Grande Interview du Cinquantenaire : Témoin privilégié et acteur de la lutte pour l'Indépendance Le doyen El Hadj Lanfia Diawara, un grand commerçant et militant de la première heure, égrène quelques-uns de ses souvenirs

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Du haut de ses 92 hivernages, El Hadj Lanfa            Diawara, grand commerçant de son état, longtemps président du Groupement des Commerçants du Mali et ayant occupé plusieurs postes au sein de la             Chambre de commerce du Mali, notamment ceux de Président, de Vice-président, de Trésorier et de Secrétaire aux conflits, est l’un des derniers  témoin et           acteurs des luttes pour l’indépendance. C’est donc dans une interview exclusive qu’il nous a accordée, lundi 13 septembre  à son domicile à Sébénicoro que l’homme, une véritable bibliothèque vivante, a livré ses mémoires sur les premières actions politiques au Soudan français, les péripéties de la Fédération du Mali, l’indépendance, les rapports entre les nouvelles autorités politiques et la  population notamment les commerçants, la détention et la mort de plusieurs d’entre eux en compagnie de Fily Dabo Sissoko et de Hammadoun Dicko, l’avènement du franc malien, le bilan du régime de Modibo Keita et tout naturellement son regard sur les cinquante ans d’indépendance.

L’Indépendant : Bonjour Baba, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?

El Hadj Lanfia Diawara : Bien. Je me nomme Lanfia Diawara. Je suis né en 1916. Je suis commerçant de profession.

A notre époque, j’étais le Vice-président de la Chambre de commerce. Le premier président du Groupement des commerçants du Mali fut El Hadj Sidi Koné. Après lui, ce fut El hadj Daouda Sacko. Après lui, c’est moi qui ai pris les rênes du Groupement. Cela durant 16 ans, de 1958 à 1974.

 L’Indépendant : Pouvez-vous nous parler un peu de l’ambiance de cette époque, notamment celle qui a précédé les indépendances ?

 E.H.L.D : Une fois reconnue la liberté politique au Soudan français, c’est Fily Dabo Sikasso qui est venu ici à Bamako. Et quand il est venu de Niambia (du cercle de Bafoulabé) c’est chez Mamadou Konaté qu’il élut domicile. C’est ainsi que  celui-ci il a fait part de son intention de se présenter à la  députation pour l’Assemblée française et de solliciter son appui et son aide afin de convaincre la population de Bamako, auprès de laquelle il avait une grande  influence. A la suite de cette entrevue, Mamadou Konaté a provoqué une réunion avec les notables, notamment les membres des familles Niaré et Touré afin de leur soumettre la sollicitation de son ami. En réponse, la communauté a fait savoir à Mamadou Konaté qu’elle ne compte pas donner sa voix à un campagnard et que lui-même, un des siens et ayant fait les mêmes études que Fily est le mieux indiqué pour recevoir son soutien. Mais étant donnée la sincérité avec laquelle les anciens prenaient l’amitié, Mamadou Konaté a souligné qu’il lui est difficile de se présenter contre son ami et de surcroît son hôte. Mais face au refus catégorique de ses concitoyens de voter pour Fily, Mamadou Konaté  s’est présenté. Il est devenu ainsi notre premier candidat à la députation. Une fois cette décision prise, la campagne a commencé. En ce moment, Fily était toujours logé chez Mamadou Konaté. Et lorsque la campagne a atteint son paroxysme, il y eut des insultes et des propos durs entre les deux partis : PSP et RDA. Mais le tournant majeur de cette campagne a été pris lorsque Fily est allé signer un pacte avec les Français aux termes duquel il était convenu que  lorsqu’il remporterait l’élection qu’il collaborerait avec eux. Par conséquent, le gouvernement français au Soudan a soutenu la candidature de Fily Dabo Sissoko. C’est ainsi qu’à chaque fois qu’il y avait mouvement, les autorités coloniales tranchaient en faveur des militants de Fily au détriment de ceux du RDA.

