L’œil du Mali: M. Keïta, pouvez-vous nous parler du problème de chiffrage au quel votre établissement est sujet ?
- Keïta : Depuis la création de mon établissement en 2004, il n’y a aucun problème de chiffrage au sein de mon établissement. Pour accéder d’abord à l’Eco Sup, il faut avoir le Bac, soit le BT2. Ici, de la 1èreannée à la 2èmeannée, il faut minimum 10 de moyenne pour passer ; avec une moyenne comprise entre 8 et 9, vous redoublez et avec 7, vous êtes exclus même si vous avez payé les 350.000Fcfa. À l’Eco Sup, on ne sous-traite pas le diplôme : vous travaillez vous réussissez ; vous ne travaillez pas, vous êtes mis à la porte. Nous avons le système LMD et pour enseigner ici, il faut avoir le DEA, la Maîtrise pour le DUT, ou le Doctorat. Jamais, je n’ai sollicité l’aide des étrangers pour la correction des copies des examens. 54 ans que je suis dans l’enseignement, je n’aime pas les médiocres, car j’ai commencé avec seulement 26 étudiants et aujourd’hui, Dieu merci, nous sommes à près de 1000 étudiants. La fraude, je ne la permets pas, car on n’a 3 surveillants par salle, et je dénonce publiquement les fraudeurs. Il est possible que ce soit des trucs politiques, vu que je suis candidat, mais j’informe l’opinion publique et internationale, à l’Eco Sup, c’est la pure transparence. Toute ma vie, ça été l’école et je ne plaisante pas avec les études et n’encourage pas les médiocres. Nous sommes aujourd’hui la fierté de l’Etat, et la concurrence ne nous effraie pas, car seul le travaille paie.
Quel rôle joue M. Keïta dans le curage des caniveaux en commune I ?
D’abord je veux le bonheur de ma commune et bien sûr, pour tout le Mali. Il est impensable qu’en 54 d’indépendance, la capitale soit aussi sale. L’année dernière, avec le concours des jeunes de la commune I, j’ai pu faire le curage des caniveaux et c’était bien avant l’hivernage afin que la population puisse avoir un environnement sain et propre. Actuellement, ceux qui font les curages n’ont rien avoir avec moi, c’est un système qui ne plaît pas, car nous sommes déjà dans l’hivernage. Mais, je prévois de faire le ramassage des ordures vers Banconi, avant la fête avec mon GIE Mandé Sanuya.
Comment se porte actuellement Mandé Sanuya, son état de vie ?
Mandé Sanuya n’arrive même pas à satisfaire sa clientèle, tellement qu’on n’est débordé surtout en ce temps d’hivernage. Malgré les 3 camions, les demandes sont trop.
Que pensez-vous d’OZONE ?
OZONE est une valeur ajoutée, et je prie pour que cela puisse continuer. Que ce ne soit pas un contrat à durée limitée. Aussi, je souhaite une plus grande organisation de nos GIE, qu’ils soient plus équipés, plus honorifiques, que le ramassage des ordures soit un métier valorisant pour qu’il y ait moins de chômage. Je prévois la création d’une usine de transformation des déchets pour qu’il n’y ait plus de dépôt anarchique dans la ville, car actuellement, on dépose les ordures dans les champs de Moribabougou et de Marseille. On a besoin d’un environnement sain. Et moi, élu Maire de la commune I, je valoriserai ce métier en multipliant les GIE, en formant les jeunes et en les équipant pour qu’ils puissent travailler en qualité d’agents sanitaires.
Parlons à présent politique, comment se porte le candidat du RPM ?
Le candidat du RPM se porte à merveille. Et il faut que les gens sachent qu’aujourd’hui j’ai 72 ans et jamais, je n’ai sollicité un poste politique. J’ai été sollicité à maintes reprises, mais j’ai refusé. Aujourd’hui, je l’ai accepté sous les couleurs du RPM qui est ma famille politique. Et Dieu merci, chaque jour est pour moi comme une renaissance (rire). Ne vous fiez pas à mon âge, cela me fait 40 ans que je ne vais pas à l’hôpital pour un quelconque soin. J’ai déjà terminé mon programme pour la mairie et ma vision pour ma commune est grande et réalisable. Je ne vais pas à la mairie pour remplacer, mais pour changer l’habitude dans le bon sens, bien sûr. Mon souci aujourd’hui, c’est la faim, l’assainissement, la santé, la sécurité et l’étude. Il y a des familles qui ne mangent pas 3 fois dans la journée, des enfants qui ne partent pas à l’école faute de moyens, qui n’ont pas accès aux soins faute de moyens, qui meurent chaque jour à cause de l’insécurité. Ma vision est grande et personnellement, j’ai les moyens, car sans le savoir je suis à 60 millions d’investissement dans le pays à mes propres frais. Si je suis élus maire, la presse qui a toujours suivi mes pas, sera toujours avec moi. Car, je créerai une presse communale, une radio communale qui jugera chaque jour de mes réalisations, une police municipale pour la sécurité de la population. Pour moi, la mairie, ce n’est pour m’enrichir, que je sois maire ou pas j’aiderai le nouveau maire comme je l’ai toujours fait. Le GIE Mandé Sanya en est une preuve, le centre de santé à Moribabougou, les forages, je le fais par humanisme, car j’ai appris le partage depuis le bas âge, chose que je dois à mes parents.
Croyez-vous en vos chances ?
C’est une élection et je pars comme tout le monde pour gagner. Comme je l’ai dit, que je sois élu ou pas, je ferai de mon mieux pour ma commune. La couleur politique n’est pas mon souci. Pour moi, c’est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Quel est votre mot de la fin ?
Je souhaite un bon mois de Ramadan et j’anticipe pour souhaiter bonne fête à tous. Qu’Allah bénisse le Mali, que cet accord soit une réelle sortie de crise pour le Mali. Aussi qu’il y ait plus de brassage d’ethnies pour qu’il y ait moins de haine et de guerre. Il faut qu’on aide IBK et son gouvernement dans leur lourde tâche. Pour terminer, je souhaite «l’amour pour ma commune d’abord, mais notre Maliba en premier ; le Bonheur pour tous et la haine pour personne», c’est mon slogan.
Diabaté KADIDIA
Source: L’oeil du Mali
Des menteurs
Comments are closed.