Entretien exclusif avec un digne fils du pays, économiste-consultant de son Etat…

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L’homme parle de la grave crise institutionnelle, sécuritaire et humanitaire dont le Mali fait l’objet. Membre fondateur de l’UJR où il est secrétaire chargé des finances et de l’économie, M. Boubacar Boubou Dicko, c’est de lui qu’il s’agit, aborde la crise actuelle tout en fustigeant avec le style direct qu’on lui connait et en appelle à tous els fils du Mali de faire une union sacrée derrière l’armée qui faut-il le rappeler est victime d’un complot interne et international pour permettre à certains (un groupuscule) de s’approprier les deniers publics en toute impunité. Donc, c’est conscient du danger du climat délétère qui règne dans le pays que Boubacar Boubou Dicko appelle tous les maliens, surtout les politiques à taire leurs divergences pour libérer le nord afin que des élections libres, transparentes et justes puissent être faites. Entretien.

« Nous sommes loin de l’ordre constitutionnel que réclament les pseudo-démocrates »

Mali Demain : Quelle analyse faites-vous de la situation actuelle ?
M. Boubacar Boubou Dicko : Nous sommes dans une crise institutionnelle, sécuritaire et humanitaire que notre pays n’a jamais connue dans un contexte politique aussi grave que celui dans le quel il est plongé aujourd’hui. Toute chose qui appelle les maliens soucieux de l’avenir de ce pays à taire leurs divergences politiques et leurs intérêts personnels au profit de l’intérêt général de la Nation. Je pense que cela est possible si chacun s’accordait à voir la réalité des choses en face et à ne pas nier l’évidence par des calculs politiciens qui ne lisent autre chose que le partage du gâteau. Sans se voiler la face, nous sommes loin de l’ordre constitutionnel que réclament les pseudo-démocrates qui veulent donner des leçons de démocratie aux maliens.
Les institutions actuelles ne reposent sur aucune légalité…
Tout le monde est unanime sur une chose, c’est que les institutions actuelles de la république ne reposent sur aucune légalité puisque notre Constitution n’a nullement prévu la prorogation des mandats électifs, ni des députés actuels, encore moins les conseillers municipaux en poste. Et c’est bien en raison de ce vide juridique et de la crise institutionnelle qui en est résulté qu’une transition politique s’impose en attendant de pouvoir organiser des élections libres, transparentes et crédibles.
Organisation d’une concertation nationale des forces vives…
La solution à ce problème ne peut se trouver que dans l’organisation d’une concertation nationale de l’ensemble des forces vives de la nation qui devraient de façon consensuelle définir les organes de la transition et élaborer une feuille de route pour la gestion et le traitement prioritaire des questions clés de la transition. Chacun doit s’accorder à admettre une chose, c’est que la seule institution républicaine aujourd’hui qui jouisse d’une légalité, n’est autre que l’armée ; ne pas vouloir admettre cette réalité, serait de demander à une armée régulière de se mettre au service d’un régime qui ne se repose sur aucune légitimité autre que les députés qu’ils se sont eux même octroyés.
L’armée n’acceptera pas un diktat des politiques

Je ne crois pas que l’armée dans sa mission régalienne, puisse accepter de la part des politiques, un tel diktat. Ces aventuriers de tout bord doivent accepter de faire venir l’armée dans le jeu politique en tant que composante de la nation pendant cette phase de transition. Chacun de nous doit jouer à l’apaisement pendant cette période cruciale que traverse notre pays et en pas perdre de vue que des centaines de milliers de nos compatriotes aujourd’hui, réfugiés dans les pays voisins ou pris en tenailles entre les mains des terroristes ou djihadistes, sont entrain de subir les plus grandes souffrances et humiliations.
Mali Demain : Avez-vous des propositions concrètes de sortie de crise ?
La reconquête se fera dans un climat politique apaisé au sud…