Au début de la campagne, Modibo n’était pas à Bamako. Il  était à Sikasso. C’est ainsi que dans cette localité, il y eut une grande réunion, réunion au cours de laquelle Modibo Keita a fait une déclaration fracassante qui a choqué les Français. Dès lors, l’autorité coloniale a su que celui-ci n’est pas de son bord. Par conséquent, elle a émis un mandat pour arrêter Modibo. Ayant su cela, nous avons fait venir Modibo à Bamako avant l’arrivée du mandat à Sikasso. L’autorité coloniale voulait l’attraper à Bamako aussi, nous l’avons envoyé à Dakar. A Dakar également, les Français étaient à ses trousses. Cette fois-ci, nous l’avons envoyé en France. En fait, les Français voulaient l’éliminer purement et simplement.

Par rapport à cette volonté d’assassinat, Fily était-il impliqué ?

E.H.L.D : Même s’il collaborait avec les Blancs, il n’était pas pour l’assassinat de Modibo. Donc une fois qu’il est hors de la colonie et qu’il se trouve dans la métropole, on ne pouvait pas l’éliminer physiquement. C’est pourquoi ils se sont contentés de l’arrêter.  Il a passé trois mois en prison en France. Après avoir pensé sa peine, il a été renvoyé au Mali. Il a été révoqué de sa fonction. Durant ce moment, il était au compte du parti et il participait aux mouvements. C’est ainsi que, durant ce temps, il assurait le secrétariat du Bureau du parti à Bamaco-coura.

C’est, donc, dans ces conditions que nous avons travaillé jusqu’à l’issue des élections qui ont vu la victoire de Fily Dabo Sissoko qui était suivi de Mamadou Konaté. Mais une fois en France, Mamadou Konaté est tombé malade. Une maladie qui devait l’emporter. Sachant cela, il a décidé de finir ses derniers jours dans sa patrie. Jusqu’à son décès, nous sommes restés à son chevet, dans son domicile. Après les cérémonies de son enterrement, Modibo a été désigné à sa place. C’est ainsi que les choses ont évolué. Et chaque année, il partait en France pour l’Assemblée. Au retour, il nous rendait compte.

Quelle a été l’apport des commerçants dans la lutte pour l’indépendance?

E.H.L.D : Je dois dire qu’au seuil des indépendances, aucun fonctionnaire n’était suffisamment riche pour prendre en charge les frais de campagne. Les salaires comblaient tout juste le minimum vital. Nous les commerçants  étions donc les bailleurs de fonds du parti. En période de campagne, nous cotisions. Nous louions les véhicules, prenions en charge la nourriture et toutes les dépenses liées à la vie politique.

Par ailleurs, il y a lieu de souligner que ce soutien visait le parti. Surtout le RDA qui était notre parti.

Ce soutien au parti RDA et à ses leaders était-il motivé par l’idéologie ou était-il simplement lié à la personne des leaders du parti ?

E.H.L.D : Notre soutien était, avant tout, lié à la personne des leaders et non à une quelconque idéologie. C’était lié au fait que Mamadou Konaté et Modibo Keita étaient des Bamakois. Je dois dire aussi que c’est dû au soutien que Fily a eu de la part des Blancs à notre détriment. En effet, chaque fois qu’un militant du RDA avait la malchance de se retrouver au commissariat, pour témoignage, il y passait la nuit. C’est dire combien la vie était dure pour les militants du RDA. La France nous a traités durement. Qu’à cela ne tienne, en 1957, lors des élections cantonales, le RDA de Modibo Keita a battu le PSP de Fily Dabo Sikasso.

Une fois l’indépendance acquise, pouvez-vous nous dire un mot sur les rapports entre les commerçants et les nouvelles autorités. Précisément quel a été votre rapport avec Modibo Keita?

