Franck Merceron, fonds d’appui à la création d’entreprises par les jeunes : « Créer plus de 1500 entreprises portées par des jeunes de 18 à 35 ans »

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Mali-Tribune : Qu’est-ce que le Fonds d’Appui à la Création d’entreprises par les Jeunes (Facej) ?

Franck Merceron : Le Facej est un projet qui a démarré en février 2019. Donc il y a près de 3 ans et qui a pour objectif de créer ou développer plus de 1 500 entreprises au Mali, des entreprises portées par des jeunes de 18 à 35 ans.

Mali-Tribune : Quels étaient les critères de sélection ?

F M. : La sélection se fait sur la base d’un plan d’affaire mais se fait aussi sur la base de la volonté et des compétences des jeunes entrepreneurs. Très concrètement, un comité de sélection, devant qui le jeune passe, valide le projet. En général, les jeunes passent devant le comité pendant 15 à 30 minutes pour vraiment défendre leur projet et les meilleurs sont sélectionnés. Ça veut dire qu’il y a seulement 60 % des projets qui sont validés dès le premier passage au comité de sélection.

Mali-Tribune : Quelles sont les localités concernées par ce projet ?F M. : Le Facej a commencé à Bamako et Sikasso. La particularité du Facej est qu’il intervient dans les zones urbaines. Avec l’engouement et la volonté des partenaires financiers, il a été étendu à Ségou puis à Tombouctou ensuite à Koutiala, à Kita, à Mopti et même jusqu’à Goundam dans la région de Tombouctou.

Mali-Tribune : Des banques sont vos partenaires ?

F M. : Effectivement on a 4 banques commerciales partenaires. En fait, les financements de plans d’affaires se font à travers des crédits bancaires. Ils peuvent être accompagnés de primes de subvention mais la base du financement reste un crédit bancaire qui devra être remboursé par les jeunes entrepreneurs. Donc les Banques sont des partenaires très importants. Le niveau de contribution minimum pour déposer son dossier, sa demande de prêt est de 5 % du montant total du plan d’affaire. Une des conditions pour les jeunes est d’ouvrir un compte bancaire dans l’une des 4 banques de leur choix et de déposer en numéraire 5 % du montant global du plan d’affaire. Les jeunes doivent passer pour formaliser leur entreprise. Une fois que le financement est accordé ou le crédit est accordé par la banque, il y a une période de suivi de 12 mois pour une entreprise en croissance et de 18 mois pour une entreprise en création. Ce suivi est assuré par le même facilitateur qui a accompagné le jeune sur son plan d’affaire.

Mali-Tribune : A ce jour combien de jeunes avez-vous soutenu et accompagné ?

F M. : Nous avons analysé 1600 plans d’affaires. Près de 1200 ont été validés. Il y en a actuellement 1000 qui sont financés. La raison de cet événement c’est pour fêter les 1000 entreprises financées par le Facej.

Mali-Tribune : Comment vous avez fait pour coordonner avec les facilitateurs ?

FM. : Déjà le secret c’est qu’on a beaucoup travaillé avec un grand nombre de facilitateurs qui sont en fait localisés dans les villes d’interventions du projet. C’est une stratégie de faire faire. Donc les facilitateurs c’est eux qui sont chargés de l’identification de l’accompagnement des jeunes au montage de leur plan d’affaire et ensuite du suivi accompagnement. Ils sont une cinquantaine, des bureaux d’études, des ONG, des associations, des incubateurs et même certaines écoles supérieures.

Mali-Tribune : Quelles sont les activités au programme de la foire des jeunes entrepreneurs ?

FM. : Le cœur de la foire c’est les 1000 qui ont été lancés. On n’a malheureusement pas pu inviter tout le monde. Mais il y a aussi des stands qui sont aussi occupés par les banques partenaires, par les facilitateurs. C’est l’occasion pour les gens de se connaître, de créer des relations d’affaires et puis il y a le côté festif artistique de ce Facej-Sugu. Parce que tous les soirs, il y a des artistes qui délivrent des spectacles pour le public et tout ça est gratuit. Il y a 4 panels au programme.

Mali-Tribune : Cette foire est une première, est-ce que dans le futur ; vous prévoyez des innovations ?

FM. : Je pense que le Facej est une innovation en soi. Cette foire est une première au Mali. Oui, je pense qu’en 2022 on va essayer de mettre beaucoup plus l’accent sur les projets verts à fort impact environnemental et puis on essayera aussi de construire des partenariats avec des lead-firm c’est-à-dire des entreprises leaders sur certains marchés qui pourraient éventuellement entraîner derrière elles des entreprises des jeunes.

 

Propos recueillis par

Aminata Agaly Yattara

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