Le XIVe sommet de la Francophonie se tiendra à Kinshasa du 12 au 14 octobre prochains. En prélude à cet événement, la rédaction du journal l’Enquêteur a rencontré un grand homme de culture pour vous. Depuis son atelier-école sis à Magnambougou Wéréda, Yaya Coulibaly se confie à l’Enquêteur.
La francophonie, jadis défini par rapport à la langue et à la culture, a tendance aujourd’hui à drainer tout un ensemble de valeurs. Au point que la problématique autour d’elle, en définitive, c’est sa définition.
La francophonie est devenue trop politisée au point que le porte-parole de la présidence gabonaise, Alain Claude Bilié Bi Nze, s’insurgea en ces termes : « Dans l’espace francophone il n’y a pas de hiérarchie en dehors des hiérarchies des valeurs si tant est qu’on peut avoir une hiérarchie dans les valeurs. Il n’y a pas de hiérarchie entre les Etats pour qu’il y ait d’un coté un donneur de leçons et de l’autre ceux qui reçoivent les leçons. Nous sommes des Etats souverains. Et comme pour attester ses propos, le 14e sommet qui a ouvert ses travaux ce matin à Kinshasa, se tient au moment où trois pays dont le Mali, le Madagascar et la Guinée Bissau sont suspendus pour des raisons politiques:
La francophonie c’est aussi et surtout la restriction des libertés d’aller et de venir dans l’espace. Les difficultés pour les étudiants des pays francophones à obtenir le visa pour aller en France. Ce qui a fait dire à l’auteur et ancien candidat à la présidence de la francophonie et aujourd’hui ambassadeur du Congo à Paris Henry Lopez, qu’ « Il y a une exclusion au sein de la francophonie, la francophonie ne peut devenir une véritable famille que dans la mesure où il y a une liberté de transport ». La francophonie c’est aussi le ternissement de l’influence de la langue française dans le monde. L’anglais est la langue du business, la langue des grandes universités dans le monde. La francophonie, c’est aussi asphyxier les langues et les cultures africaines ?
Autant d’assertions et de réflexions auxquelles j’invite notre invité Yaya Coulibaly, homme de culture émérite.
L’Enquêteur : présentez vous à nos lecteurs ?
Yaya Coulibaly : je me nomme Yaya Coulibaly. Je suis marionnettiste professionnel et héritier d’une forte tradition familiale depuis le 11e siècle, ancien fonctionnaire de l’état malien. Après mes études primaires et secondaires, je fais l’institut national des arts. Une bourse de l’AFA m’a permis d’aller étudier à l’école internationale de la marionnette en France, dénommée école normale supérieure des arts de la marionnette dont je fais partie de la première promotion. J’ai été le directeur du théâtre national des marionnettes du Mali. Dans les années 77 & 80, j’ai mis sur pieds la troupe ‘Sogolon compagnie des marionnettes’ qui est aujourd’hui l’une des fiertés du Mali et du reste du monde. Je suis à la fois écrivain, metteur en scène. Je fais la conception, réalisation et fabrication des marionnettes.
L’Enquêteur : Vous avez dit concepteur, réalisateur, formateur et fabricant de marionnettes ?
Yaya Coulibaly : Je suis aujourd’hui considéré comme étant un cordon ombilical entre le Mali et le reste du monde en prenant appui sur le théâtre de la marionnette dans sa diversité d’expression. Au-delà de la participation aux festivals, au-delà de la collaboration internationale, je reçois ici des étudiants qui viennent de tous les pays du monde. A cet effet, mon espace est à la fois un espace de formation, de création, de diffusion et de conservation
L’Enquêteur : Le XIVe Sommet de la Francophonie se tiendra à Kinshasa du 12 au 14 octobre prochains. En tant qu’artiste, quelle définition donnez-vous à la francophonie ?
Yaya Coulibaly : Très, très bonne question. La francophonie ce n’est pas pour moi un état de colonisation. La francophonie doit nous amener à parler de la ‘‘colonialité’’. C’est-à-dire que dès lors que nous partageons un espace linguistique avec la France, dès lors que nous avons adopté la langue française comme étant une langue de travail, de communication, nous devons nous attendre à ce qu’elle pèse de tout son poids sur nos langues nationales. Mais à mon entendement, la francophonie ce n’est pas seulement que la langue, c’est un tout, c’est une sensibilité. Elle est à la fois sociale, économique, culturelle. Elle est scientifique, elle est historique. Pour moi la francophonie est un espace dans lequel les gens se mettent ensemble. Ils essaient de se comprendre et de partager. Moi je voudrais une francophonie où il y a un partage d’égal à égal. Une francophonie où il ne s’agit plus de dominés et de dominant. Mais où les gens mettent leurs énergies ensemble pour bonifier notre monde.
L’Enquêteur : Selon le Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, le sommet sera celui de la solidarité. En tant qu’artiste, quel sens voudriez-vous qu’on donne au terme central du sommet ?