 

E.H.L.D : Je dois dire que les liens entre les commerçants et le pouvoir constituent une longue histoire. Cela bien avant même l’indépendance, nous étions avec le pouvoir. Mais au cours de cette période, comme vous le savez, la Guinée a pris son indépendance, la Côte d’ivoire a pris la sienne. La nécessité s’est donc fait sentir de s’unir, de former une association. D’où la volonté de constituer une Fédération réunissant le Soudan français, la Guinée, le Sénégal, la Côte d’ivoire, pour ne citer que ceux là. A sa création, nous avons souhaité que la présidence revienne à Houphouët Boigny. Sachant sa relation solide avec la France, Félix a décliné l’offre. On a tout fait, il n’a pas voulu. Finalement dans l’Union il  est resté trois pays : le Soudan, la Guinée et le Sénégal. La présidence échut à Modibo Keita. Il a déménagé à Dakar. On ne le voyait que rarement. C’est là qu’il a eu maille à partir  avec Senghor en raison de la trop grande méfiance de ce dernier. Qui, de surcroît, a dénoncé auprès de ses compatriotes une prétendue campagne de dénigrement menée par Modibo à son encontre. Sur ces accusations, Senghor, un beau jour, a aligné des wagons à la frontière entre les deux pays, pour renvoyer tous les Maliens qui se trouvaient à Dakar. Une fois donc à Bamako, Modibo est allé directement à Paris pour expliquer le geste de Senghor à son encontre. Quel ne fut l’étonnement de Modibo Keita quand De Gaule a approuvé l’acte de Senghor en arguant qu’" on ne peut avoir tort chez soi. Donc Senghor a raison ". Et Modibo à son tour, de poser la question à De Gaule s’il peut se retirer de la Communauté. Devant la réponse affirmative de celui-ci, Modibo a émis son souhait de prendre son indépendance. Une fois l’indépendance acquise, Modibo s’est tourné du côté des Russes. Il a discuté avec ceux-ci. A l’issue de ces discussions, les Russes l’ont assuré de leur soutien tout en soulignant leur phobie à l’égard de certaines catégories sociales, notamment les commerçants. Modibo nous a fait part de ces échanges tout en insistant sur ce fait. Par conséquent, Modibo nous a conseillé de changer de profession et d’aller cultiver. Car, dit-il, s’en est fini avec le commerce. Bien avant cette rencontre, il était impossible de passer une commande de l’extérieur. Aucun commerçant ne pouvait importer. Ce sont les dons reçus que le gouvernement partageait entre nous que nous vendions. Désormais, c’est l’Etat qui nous fournissait les marchandises et indiquait les prix de vente. 

C’est donc, dans, ce contexte, que le franc malien a vu le jour ?

E.H.L.D : Comme on  ne pouvait plus utiliser le franc CFA, Modibo est venu à créer le franc malien. Avec la création de cette monnaie, les autorités se sont interrogées sur les moyens d’utiliser cette monnaie. Or, il est clair que dans ce domaine ce sont les commerçants qui savent manier l’argent. C’est ainsi que les autorités ont provoqué une grande réunion avec tous les commerçants à la Maison du Combattant. Le franc malien a été présenté ainsi que les raisons de sa création. Aux dires des autorités, le franc malien a été créé parce qu’on ne dépendait plus de la France. C’est notre propre monnaie. " Nous vous avons conviés pour faire part de vos idées et préoccupations sur la nouvelle monnaie " ont-t-elles indiqué. Ce jour-là, les commerçants m’ont fait l’immense honneur de parler en leur nom aux autorités. Prenant la parole, j’ai remercié les autorités pour l’initiative de  cette réunion d’échange. Par la suite, j’ai indiqué que " la nouvelle monnaie qui vient de naître n’est ni du fer ni du diamant. C’est pareil au Franc CFA qui n’est que du papier. C’est donc notre confiance qui fera de ce papier une  monnaie valeureuse et crédible. C’est à ce prix que le franc malien va nous servir. Nous les commerçants, ai-je dit, allons considérer le franc malien pour qu’elle soit une vraie monnaie». Ce discours, l’unique discours des commerçants, a fortement plu aux autorités.

N’avez-vous pas eu des difficultés avec les autorités par rapport à la mise en circulation de cette nouvelle monnaie ?

