Entretien avec Ousmane Touré président fondateur de la nouvelle jeunesse africaine(NJA) et porte-parole du Morena

L’Inter de Bamako : Selon vous ou devait commencer le CHANGEMENT tant prôné par IBK ?

Ousmane Mohamed Touré : Tout d’abord, il ne faut pas cesser de rappeler que le président IBK a été plébiscité par les Maliens, pas parce que qu’il est du RPM mais parce qu’à notre avis il était un des candidats qui incarnait plus l’aspiration au changement. Vous remarquerez que je n’ai pas dit le changement car malheureusement dans notre pays les gens clament le changement mais le mal du contraire est tellement encré dans la sève quotidienne que dès qu’on parle changement on pense que c’est dangereux.

Au cours d’une conversation avec un camarade, il m’a tenu cette phrase : «Tu sais camarade le président est entrain de disjoncter, car c’ est bien ce qu’il fait mais c’ est pas bien, tout le monde est concerné par la corruption» ce camarade était l’un des plus fervents défenseurs d’IBK au moment de la campagne, il m’a même dit une fois qu’il fallait fusiller tous ces corrompus sur la place publique, aujourd’hui ce même camarade me dit que ce que le président entrain de faire contre la corruption, n’est pas bon ; bref nous sommes dans un pays ou beaucoup d’élites sont réfractaires au changement.

Pour nous le président IBK doit injecter encore plus de vigueur et sans  détour pour traquer, évincer tous les fonctionnaires véreux qui ont  pillé notre pays. Pour avoir promis  de combattre la corruption IBK a été porté au pouvoir. L’évidence s’impose : les uns sont trop riches, les autres trop pauvres. La solution coule de source, il faut prendre aux premiers pour donner au second. Nous pensons que le changement prôné doit se faire en mettant sur la place publique tous les dossiers de détournements. Le changement se fera avec une volonté politique.

Le régime Adema a ses milliardaires, celui d’ATT aussi a ses milliardaires et tenez-vous bien tous sont des cadres de l’administration publique. Bref, le changement c’est aussi tenir le langage de la vérité  avec le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et ces acolytes, pour moi pas de différence entre les corrompus qui ont sucé le sang des Maliens et ces bandits armés du MNLA qui ne méritent aucun respect et à qui on doit déchoir la nationalité.

Le président doit être maximaliste sur le changement c est-à-dire  restaurer la dignité des maliens qui passe par une lutte implacable contre les ignares du MLNA et la lutte contre les corrompus  afin de donner du boulot aux jeunes maliens compétents et intègres.

L’Inter de Bamako : Aux dernières législatives le taux de participation était des plus bas. Qu’est ce qui a pu se passer pour démobiliser les électeurs ?

Ousmane Mohamed Touré : Cela a démontré que le peuple malien sait ce qu’il veut. Les électeurs ont désavoué les candidats. C’est aux  nouveaux députés de démontrer une nouvelle marque de fabrique différente de celle du passé où le peuple ne se retrouvait point. L’assemblée nationale s’est transformée en une case d’enregistrement  des décisions à prendre par le Président de la République.

En plus la valeur de cette démobilisation des électeurs doit mobiliser les députés à être plus honnête et à être plus démocratique dans leurs décisions futures et à voter les lois seulement en faveur du Mali et des Maliens. Le peuple malien a démontré sa maturité démocratique aux élections présidentielles et a décidé de ne pas accompagner le rôle calamiteux qu’était le rôle du député dans les législatures précédentes.

L’Inter de Bamako : La nouvelle Assemblée nationale du Mali   présente une tendance RPM, ADEMA, ASMA, MIRIA, c’est-à-dire une sorte de trouvaille de la grande famille ADEMA. Peut-on s’attendre à des grandes reformes au niveau du législatif ? Si oui comment ?

Ousmane Mohamed Touré : Tous ces partis sont  des partis  issus de l’ADEMA originelle si je peux m’exprimer ainsi, mais le temps a crée une usure de connexion solide pour être dans le même parti donc ces partis ont tous la même conviction de berner le peuple malien sauf que cette fois le peuple malien a démontré que ces partis et leurs dirigeants actuels ne peuvent rien apporter au Mali et aux Maliens, c’est pour cela qu’ils ont été désavoués, vous remarquerez que malgré les civilités du président IBK il leur a dit clairement que c est pas un parti qui l’a élu mais le peuple malien, cela est révélateur donc il faut que ces partis sachent que pendant vingt ans ils ont fait de la diversion en faisant des alliances diaboliques, des dislocations sataniques de composition et recomposition fastidieuses.

Bref ces partis sont déclinants et sont dans leurs soubresauts ultimes. Le seul bonheur que je souhaite pour ces partis c’est de s’auto liquider et la méthode Dracula répondrait  mieux, plus on les projette la lumière plus ils affaiblissent dans ce cas la lumière est la lutte implacable de dénicher les biens mal acquis  planqués quelque part.

L’Inter de Bamako : Etes-vous pour  ou contre ‘inculpation du général Amadou Toumani Touré ?

Ousmane Mohamed Touré : Franchement je pense que la justice doit aller à la vitesse supérieure et sans entrave, l’ex président ATT a par son comportement  humilié le Mali, il a bafoué la dignité des maliens il a une responsabilité morale à présent, sa responsabilité pénale qu’il faut chercher et cela ne se fera pas si on ne l’arrête pas pour le juger, cela ne doit souffrir d’aucun doute sauf si l’on est de mauvaise foi.