Yaya Coulibaly : La solidarité, je pense que c’est ce que l’Afrique a apporté à la francophonie. Si la solidarité est le thème central à Kinshasa, le pays de Lumumba, je pense que c’est vraiment quelque chose d’exceptionnel. Une solidarité, c’est l’écoute. Une solidarité, c’est le respect mutuel. Une solidarité, c’est le partage. La solidarité, c’est faciliter la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace francophone, notamment que les africains aient une aisance au niveau des services consulaires des pays occidentaux. La solidarité, c’est de valoriser le prix de nos matières premières. La solidarité, à mon avis, exige une bonne gouvernance car sans cela, il n’y a pas de solidarité. La solidarité c’est que le mérite soit récompensé. La solidarité c’est la protection des acteurs culturels comme vous les hommes de la presse.
L’Enquêteur : Le Conseil permanent de la Francophonie a suspendu le Mali depuis le 25 mars des instances francophones, suspension aussi de la coopération multilatérale francophone. Comment avez-vous accueilli cette décision ?
Yaya Coulibaly : Je pense que ça a été beaucoup plus politique que culturel. Le danger qui nous menace, c’est que l’Afrique est malade de ses fils. Quand on condamne un régime, on condamne un peuple. Le peuple est à la fois martyr et coupable. Je pense qu’il y a eu une précipitation d’analyses mais une précipitation dans l’application politique. C’est pour cela, j’invite les maliens à dépasser le « Le Mali est Un et Indivisible » qui du reste, est un acquis de depuis 1960 pour désormais dire « Le Mali mon Beau Pays »
L’enquêteur : D’aucuns pensent que la Francophonie est une organisation néocoloniale tenue d’une main de fer par la France et certains pays, notamment le Canada, une partie de la Belgique et de la Suisse, en vue d’asphyxier les langues, la littérature et les cultures africaines. Etes – vous de cet avis ?
Yaya Coulibaly : C’est la question principale. Vous savez, outre les premières républiques, la gestion culturelle n’a jamais fait de priorité au niveau des gouvernements africains et c’est un problème. Ce qui fait qu’on ne peut pas avancer. Ce qui fait qu’on est dominé. D’un, quand on prend le Mali qui est l’une des premières puissances mondiales en matière culturelle, si on avait eu une vraie politique culturelle, on ne serait pas où nous en sommes aujourd’hui. De deux, les écrivains africains n’ont pas pu s’inspirer de la réalité africaine. Ils sont restés en marge de la culture africaine. Je suis déçu car les plus grands intellectuels africains sont analphabètes en matière de culture africaine.
Ange De VILLIER
“D’un, quand on prend le Mali qui est l’une des premières puissances mondiales en matière culturelle, si on avait eu une vraie politique culturelle, on ne serait pas où nous en sommes aujourd’hui.”
“De deux, les écrivains africains n’ont pas pu s’inspirer de la réalité africaine. Ils sont restés en marge de la culture africaine. Je suis déçu car les plus grands intellectuels africains sont analphabètes en matière de culture africaine.”
QUELLE “BOUILABAISSE” D’IDÉES, POUR NE DIRE RECUEIL,”CUMULUS” D’INCOHÉRENCE BIEN VÉHICULÉE PAR DES ASSERTIONS PROVENCALES.
EMPIRIQUEMENT LES PUISSANCES CULTURELLES SONT AUSSI LES PUISSANCES MILITAIRES. LA FRANCOPHONIE EST UN CADRE SINON UN ÉTROIT COULOIR POLITICO-ÉCONOMIQUE AVEC COMME PLAQUE DE SIGNALISATION “SOLIDARITÉ LINGUISTIQUE ET CULTURELLE”. ET DU COUP, APRES UN DEMI SIECLE D’INDÉPENDANCE NOS AVONS NOS INTELLECTUELS EN MARGE DE NOTRE CULTURE AFRICAINE , MAIS SATISFAISANT TOUTES LES EXIGENCES DU PARADIGME NÉOCOLONIAL SOUS LE LABEL “FRANCOPHONIE”.
J’INVITE LE LECTEUR Á FAIRE UNE ÉTUDE COMPARATIVE DE L’APPROCHE IMPÉRIALE BRITANIQUE “COMMONWEALTH” ET DU MACHIN FASCISTE FRANCAIS “FRANCOPHONIE” AVEC COMME NOYAU DUR “LA FRANCAFRIQUE”.
CHER YAYA COULIBALY, CHER l’Enquêteur, LES TEMPS DE LA DÉMAGOGIE SONT RÉVOLUS. ILS NOUS APPRENDRE Á DÉFINIR NOS OBJECTIFS DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET CULTURELLES, Á RECONNAITRE NOS INTÉRETS NATIONAUX AFIN DE SORTIR DES TÉNEBRES ET DE RENTRER ENFIN DANS “L’HISTOIRE”…
LA CHINE, L’INDE, LE BRÉSIL ETC.. ONT DÉJÁ CRÉÉ LEUR PROPRE CHEMIN, ET L’AFRIQUE EST TOUJOURS Á LA RECHERCHE DE TUTELLE OCCIDENTALE 🙁 🙁 🙁 .
Comments are closed.