Habib Dembélé, Guimba national
Habib Dembélé, Guimba national

Après plusieurs mois de silence et d’absence sur la scène politique et artistique de son pays, le Mali, Habib Dembélé dit Guimba comédien talentueux réapparait enfin. Le lundi 6 septembre 2010, dans les locaux de radio Kayira en commune I du district de Bamako, il a accordé une interview à votre journal. Les festivités du cinquantenaire, l’école malienne, son absence sur la scène nationale, la question de la retraite anticipée, l’Union Africaine et la situation politique actuelle du pays ont constitué la charpente de cette interview. Sourire habituel aux lèvres, Guimba très courtois s’est montré disponible.

Ciwara Infos : Le Mali fête ses cinquante ans d’indépendance qu’en pensez-vous?

Hahib Dembélé : Pour les festivités du cinquantenaire, je pense qu’on doit faire un débat franc et sincère pour évaluer les cinquante ans. Nous devons déterminer les réussites et échecs et aller au delà de l’esprit festif de la chose. Si jamais nous continuions sur cette longueur d’onde des festivités, nous risquerons de fêter le centenaire dans la même situation et dans la même condition qu’on déplore.

Vous-étiez longtemps absent de la scène, quelles en sont les raisons?

H.D : Mon absence sur la scène n’est pas due à une maladie comme le disait certaines personnes. Dieu merci, je me porte à merveille ! Mon absence est liée au fait que j’avais un calendrier chargé de voyages en Afrique, en Europe, en Amérique et même en Océanie. Voila, sinon rien d’autre!

Depuis un certain temps, le paysage politique national connaît des changements. Quelle analyse en faites-vous?

H.D : Pour moi, un grand flou règne sur la situation politique actuelle du Mali. Présentement, il y a deux catégories de candidats. «Les opportunistes et les vrais patriotes» Il y a une absence totale du sens de patriotisme sur la scène politique malienne.

Quelles solutions pour sauver le pays?

H.D : Pour renverser cette image négative de la politique malienne, il faut des vrais patriotes capables de prendre de bonnes décisions pour le pays. Des gens honnêtes qui, une fois au pouvoir, se soucient de l’intérêt de la nation et non leurs propres intérêts. Si la presse et la justice font bien leur travail, le pays ira de l’avant. Il faut faire appel à des vrais patriotes. Et mieux, faire du vote un acte obligatoire à tous les citoyens et sanctionner les cas de refus.

Quel est votre point de vue sur la question de la «retraité anticipée»?

H.D : Je pense que la retraite anticipée a été un cadeau empoisonné de l’Etat aux fonctionnaires, enseignants, militaires et artistes qui ont, à l’époque, accepté cette reforme. Après ce départ massif, il y a eu des cadavres, des divorces, des malheureux. Il y a des gens qui vont faire le reste de leur vie avec les séquelles de la retraite anticipée.

Este-vous d’accord pour l’Unité Africaine?

H.D : Oui, je suis un panafricaniste. Pour le bonheur du vieux continent Africain, je préconise «Les Etats Unis d’Afrique» avec comme président Nelson Mandela. Et considérer les autres chefs d’Etat comme des gouverneurs et suivra la mise en place des institutions. A défaut de Mandela, le guide Libyen Mouammar Kadhafi à la tête de l’Afrique car, il a la compétence et les moyens. Mais hélas, vu l’égoïsme de certains chefs Africains le projet sera buté à des réticences.

Depuis un certain temps, l’école malienne tourne au ralenti avec les grèves des enseignants et professeurs. Qu’en pensez-vous?

H.D : Dans une société où il n’y a pas d’école comment voulez-vous que la situation soit meilleure à celle que nous vivons présentement. Est-ce qu’il y a une volonté réelle de faire quelque chose dans ce sens? Est-ce que les gens sont sincères en abordant cette question de l’éducation? Il faut un débat franc autour de l’école malienne, sinon le pays est foutu.

Réalisée par Mohamed Kanouté

 

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