Rencontré dans l’euphorie de la semaine de la paix à Tombouctou, le Directeur général de l’Agence pour le développement du nord (ADN) a parlé de sa structure et donné son point de vue sur le processus de réconciliation en cours.
Quelques réalisations de l’Agence de développement du Nord
L’ADN a été créée en janvier 2007 pour répondre aux besoins de développement des régions du nord. Auparavant rattachée à la Primature, elle est aujourd’hui sous la tutelle du ministère de la Réconciliation nationale et du développement des régions du nord. Son rôle, selon Mohamed Ag Mahmoud, se situe à plusieurs niveaux à savoir le suivi des activités socio-économiques, la promotion de la micro finance, l’insertion socioprofessionnelle etc. A ce titre, elle a, à son actif, la réalisation de 700 points d’eau, 15 Caisses de micro finances, la réinsertion de 750 jeunes dans les corps de métiers et l’organisation de plus de 20 cadres de concertations des acteurs de développement. Pour lui, l’ADN ne peut jouer pleinement son rôle que si elle dispose de moyens adéquats.
D’après Mohamed Ag Mahmoud, l’ADN n’est pas l’actrice principale du développement du nord mais en est une composante.
Puisqu’il existe un grand paradoxe entre l’investissement et la perception de celui-ci par la population, il a tenu à lever le voile sur le budget que l’Etat alloue à l’ADN. « Nous n’avons jamais dépassé 200 millions sur le budget d’Etat ». Toute chose qui explique l’apport indispensable des partenaires. Le Directeur général de l’ADN a toutefois invité « à na pas mettre tout ce qui ne marche pas sur le dos de l’ADN ».
Le Nord et le Sud ont le même niveau de développement
A l’entendement général, il y a un déséquilibre de développement entre le sud et le nord. Cependant, pour cet acteur de développement, les deux zones ont le même niveau de développement mais les routes manquent en moins au nord. Mohamed Ag Mahmoud de poursuivre : ce qui a été fait n’est certainement pas suffisant mais, il y a lieu de reconnaitre que beaucoup a été fait. Il est faux, s’insurge le Directeur général de l’ADN, de soutenir qu’il n’y a pas eu des actions en faveur du développement. A le croire, on peut dénombrer la réalisation des forages, des centres de santé communautaire, des salles de classe etc. Certes, quelque part, le développement structurel a manqué et cela partout. Si certains justifient la rébellion par le non développement, Mohamed Ag Mahmoud pense le contraire : «Je ne crois pas que la rébellion ait une cause économique. C’est plutôt un problème de gouvernance». Le hic est que certains voudraient être à la décision et à la mise en œuvre. « «Les gens ont le sentiment qu’ils sont dans les périphéries et que tout se passe ailleurs » a-t-il martelé. Sachant qu’aujourd’hui la politique des autorités est d’aller vers une décentralisation renforcée, le premier responsable de l’ADN pense que cela va permettre de faire des régions des centres d’intérêts afin de contenir les récupérations d’ordre économique par les narcotrafiquants et les mouvements indépendantistes.
Pour la réconciliation nationale
Puisque le regard des Maliens est maintenant tourné vers la réconciliation des cœurs, pour cet administrateur, il faut poursuivre le processus déjà engagé et que l’Etat investisse le terrain par ce que la paix n’est pas totalement revenue. Pour le reste, il pense qu’il faut nécessairement aller dans les accords où sinon qu’on sache réellement à quoi s’en tenir.
Du moins, M. Mohamed Ag Mahmoud fait confiance aux autorités actuelles dans la dynamique de la réconciliation, de la cohésion sociale et le vivre ensemble.
Source / Fraternité africaine: Benjamin Sangala