Ce président de son temps a fait du bricolage politique accompagné de ces acolytes, il a fait des mensonges répétés, il a caché des choses, il a facilité le nid des trafiquants de tout acabit, il a joué avec la vie des militaires, il a agi en amateur et quand on dirige un pays on ne peut pas se comporter comme cela, surtout un peuple bénit comme le notre, en plus la logique formelle impose quand même que le premier responsable soit jugé et les autres suivront car on ne peut compter sur d’autres qui continuent à fuir à tel point qu’on ne sait ou ils se trouvent .

L’Inter de Bamako : Que pensez-vous de la lutte contre la corruption ?

Ousmane Mohamed Touré : L’une des choses pour lesquelles le peuple malien est sorti pour élire IBK était la soif de justice, un des maillons de cette soif de justice est la corruption qui a atteint des proportions grandissantes  ..

La lutte contre la corruption doit non seulement être poursuivie mais doit être intensifiée, il faut que nos dirigeants sortent du langage d’artifice et j’ai la conviction que le président saura se démarquer des gens qui veulent caresser le problème et après on rentre dans les propos ah ! Tous les Maliens sont corrompus, pour avoir des corrompus il faut des corrupteurs.

Le président sans se substituer à la justice doit être intraitable comme il l’a été jusqu’a présent, c’ est vrai que chez nous ici, parfois les gens se parent dans des considérations sociales et même sociétales pour empêcher de ne pas humilier oubliant que des décennies durant les maliens ont été humiliés, rejetés, perdus par la faute des dirigeants véreux, comme disait un camarde «pendant que les boutons assaillent notre corps et notre visage par la mal bouffe certain s’octroie le privilège d’aller soigner un bouton sur le nez pour avoir bien manger la graisse d’un gros mouton au four» la lutte contre la corruption sera déterminante pour la réussite de la fabuleuse victoire de notre peuple contre le confusionnisme politique, la médiocrité et la faiblesse qui étaient devenus le mode de gouvernance de général «route rouge» «Sirababléni».

A notre avis il faut systématiquement exproprier les biens des gens qui ont trahi le mali par le vol, la gabegie le clientélisme, le trafic d’influence, la communion avec les trafiquants de drogue, au même titre que ces ignares du MLNA ont trahi le mali ces gens aussi ont trahi le mali et l’ont affaibli pour le livrer a la risée du monde obscurantiste.

Il ne s’agit pas d’arrêter tout simplement les gens mais de prendre leur bien de les redistribuer pour augmenter les salaires de misère des fonctionnaires mais aussi d’accélérer le recrutement possible des jeunes pour un nouveau souffle d’un mali nouveau.

Les gens qui attendent que IBK échouent se leurrent car même dans son regard on sent qu’il a compris le peuple son peuple et comme disait SANKARA «le changement étonnera toujours les vagabonds et suceurs de sang du peuple» rien ne peut arrêter IBK, et le peuple dans son entièreté est avec lui je lui dis tout simplement quand il veut il peut quand il peut il doit.

L’Inter de Bamako : La classe politique africaine est assez vieillissante avec des présidents vieux au pouvoir, des révisions constitutionnelles pour s’éterniser au pouvoir. Malgré tout la communauté internationale interdit les coups d’Etat. Que faut-il faire alors ! Car les peuples africains en ont ras-le-bol avec le vieux syndicat des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ?

Ousmane Mohamed Touré : Vous savez les coups d’état ne sont pas fait par des extra terrestres même les pays les plus démocratiques entre guillemet, si le vol, le mensonge, la torture se banaliseraient dans leur pays je pense qu’il pourrait y avoir un coup d’état.

La question qu’on doit se poser dans nos pays, qui peut faire un coup d’Etat ? A qui doit on ou ne doit on pas faire un coup d’Etat ? Est-ce que des gens qui ont assassiné et qui ont fait un coup peuvent ils imposer un dialogue a une autre nation ? Le cas le plus patent c’est que des gens qui ont violé, assassiné des maliens sont entrain de défier le Mali, les Maliens et le gouvernement et par la complicité des présidents de la CEDEAO particulièrement Blaise Compaoré a dialogué avec le MNLA, quelle gaffe ! Blaise a soutenu, exfiltré ces ignares contre le Mali, je demande solennellement au Président IBK de soutenir toutes les oppositions contre Blaise Compaoré et l’exiger à ne pas changer la constitution, principe démocratique, pour qu’il sache que entre les ignares du MLNA et le Mali il doit systématiquement choisir le Mali. Toute rébellion  contre Blaise doit être soutenue et je le pense au tréfonds de moi-même.

Vous savez bien que ce syndicat de chefs d’Etat condamnent les coups pour leur propre survie, si non s’ils sont aimés par leur peuple et s’ils sont élus comme l’a été IBK ils ne peuvent pas avoir peur des putschs car toute tentative de coup d’état qui est fait contre les peuples d’AFRIQUE Sera PUNI UN JOUR PAR DIEU ET LES PEUPLES EUX-MEMES.

Je finirai en disant ceci si on ment à son peuple en empruntant l’ascenseur pour aller tranquillement au sommet on sera rattrapé tranquillement par le peuple qui emprunte lentement et surement l’escalier pour arriver au sommet et l’évincer.
Réalisé par Brin COULIBALY

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