M. Boubacar Boubou Dicko : La résolution de ces crises est liée dans la mesure où la reconquête ne pourra se faire que dans un contexte de stabilité institutionnelle et dans un climat politique apaisé au sud. C’est pour cette raison que bouder les concertations nationales inclusives de toutes les forces de la nation pour atteindre ces objectifs est plus que périlleux et chacun doit se convaincre que l’armée dans sa mission régalienne, a un rôle capital à jouer dans cette phase de transition.
Mali Demain : Quelles doivent être selon vous les objectifs de la concertation nationale ?
Des mandats électifs autorisés…
M. Boubacar Boubou Dicko : C’est de redéfinir les nouveaux organes de transition qui ne constitue pas une remise en cause des institutions républicaines dans la mesure où celles-ci n’ont aucune existence de nos, jours du fait de la vacance de l’Assemblée Nationale, du Conseil Economique Social et Culturel (CESC), du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), liés à la fin des mandats électifs de ces élus même si ceux-ci se sont autorisés contrairement à toute l’égalité, à la prolongation des mandats que le peuple souverainement les avaient confiés.
Mali Demain : Selon vous, quels pourront être ces organes de la transition ?
Une formule CTSP, CNT ou HET…
M. Boubacar Boubou Dicko : Ils peuvent être une formule CTSP bis ou un Conseil National de Transition (CNT) ou du Haut Conseil d’Etat (HET) proposé par le Président de la république par intérim. Une chose est importante, c’est de ne pas perdre de vue que si un pouvoir légitime à l’occurrence celui du Président ATT à pu être balayé par un coup d’état, je doute fort que les institutions en place ne puissent survivre en l’absence d’un consensus sur la gestion de cette transition.
Mali Demain : Quels doivent être les liens entre les politiques et l’armée afin d’éviter un clash ?
M. Boubacar Boubou  Dicko : Il faut une union sacrée de toutes les forces vives de la nation autour de l’armée républicaine du Mali. Ce qui est sûr, la libération du nord ne saurait se faire sans l’armée malienne sinon, se serait même une remise en cause du principe de notre souveraineté.
Mali Demain : D’aucuns doutent de la capacité de l’armée pour reconquérir le nord. Quand dites-vous ?
Douter de l’armée, c’est apatride…
M. Boubacar Boubou Dicko : Lorsqu’on va douter de la capacité de son armée à défendre son territoire, c’est douter de soi même, c’est douter du principe de notre propre indépendance ; autant dire qu’il faut abandonner la question du nord. C’est même apatride de penser cela.
Mali Demain : Dans ce cas, que faut-il faire ?
M. Boubacar Boubou Dicko : C’est soutenir l’armée et taire les rancœurs que d’aucuns sont en part être en droit de nourrir contre elle pour raisons inavouées.
Mali Demain : Depuis quelques temps, des arrestations sont en cours. Que pensez-vous ?
Si elles reposent sur des faits avérés…
M. Boubacar Boubou Dicko : Si elles se reposent sur des faits avérés réprimés par la loi, pourquoi pas ?
Personne ne peut être au-dessus de la loi. Si c’est pour des raisons d’opinion politique, je dirai non.
Mali Demain : Que pensez-vous du plan stratégique qui vient d’être élaboré et validé par les chefs d’état de la CEDEAO à Abuja ?
Faire l’économie d’une guerre…
M. Boubacar Boubou Dicko : Je n’ai pas connaissance de ce plan stratégique de reconquête des régions du nord. Je comprends que l’Algérie privilégie le dialogue pour des raisons qui lui sont propres. Après tout, en politique, ce sont des raisons d’intérêts. A mon avis, je privilégie les deux options politiques et militaires. Si on peut faire l’économie d’une guerre, c’est toujours mieux.
Mali Demain : Quel bilan faites-vous du gouvernement actuel dit de alrge ouverture ?
M. Boubacar Boubou Dicko : C’est difficile d’en faire après trois mois seulement d’existence parce que les problèmes demeurent encore.
Mali Demain : Que réagissez-vous sur le blocage de nos armes dans certains ports ouest-africains ?
Le vœu de certains compatriotes…
M. Boubacar Boubou Dicko : Le blocage de nos armes dans différents ports ouest-africains, participe du vœu de certains de nos compatriotes malheureusement avec cautions de certaines autorités. En tout cas, je n’ai pas connaissance que les plus hautes autorités actuelles aient adressée une telle demande à la CEDEAO en demandant un déblocage immédiat de ces armements.
Mali Demain : Que pensez-vous des revendications du FDR ?
Elles relèvent de la mauvaise foi…
M. Boubacar Boubou Dicko : Elles relèvent de la mauvaise foi et d’un complexe de dépassement de soi puisqu’ils doivent se rendre compte qu’ils sont à la fois comptables au même titre que le Président ATT qu’ils ont eux même pousser à la faute en refusant de prendre leurs responsabilités qui étaient les siennes lorsqu’ils étaient aux affaires. Ils doivent (les gars du FDR) avoir l’humilité de ne pas provoquer le courroux du peuple malien ou de ne pas réveiller le lion qui dort.
Mali Demain : Comment expliquez-vous le silence du Président par intérim sur la crise ?
Le Président Dioncounda sait pourquoi ?

M. Boubacar Boubou Dicko : Lui-même sait pourquoi il est silencieux face à la situation actuelle qui nous interpelle pourtant tous, en premier lieu, le Président par intérim. A mon avis, le Président Dioncounda doit jouer à l’apaisement et à l’union des cœurs pour éviter à notre pays, une aggravation de la crise institutionnelle actuelle dont personne ne pourrait mesurer les conséquences.
Mali Demain : Quel appel ou message particulier avez-vous à lancer ?
Une union sacrée autour de l’armée…
M. Boubacar Boubou Dicko : Mon appel, c’est une union sacrée autour de l’armée malienne en vue de reconquérir l’intégrité territoriale et notre dignité bafouées.
Propos recueillis par Bokari Dicko

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2 COMMENTAIRES

  1. Il est clair que ce monsieur est partisan de l’armée, point, barre! Cela revient dans chaque réponse comme s’il cautionne le renversement d’un gouvernement démocratiquement élu par un coup d’état; qu’il apprenne que ce phénomène est très contagieux, son gouvernement de l’armée souhaité pourrait bien trouver une autre armée qui ne souffle pas dans sa trompette…puis rebelote!! Et finalement qu’il réalise que seules des élections démocratique, transparente et régulière permettront de définir qui est LE PEUPLE et non sa conviction partisane! Cet article souffre d’une cessité intellectuelle chronique: c’est nul pour un prétendu ”éminent économiste”

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