E.H.L.D : Tout compte fait, depuis l’assemblée, l’unanimité s’est faite autour de cette monnaie. Il n’était plus question de retourner en arrière. D’ailleurs  au sortie de l’assemblée, c’est dans mon magasin qu’on venait échanger le franc CFA contre le franc malien. Cela jusqu’à la disparition du franc CFA. Mais, il faut souligner que notre monnaie était très faible. Ce qui fait que dans la sous-région, elle n’était pas particulièrement convoitée. Ce qui est bon à savoir, c’est que la France n’a jamais aimé le franc malien. D’où sa dévaluation pour faire émerger le franc CFA. Soulignons que cet aspect du problème ne nous concernait pas. Il relevait de la France et des autorités maliennes.

Toutefois, il est important de signaler qu’avec le monopole étatique de l’importation, des difficultés ont tôt fait d’apparaître. De même que, au-delà de la question monétaire, la contradiction était fondamentale entre les commerçants et le régime socialiste de Modibo Keita. Cela se traduisait par les propos durs que tenait Modibo, lors des conférences et les sorties, à l’endroit des commerçants. C’est pourquoi, un jour, le gouvernement a tenu une réunion avec les commerçants, à la grande mairie de Bamako, pour échanger sur nos difficultés et nos préoccupations. Ce jour-là, je suis monté au créneau en soulignant, particulièrement, que le pouvoir qu’exercent Modibo et son gouvernement, ils le doivent en partie aux commerçants. De surcroît, Modibo était le candidat des commerçants. Partant, ce régime ne devait pas humilier les commerçants qui ont donné de leur vie pour conquérir l’indépendance. J’ai terminé mon discours en formulant le vœu que Modibo puisse traiter avec la manière qui se doit notre profession. A ma suite, El Hadj Kassoum Touré, dit Maraba Kassoum, a pris la parole. S’adressant à Modibo, il  a rappelé que ce sont les commerçants qui ont fait de Modibo ce qu’il est en ce jour. Il a rappelé tout leur mécontentement et leur frustration jusqu’à tel point que Modibo s’est levé pour sortir de la salle. En ce moment, il a été retenu par Drissa Diarra. De ce fait, jusqu’à la fin de la réunion Modibo n’a placé un seul mot. A la fin, il a quand même déclaré : "  vous les commerçants et moi n’échangerons plus jamais. " Et c’est ce qui s’est passé jusqu’à la fin de son régime.

Mais tout juste, à la sortie de la réunion, il a envoyé des gens (en leur faisant porter sur eux des billets de franc CFA) pour aller fouiller chez Maraba Kassoum. Feignant de découvrir des francs CFA chez le grand commerçant, il s’est exclamé : " voici la vérité, voici que Maraba Kassoum détient du francs CFA". Du coup, ils ont embarqué ce dernier.

L’emprisonnement de Kassoum a eu lieu le jour de la réunion ou après?

E.H.L.D : c’est au lendemain de la réunion. Après l’arrestation de Kassoum, il y eut des émeute. Les commerçants et leurs soutiens se sont levés pour aller au commissariat du 1er arrondissement. Ils insultaient et lançaient des cailloux. L’heure était grave. En ce moment, un commerçant a voulu escalader le mur, il a été mortellement atteint. En ce moment, on est allé m’informer de la gravité de la situation au magasin afin que j’intervienne entre mes hommes (les commerçants, NDLR) et les forces de l’ordre. Je me suis rendu alors chez Drissa Diarra- le Secrétaire politique de l’Union soudanaise RDA- pour lui faire part de la situation et de mon intention de me rendre sur les lieux. Avec son accord, je suis parti au commissariat. L’endroit était noir de monde. J’ai traversé la police. J’ai parlé aux commerçants pour calmer les esprits. En vain. En ce moment également, la police a tué par balles deux personnes. C’est donc vers le petit soir que la foule a émis le souhait d’exécuter à la lettre tout ce que je leur dirais. Tout compte fait, vers le soir, Modibo a fait arrêter les commerçants. La prison était pleine comme un oeuf. Parmi les personnes arrêtées, il y avait Massama Keïta, Makanba Doumbia etc.

