Entretien avec l’international footballeur ivoirien, Abdul Kader Kéïta : ” J’exhorte les Maliens à investir dans leur pays… “

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L’international footballeur ivoirien Abdul Abdel Kader  Kéïta, bien connu pour ses dribbles chaloupés, en compagnie de son frère ainé, Fadel Kéïta est présentement au Mali dans le cadre de la 3ème édition de Sida-foot. Nous l’avons rencontré lors de sa conférence de presse et il a répondu à cœur ouvert à nos questions.

 

Notre consoeur Clarisse NJIKAM s'entretenant avec l'international ivoirien K ader Keita
Notre consoeur Clarisse NJIKAM s’entretenant avec l’international ivoirien K ader Keita

L‘Indépendant Weekend: Qu’est ce qui fait votre actualité ?

Je suis présentement au Mali dans le cadre de la 3ème édition de Sida-foot. Après, je retourne aux USA où je viens de signer avec l’union de Philadelphie club.

 

Qu’est ce qui vous a motivé à rejoindre  les USA. Est-ce parce que la fin de votre carrière professionnelle se profile à l’horizon?

Non, quand j’ai signé au Qatar c’est ce qui avait été rapporté. Que je tendais vers la fin de ma carrière, mais après je suis allé en Europe. On peut faire carrière partout. Tout ce que Dieu donne il faut l’accepter. Et quand on trouve un contrat intéressant, il faut le signer car en Afrique nous avons beaucoup de contraintes. Il existe pas mal de jeunes qui jouent bien au football en Afrique et nous avons des familles à nourrir. Alors, je ne vois vraiment pas en quoi il faut refuser de signer un contrat pour des raisons quelconques.

 

Est-ce alors une histoire d’argent qui vous dirige vers les USA ?

Ma décision d’aller aux USA est beaucoup plus orientée vers l’envie de jouer régulièrement car j’aime m’amuser dans un stade et me faire plaisir. Je sais que le championnat américain est beaucoup plus relevé que celui du Qatar où effectivement on gagne beaucoup d’argent mais sans toutefois se faire plaisir en jouant. Aussi, j’ai réalisé que je pouvais faire beaucoup de business en étant aux USA.

 

On ne vous a plus vu ces derniers temps avec l’équipe nationale ivoirienne. Qu’est ce qui explique cela ?

Mon dernier match avec l’équipe nationale c’était contre le Sénégal en Côte d’Ivoire. Après ce match, j’ai eu quelques problèmes avec mon club au Qatar car je voulais partir, parce qu’à un moment le club n’avançait plus, or moi j’avais envie de jouer pour rester en forme. Suite à tout cela, il y a eu une baisse de mes performances. C’est pourquoi depuis, on ne m’a plus vu avec l’équipe nationale. Mais je suis en train de préparer mon arme pour un retour explosif, j’ai encore beaucoup à donner au peuple ivoirien. Je parle avec l’entraineur tout le temps, il m’a même aidé à trouver un club afin que je puisse être apte lors de la dernière CAN, mais je lui ai demandé de me laisser bien m’armer pour les futures échéances. Mon objectif est de remporter la CAN car j’ai passé 12 ans au sein de cette équipe. Alors, partir sans laisser au moins une coupe d’Afrique serait un gâchis. Et je sais que mon objectif sera atteint INCHAALLAH.

 

Certaines langues parlent de vos origines maliennes, est ce vrai ?

Oui, c’est vrai que je suis d’origine malienne, et fier de l’être. Mon père est malien, mais il a la nationalité ivoirienne. Moi, je suis né en Côte d’Ivoire et le fait que je sois là aujourd’hui c’est aussi pour rendre visite aux parents établis ici au Mali. Je suis fier de revenir après la Can 2002.

 

Il se raconte qu’il y avait une possibilité pour ton frère ainé, Fadel Kéïta et toi de jouer pour le Mali, mais que les clauses n’ont pas abouti…

Effectivement, il y avait une possibilité, mais mon père a juste évité les problèmes entre les deux nations, d’autant plus qu’il avait la nationalité ivoirienne et que toute sa vie a été bâtie en Côte d’Ivoire. Il a donc essayé d’expliquer cela aux dirigeants du football malien qui, Dieu merci, l’ont compris.

 

Est-ce que vous regrettez le choix de votre papa ?

Non, pas du tout. D’autant plus que ma maman est ivoirienne donc moi ça ne me gêne pas et je considère les Maliens comme des frères et quand un match nous oppose, je suis régulièrement dans les vestiaires maliens. Partout où je trouve un malien je le considère comme un frère car le Mali c’est ma deuxième patrie.

 

Et quel choix ferez-vous pour vos enfants ?

Mes enfants sont ivoiriens…

 

Kader Kéïta, footballeur, Disc Jokey, chanteur, danseur… Régulièrement sur la scène musicale. Avec tout ça, avez-vous suffisamment de temps pour vous concentrer sur le  football ?

Kader aime la musique. Je ne sais pas si vous avez fait le constat que les joueurs ont tout le temps des écouteurs à l’oreille. Le footballeur international français, Djibril Cissé par exemple a une platine complète des DJ à domicile. Alors moi j’aime chanter, danser, m’amuser…

 

Au point de faire un single ?

Le single est lié à la promotion de ma ligne de vêtement ” la popizagne “, car c’est un des projets qui me tenait à cœur en plus du management des joueurs, je suis également sur ce projet avec mon frère ainé, mais ça c’est l’après foot. Bref il y a plein de projets en vue.

 

Vous êtes invité par Bouba Fané de Mali évènement dans le cadre de Sida-foot. Quel sentiment vous anime aujourd’hui ?

Content d’être là, car ça fait longtemps que je l’ai toujours souhaité mais mon programme ne me le permettait pas. Cette fois ci, j’ai tout fait pour être là d’autant plus que c’est pour une bonne cause. Il faut toujours sensibiliser sur ce fléau qu’est le Sida car la maladie est bien là et réelle. Donc je suis là aujourd’hui pour la sensibilisation, pour revoir ma famille et pour compatir avec ce grand peuple qui traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire.

 

Un mot au peuple malien?

D’être solidaire car ce n’est que dans la solidarité qu’on peut bâtir un pays. En 2002, lorsque nous étions venus pour la Can, le Mali était en chantier et aujourd’hui on a comme l’impression que les choses n’avancent plus. Tout ce qui se passe aujourd’hui au Mali n’est que passager et très souvent cela permet de grandir. Nous avons vécu bien pire en Côte d’Ivoire et à un moment il faut le sursaut des enfants du pays. C’est surtout en ce moment que nous attendons les jeunes, il faut beaucoup travailler et surtout j’interpelle les Maliens à investir dans leur pays.

 

Coté jardin. Kader Kéïta est-il marié ?

Non pas encore, mais je vis avec la mère de mes enfants depuis 12 ans.

 

Et qu’est ce qu’il faut pour le mariage ?

Nous n’en parlons pas encore mais çà viendra…

 

Est-ce-que c’est une Ivoirienne ?

Oui, c’est une Ivoirienne.

 

Combien d’enfants ?

J’ai deux enfants avec ma compagne et d’autres dehors…(rires)

            Clarisse NJIKAM

cnjikam2007@yahoo.fr

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