Entretien exclusif avec le président du Haut Conseil des Maliens du Rwanda, Moussa Abdou Maïga : “Nous vivons dans la tranquillité, mais nous voulons un Consulat du Mali à Kigali”

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Dans cet entretien exclusif que le président du Haut Conseil des Maliens du Rwanda,  Moussa Abdou Maïga nous a accordé à Kigali, il est question, entre autres, des  missions et des objectifs de l’organisation et des conditions de vie des Maliens, qui sont au nombre d’une dizaine de personnes. Le souhait le plus ardent de Moussa Abdou Maïga, est la création d’un Consulat du Mali à Kigali.

Le président du Haut Conseil des Maliens du Rwanda,  Moussa Abdou Maïga
Le président du Haut Conseil des Maliens du Rwanda, Moussa Abdou Maïga

L’Indépendant : Pouvez-vous nous parler un peu de l’organisation du Haut conseil des Maliens du Rwanda ?

Moussa Abdou Maïga : Depuis Septembre 2011 j’ai été élu par mes compatriotes à la tête du Haut conseil des Maliens du Rwanda. Nous tenons nos réunions chaque dernier dimanche du mois et nous apportons nos contributions pour venir en aide aux membres se trouvant dans le besoin. C’est le but et l’objectif de la création du Haut conseil des Maliens du Rwanda.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au niveau de la communauté malienne ?

Des difficultés particulières, il n’y en a pas. Nous avons des difficultés individuelles sur le plan social. Sinon au Rwanda, on est tranquille, on n’est pas embêté, pas de tracasseries quotidiennes, pas de tracasseries administratives, pas de contrôle. Nous vivons vraiment dans la tranquillité à Kigali.

Quels sont vos objectifs maintenant ?

Notre objectif, c’est de voir la création d’un consulat du Mali au Rwanda. Certes, nous ne sommes pas très nombreux, mais nous trouvons que le Rwanda est un pays très important sur le plan  stratégique, sur le plan politique et que les deux peuples se ressemblent. Nous pouvons échanger et gagner.

Mais pourquoi exactement, la création d’un consulat ?

Tout le monde sait aujourd’hui que le Rwanda joue un grand rôle en Afrique et dans la sous-région. Donc, la création d’un Consulat à Kigali demeure l’un de nos soucis majeurs.

Je pense qu’il est tout à fait normal que le Mali puisse avoir un bureau diplomatique au Rwanda. Je lance un appel aux autorités et aux autres citoyens maliens pour leur dire que nous voulons être reconnus et participer à la vie sociale du Mali et jouer notre rôle. On leur lance cet appel afin qu’ils puissent nous aider à avoir un consulat. C’est vraiment notre souci.

Comment les Maliens vivent dans ce pays ?

Nous sommes très fiers de voir que les Maliens vivent dans la tranquillité, pas dans une précarité administrative. Nous n’avons pas de problème particulier avec l’administration rwandaise ni politiquement.

Votre point de vue par rapport à la situation sociopolitique et sécuritaire du Mali  

Nous disons que nous sommes très déçus de ce qui se passe au Mali.

La situation sociale sécuritaire du Mali, telle que nous la lisons à travers les médias, nous avons compris que c’est le MNLA qui est à la base de cela. Nous avons aussi constaté que tout ce chaos dans lequel est plongé le pays actuellement, est dû à une mauvaise gouvernance, à une appropriation de la démocratie pour laquelle les Maliens se sont battus en 1991. Nous nous sommes rendus compte aujourd’hui que notre pays était mal gouverné.

Donc, nous sommes très désolés et nous voulons que la paix revienne rapidement au Mali et qu’il y’ait une entente, qu’on puisse engager un dialogue entre les différentes communautés au Mali, entre tous les fils du Mali.

Etes-vous pour l’organisation des élections pour le mois de juillet ?

Je trouve que juillet est très proche pour la tenue des élections. Vraiment si on ne veut pas bâcler les élections, il faut absolument donner du temps parce que nous ne pensons pas que d’ici juillet, la paix revienne totalement au nord. Or il faudrait que les populations du nord participent aussi aux élections pour que nous puissions sentir le poids de chaque communauté.

Et l’intervention française ?

Elle a été salutaire. Il y a eu deux fois où nous avons pu saluer les Français depuis l’Indépendance. Il s’agit de l’intervention en Côte d’Ivoire et celle du Mali.

Vraiment elle a été salutaire.

Interview réalisée par Alou B HAIDARA

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