Entretien avec Kadiatou Diallo, auteure du livre ” amour et liens du sang ” : ” Je n’ai pas voulu faire comme beaucoup, j’ai voulu sortir de l’ordinaire, que le roman soit futuriste “

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Fille de l’écrivain malien d’origine guinéenne, Mohamed Hafiziou Diallo, Kadiatou, héritière de la plume, a mis son tout premier ouvrage sur le marché du livre. Dans son roman de fiction ” Amour et liens du sang ” de 80 pages publié en 2018 chez L’Harmattan, l’auteure aborde une flopée de thématiques dont l’amour et le pardon, notamment autour d’un couple dont le mari, Doudou, désireux d’avoir un héritier, fera face aux difficultés d’enfantement de son épouse Christelle qui aussi va entreprendre certaines manœuvres pour offrir un enfant à son mari. Histoire saisissante ! Nous avons échangé avec l’auteure qui a bien voulu répondre à nos questions sur son ouvrage.          

Aujourd’hui-Mali : Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre ouvrage ?

Kadiatou Diallo : ” Amour et liens du sang ” est un roman de fiction qui évoque plusieurs thèmes : les difficultés de l’enfantement, l’amitié, le pardon, le sacrifice, il aborde en particulier l’Amour. C’est un roman avant-gardiste dans le sens où il parle un peu d’insémination artificielle, de sororat. C’est un roman qui décrit l’amour incommensurable d’une femme et de son mari, d’une mère pour sa fille, de la forte amitié qui peut créer des liens très soudés et très forts entre des personnes.

Pensez-vous que l’amour peut triompher de tout ?

Je pense que l’amour peut faire déplacer des montagnes. C’est un sentiment qui peut nous amener à faire des choses incroyables, invraisemblables: bel exemple de Roméo et Juliette. Avec l’amour, nous pouvons soigner beaucoup de maux. Quand l’amour est présent, la haine fuit par la fenêtre.

Pourquoi avez-vous voulu qu’Estelle soit la mère porteuse pour sa sœur jumelle Christelle dans un milieu où une telle pratique est presque méconnue ?

La mère porteuse pouvait bien être quelqu’un d’autre, mais comme je l’ai dit tantôt, le livre est un roman de fiction ou l’imaginaire est au rendez-vous, autant de liberté pour sortir quelque chose de nouveau, de faire des folies. Pour moi, Estelle est mon fil conducteur. Avec elle le lecteur est manipulé tout au long de l’histoire. Je n’ai pas voulu faire comme beaucoup, j’ai voulu sortir de l’ordinaire, que le roman soit futuriste.

Quel est votre genre littéraire de préférence et pourquoi ?

Je me suis essayée à la poésie comme mon père, mais malheureusement je ne me suis pas sentie à l’aise, même si c’est un genre littéraire que j’aimerais bien explorer davantage à l’avenir. Aimant raconter des  histoires, alors j’ai commencé avec le roman et je me suis sentie plus sereine. L’inspiration était plus marquée pour le roman d’où ma préférence  aujourd’hui.

Comment êtes- vous devenue écrivaine ?

Je suis devenue écrivaine d’une part grâce à mon père qui nous faisait lire ses poèmes mes frères et moi quand nous étions plus jeunes et je trouvais cela très beau. Chaque fois qu’il avait dédié un poème et qu’il avait été lu, les gens ne tarissaient pas d’applaudissements, d’autres pleuraient. Je trouvais cela beau, alors je voulais faire comme lui. D’autre part, l’écriture était une façon pour moi de m’exprimer quand j’étais toute jeune. Très timide, j’écrivais pour dire ce que je voulais, demander ce que je voulais. Écrire me libérait en quelque sorte.

Quel est votre mot de la fin ?

Remercier le journal pour la visibilité donnée aux auteurs à travers votre rubrique consacrée aux écrivains du Mali. Par ailleurs, dire à mes frères et sœurs qui veulent écrire, que si écrire est la seule façon pour eux d’exister, alors qu’ils doivent aller au bout de leur rêve. Un pas à la fois, s’ils tombent qu’ils se relèvent, s’ils trébuchent qu’ils avancent. Continuer malgré tout. Croire jusqu’au bout !

Par Youssouf Kone

 

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