Considéré comme l’un des acteurs principaux du débauchage au sein du CNID qu’il vient de quitter avec d’autres militants et cadres dont le ministre N’Diaye Ba de l’Artisanat et du Tourisme, Djibril Tall, un des présidents d’honneur de la section de Ségou et non moins directeur national des transports, s’est prêté à nos questions à Ségou, le samedi 12 juin, en marge des festivités de la commémoration du 8 juin par le Mouvement Citoyen de Ségou. Dans cet entretien exclusif, il évoque les raisons de son départ du CNID et les perspectives du nouveau parti que les démissionnaires vont créer avec les amis du président ATT.
L’Indépendant : Monsieur Djibril Tall, vous faites partie des démissionnaires du CNID. Au début du mois de juin, vous avez effectué une descente à Ségou qui a abouti à la démission d’un certain nombre de militants CNID. Pouvez-nous nous expliquer comment tout cela est arrivé ?
Djibril Tall : J’étais venu à Ségou pour faire part aux militants du CNID avec qui j’ai partagé beaucoup de choses, de ma décision de quitter ce parti. C’est pourquoi, je suis venu remercier mes militants des 29 communes de Ségou pour tout ce qu’ils ont fait par nous. Vous savez, il y a une crise interne au CNID depuis 2007.
Face à celle-ci, nous avons manifesté notre volonté de nous battre au sein du parti afin d’apporter un changement de comportement, en droite ligne des orientations du parti au moment de sa création. Un changement de comportement qui était devenu une obligation morale face à nos militants. Puisque ce changement de comportement n’a jamais pu se réaliser par la faute de certains, j’ai alors décidé de quitter le CNID pour une autre formation politique que nous allons créer avec les forces vives qui ont été à l’avant-garde de l’élection du président Amadou Toumani Touré à la magistrature suprême aussi bien en 2002 qu’en 2007. C’est ainsi que, séance tenante, des voix se sont élevées pour me soutenir. Et, c’est comme ça que des démissions sont intervenues.
On vous accuse d’utiliser abusivement le nom du président de la République dans vos démarches.
Ses jugements sont sans fondement. Au cours de ma réunion avec les délégués des 29 communes de Ségou, je n’ai jamais prononcé une seule fois le nom du président de la République. Je n’ai pas non plus prononcé le nom d’aucun responsable du CNID, y compris son président. J’ai simplement expliqué qu’à l’évaluation du parcours, je me suis rendu compte que le CNID n’a pas une vision prospective du développement, du bien-être des Maliens et même de la démocratie.
Monsieur Tall, vous venez de soutenir que vous les démissionnaires du CNID allez créer un parti politique. On sait, aujourd’hui, que le Mouvement Citoyen est en train d’aller également vers un parti politique. Ainsi, y a-t-il une connexion entre vous et cette association politique ?
Le parti qui va bientôt être créé sera une sorte de fédération d’associations et de sympathisants du président ATT. Des cadres qui veulent dégager une synergie d’action afin de continuer les œuvres de développement harmonieux posées par lui pour le bien-être des populations maliennes. A mon avis, le Mouvement Citoyen reste une association, certains de ses membres vont créer avec nous le nouveau parti politique.
Que répondez-vous à certains observateurs de la vie politique qui estiment qu’il sera difficile pour vous, vous les amis du président ATT, de vous frayer un chemin en 2012 compte tenu du facteur temps?
Ces observateurs de la vie politique oublient qu’il y a longtemps que nous sommes animateurs politiques. Nous avons nos militants et sympathisants partout dans ce pays et même à l’extérieur pour avoir été au service de ce pays autour d’un idéal commun. Celui du président ATT pour le développement harmonieux du Mali. Pour cela, nous avons posé des actes très appréciables, reconnus de tous. Nous allons capitaliser ces atouts afin de nous positionner pour 2012 et assurer la continuité.
Monsieur Tall, pouvez-vous nous dire à quoi va ressembler votre nouveau parti en termes de militants et d’élus nationaux ou locaux ?
J’ai toujours cru à la volonté de réussir. Ainsi, je crois à l’avenir de notre parti que nous allons créer grâce au dynamisme des hommes et des femmes qui ont décidé d’aller ensemble pour ce parti. Ils ont fait leurs preuves dans d’autres organisations politiques, ils ne tarderont pas à les prouver avec notre nouveau parti.
Interview réalisée par
Alassane DIARRA, depuis Ségou
