMENTAIRES

  1. Il n’a rien à foutre d’une coupe de gâteau au Mali si souffrez au tant que ça retournez au bercail;personne n’est obligé de rester;on ne se sens mieux que chez soi!!!!!!!

  2. Le président à vie du haut conseil des maliens de l’extérieur, qui veut surement avoir sa part de gateau. Des sorties dans la presse pour se faire voir, pendant les maliens de l’exterieur souffrent au quotidien. Quand on possède des millards, on a facilement élu et on ne peut etre remplacer qu’après les pieds devant. On a besoin du changement même à ce niveau. wait and see

  3. Du n’importe quoi!!! Quel “interview” tire par les cheveux…Rien de potable la-dans!. Le “president” vous voulez dire a donne 100 millions de sa propre poche, ou les a colectes pour l’armee… Bandes de tocards!

  4. Un autre blablateur, il faut pas de consensus politique mais une opposition republicaine pour que le mali sorte du marasme social, economique, de l’ignorance et de la maladie.

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