Au terme du forum de trois jours sur la décentralisation, le maire de la commune urbaine de Ségou, la cité des balazans, Ousmane Simaga nous livre dans cet entretien, ses impressions générales sur le rendez des collectivités face à la crise politico-sécuritaire. Il aborde avec courage et honnêteté la gestion de sa mairie par son équipe depuis 2009. Lisez plutôt.
Je me nomme Ousmane Simaga, natif de Ségou, 2è quartier. Depuis 2009, je suis le maire de la commune urbaine de Ségou et je suis membre du bureau national de l’Association des Municipalités du Mali (AMM). Par ailleurs, je suis opérateur économique de mon Etat et c’est à titre que j’occupe le poste de 1er Vice-président à la Chambre de commerce et d’Industrie de Ségou.
Vous sortez de trois jours de forum sur la décentralisation. Quels sont vos impressions ?
Ce forum a été la bienvenue. Car, il est intervenu à un moment où les 2/3 de notre pays est sous occupation des bandits armés et des terroristes. Le forum avait pour thème : « une décentralisation immédiate et intégrale ».
La décentralisation a été une bonne chose pour notre pays et ce processus doit être soutenu et amélioré. Nous pensons que pour la réussite et l’effectivité de la décentralisation, après le transfert des compétences, il faut transférer les ressources financières aux collectivités dans les secteurs comme l’éducation et la santé. Aujourd’hui, le découpage de la ville de Ségou reste un problème récurrent.
La justice sociale et économique de notre pays doit être effective. Le renforcement des capacités des collectivités doit être amélioré. Nous devons avoir un Etat fort et responsable. Nos frontières doivent être sécurisées. Nos forces armées et de sécurité doivent s’entendre et respecter leur hiérarchie. A cet effet, les leaders politiques doivent prévaloir, à leur tour, l’intérêt national sur l’intérêt individuel ou partisan.
Par ailleurs, les leaders religieux doivent, à travers la promotion de leur religion, œuvrer pour la consolidation de la paix, de l’unité et de la réconciliation nationale. A cet effet, un grand prêche a été initié par l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMA) à Ségou où une lecture du Coran a eu lieu au 2è quartier.
Vous êtes maire de Ségou, à ce titre quel sont vos prévisions ?
Quand mon équipe venait aux affaires, les feux tricolores n’existaient pas dans notre ville. Mieux, aujourd’hui, les ressources financières de la commune se sont améliorées. Pour preuve, la mairie fait actuellement des investissements sur fonds propres. Les salaires sont faits à temps. Le bitumage de certaines rues et la construction d’espaces verts s’effectuent.
Nous avons redynamisé le jumelage entre Angoulême (France) et Richmond (Etats-Unis). Nous envisageons de construire la Maison de jumelage au cours des trois prochains mois afin que les collègues maires puissent en profiter. La coupe de la municipalité a été, également, redynamisée au grand bonheur des populations en général et les jeunes en particulier.
Est-ce que les prévisions sont comblées ?
Ségou vient d’être retenu comme Sikasso, Kayes, Mopti et le district de Bamako pour le projet PACUM. C’est est un projet d’appui aux communes financé par la Banque mondiale pour une durée de 5 ans. Mais, les grands travaux, comme le bitumage des 11 km dans la ville de Ségou, attendent encore. Dans le cadre de l’assainissement, beaucoup restent à faire. Nous pensons que dans les mois à venir, nous allons marquer des points.
Le mot de la fin ?
Je pense que toutes les tentations des maires sont dues à leurs médiocres primes. Celles-ci doivent être améliorées de façon substantielle. Les maires doivent être responsables de leur gestion.
Le festival du Niger est un grand tremplin. L’un des meilleurs de la sous-région. La 9ème édition aura lieu du 12 au 17 février 2013 dont l’invité d’honneur est la ville de Tombouctou. Nous invitons tous les Maliens à y participer massivement.
Propos recueillis par L. CAMARA et Mamadou DIARRA Maliweb.net
Les Collectivités ont deux problèmes existentiels essentiels:
1. La pléthore de Communes non viables économiquement qui ne peuvent même pas payer le salaire minimum de deux agents, ne parlons pas d’investissement. Seule solution: fusionner les Collectivités Territoriales non viables à celles qui le sont. Mais qui aura le courage de l’initier ? Le gouvernement apeuré ? L’AMM pour se faire harakiri ? L’Assemblée Nationale frileuse qui, seule, a ce pouvoir ? Sinon, il ne faut pas trop se faire d’illusions sur le transfert de ressources de l’Etat aux Collectivités : Comment transférer quand on a soi-même les mains vides ? A la limite, l’Etat ne pourra que transférer que les missions, les rôles, bref du texte. Concrètement, seuls les paiements des salaires pourront être transférés…
2. L’absence de contrôle des ouvrages et des services des Collectivités Territoriales. Unique solution: augmenter le budget de contrôle des services chargés du contrôle interne, et suivre régulièrement au niveau interministériel les résultats de leurs contrôles.
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