Entretien avec Gaoussou Traoré architecte, urbaniste, inventeur de la brique H: «L’Etat malien peut s’approprier cette technique et subventionner un programme de logements»

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Dans le cadre de la promotion des investissements au Mali par le ministère de l’Industrie et des Investissements, et en collaboration avec le Centre malien de Promotion de la Propriété industrielle (CEMAPI) , nous avons rencontré un architecte, urbaniste et aménageur malien, l’inventeur de la brique H, Gaoussou Traoré.

Pouvez-vous vous présenter à nous?

Je me nomme Gaoussou Traoré, architecte, urbaniste et aménageur du territoire. J’ai fait mes études d’architecture à Kiev, en ex URSS. Ensuite, j’ai fait une thèse de doctorat en urbanisme et aménagement à l’Université Libre de Bruxelles.

Quelle est la particularité de votre invention?

J’ai mis au point une brique, appelée la brique H. De par sa forme, elle est révolutionnaire. En plus, la brique H coute 30% moins cher que la brique ordinaire, ce qui fait une première économie.

La seconde économie se réalise au moment de l’élévation. Pour la brique ordinaire, le besoin de joint se fait sentir, tandis que ce besoin ne présente pas avec la brique H. Pas de sable, pas d’eau et pas de ciment. Autre avantage de la brique H, c’est qu’au moment de l’élévation, elle est remplie de terre, de banco ordinaire.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté  dans votre tâche?

D’abord, le gouvernement devrait se servir de cette brique pour en faire la promotion. J’ai fait la promotion de cette technique dans la sous-région, notamment au Burkina Faso, où le gouvernement burkinabé, par l’intermédiaire d’un de ses ministres, était venu me chercher jusqu’au Mali pour m’emmener dans le pays. Lors de ce voyage, nous avons réalisé 154 logements à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso. L’Etat malien peut subventionner tout un programme de logements avec cette nouvelle brique et l’exporter vers d’autres pays.

La principale difficulté concerne la non application de cette technique par l’Etat malien. C’est un brevet qui peut rapporter des centaines de milliards au Mali. Par exemple, en Côte d’Ivoire, on avait un programme de 60 000 logements à raison uniquement de 1 million d’économie par logement ; ce qui faisait 60 milliards de FCFA que le Mali pouvait négocier, que  la Côte d’ivoire était prête à céder au Mali, sans compter les créations d’emplois. Cette technique permet de rendre la terre étanche, or toute solution qui rend la terre étanche est une solution pour la promotion de l’habitat, du logement, en Afrique et dans le monde.

Quels sont vos rapports avec le CEMAPI?

Il existe de bons rapports entre les inventeurs et le CEMAPI. La Directrice de la CEMAPI nous a beaucoup encouragés, mais c’est à l’Etat malien de nous donner plus d’élan. Les inventeurs ont vraiment besoin d’aide.

Vos attentes envers l’Etat?

Cette technique doit faire partie d’un ensemble de services qu’un Etat rend à ses citoyens. Autrement dit, l’Etat peut s’approprier cette technique de la brique H, de telle sorte que tous les citoyens maliens puissent l’utiliser. Ce faisant, on fait alors la promotion de la terre, du banco. Par exemple, l’UEMOA  est en train de construire des magasins de conservation de céréales, des greniers Cela entre dans le cadre de la promotion de la terre, qui débouche sur la création d’emplois, rend les logements moins chers et permet une économie d’énergie, donc la création d’un habitat écologique. Le Mali peut faire financer ce projet dans le cadre des fonds pour  l’environnement au niveau des Nations Unies.

Adama Bamba

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