Par la suite, moi-même j’ai été emprisonné, le 16ème jour de l’arrestation générale. Cela suite aux aveux d’un détenu qui a souligné qu’il était en ma compagnie le jour des émeutes. On m’a appelé donc pour témoigner en faveur de ce dernier. Lorsque je me suis rendu, on m’a arrêté. J’ai passé un mois et quelques jours en prison.

Comment êtes-vous sorti de la prison?

E.H.L.D : Nous étions tous détenus dans la prison centrale de Bamako. On a interdit de nous apporter à manger. Nous étions en compagnie de Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko, Maraba Kassoum etc. Nous étions tous dans les geôles. Par la suite, on a mis en place le tribunal populaire pour nous juger et nous condamner. C’est ce jour-là que j’ai été libéré. C’est ce tribunal qui a condamné le même jour Fily Dabo, Hammadoun Dicko, Maraba Kassoum. Lorsque mon tour arriva on m’a fait savoir qu’on a douté un instant de moi, mais que finalement l’on s’était trompé à mon compte. Par conséquent, j’étais libre de mes mouvements. Cela a grandement surpris mes hommes. Car on avait annoncé notre exécution. Mais, à part moi, tous les autres ont été exécutés. Ils ont eu un châtiment particulièrement exemplaire et cruel.

Quel bilan faites-vous du régime de Modibo Keita ?Que pensez-vous du pouvoir de Modibo Keita?

E.H.L.D : Comme je l’ai mentionné auparavant, depuis son arrivée de la Russie, la politique qu’il a menée n’a pas convenu à la population. Elle n’a pas du tout plu à la population. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle l’armée, en compatissant aux douleurs de la population, a mené le coup d’Etat. Le coup d’Etat est venu parce que les militaires ont su qu’il n’était plus aimé par la population.

Que dire de l’impact de son pouvoir sur le développement du Mali, a-t-il été positif ?

E.H.L.D : Non, son régime a été nuisible pour le Mali.

50 ans d’indépendance, quel regard portez-vous sur le Mali ?

E.H.L.D : Si je dois juger entre la première République  et l’ère de la démocratie, je dirais que cette dernière est nettement satisfaisante. Car lors des premières années de l’indépendance, notre pays a traversé des moments difficiles qui nous font désirer l’époque présente. Une époque marquée surtout par la liberté qui est le bien le plus précieux de l’homme. Quoi de plus important que d’agir sans contrôle et sans contrainte, à condition de ne pas commettre des infractions.

En terme de développement, que diriez-vous ?

E.H.L.D : En terme de développement, la situation est bonne. Ça va bien même sur toute la ligne. Seulement, il y a un défaut. Et si l’on ne change pas à ce niveau, on n’ira pas loin : c’est notre façon de travailler. En fait, les gens ne travaillent plus pour la patrie. Les gens ne travaillent que pour leur propre compte et non pour l’intérêt général. Or, il est clair que si l’on ne donne rien au gouvernement, comment peut-il s’atteler aux tâches de développement national ? Les particuliers ont tout pris, l’Etat n’a plus rien. C’est l’amer constat de nos jours. Et tant que nous sommes à ce stade, le pays n’avancera pas.

Baba, quels conseils et bénédictions faites-vous à la jeunesse d’aujourd’hui ?

El Hadj Lanfia Diawara : A notre époque, notre pays n’était pas mieux pourvu en argent, mais les gens vivaient bien. Ils étaient heureux. Or aujourd’hui, les choses ont changé. De ce fait, je prie pour la génération actuelle. Que Dieu lui accorde un travail décent, qu’elle travaille correctement et honnêtement, dans l’unité, la paix et la concorde. Nous prions aussi pour qu’elle puisse  connaître l’heure du changement positif, du développement du Mali. Un Mali pour lequel nous n’avons ménagé aucun effort. Qu’Allah bénisse notre chère patrie !

                                    Mamadou Lamine DEMBELE MLD

 

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