Grossesses non désirées : Contours de l’avortement avec Dr. Sidy Traoré

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Sur la thématique L’avortement, une porte de sortie pour les jeunes filles dans le problème  de grossesse non désirée. La pratique et ses inconvénients ont été évoqués  par le gynécologue à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako. Dans une société très conservatrice, très religieuse et très traditionnelle, les jeunes filles qui se retrouvent enceintes hors mariage sont à la croisée des chemins. Elles se voient très souvent dans l’obligation de pratiquer un avortement pour ne pas être rejetées par leurs proches. Cette pratique pourtant comporte d’énormes situations lourdes de conséquences. Dr. Traoré a bien accepté de nous situer là-dessus.

 

Le Point : Comment pouvez-vous nous définir l’avortement ?

Sidy Traoré : Selon l’OMS, l’avortement est l’expulsion du fœtus avant 22 semaines ou un fœtus expulsé avec un poids inférieur à 500 g. En terme théorique et dans notre contexte, l’avortement, c’est l’expulsion du fœtus avant le 180e jour de la grossesse, date présumée à laquelle il ne peut vivre et se développer jusqu’à un âge avancé, c’est-à-dire le fœtus né avant 20 semaines de grossesse.


A quel stade de la grossesse l’avortement est-il possible ?

Sidy Traoré : Dans le contexte malien, l’avortement est possible jusqu’à 28 semaines tant que la grossesse n’a pas dépassé ce délai. Théoriquement les 6 mois environ, l’avortement est possible.

 

 Quelles sont les conséquences de cette pratique ?

Sidy Traoré : D’abord, il existe deux types d’avortement : l’avortement spontané qui survient de lui-même et l’avortement provoqué ou clandestin. Dans la catégorie de l’avortement spontané, il y a l’avortement thérapeutique pratiqué par les personnels de santé pour une raison médicale bien précise. A noter qu’il peut y avoir d’autres typologies de l’avortement.

Maintenant, l’avortement appelé interruption volontaire de la grossesse peut avoir de nombreuses conséquences avec plus de méfaits que de bienfaits sur l’organisme. Les conséquences sont le plus souvent en premier lieu la douleur atroce ; en deuxième lieu, l’hémorragie parce que ce n’est pas bien pratiqué, car de manière clandestine.

Les mesures d’asepties ne sont pas respectées donc la femme peut beaucoup saigner et peut aussi perdre tout son sang. Et à long terme, vu que ce n’est pas fait dans les conditions d’asepties, il peut y avoir des infections qui en cas d’une ascension peuvent amener la stérilité chez la femme.

Les conséquences de cette pratique sont toutes un danger pour la santé, les infections, l’hémorragie qui va entraîner l’anémie et à long terme cela va provoquer des problèmes au niveau cardiaque. Aussi, cela peut répercuter sur son avenir obstétrical car quand cela arrivera au niveau de la stérilité, la femme ne pourra plus avoir d’enfant. A l’externe, quand les complications immédiates ne sont pas prises en charge, cela peut conduire à la mort.

A suivre !

Propos recueillis par Atiya Coulibaly

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