Quelques heures après l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République Française, le président IBK a accepté de faire part à RFI de ce qu’il en pense. Nous vous proposons l’entretien.
Ibrahim Boubacar Keïta : Je crois que c’est une belle victoire, peut-être le début également d’une belle espérance, pour la France et tous ses pays amis. Et il y a 24 heures, le 6 mai, nous avons reçu deux émissaires d’Emmanuel Macron qui nous ont indiqué la constance de son intérêt pour la coopération avec l’Afrique, son souci de l’Afrique, singulièrement du Sahel et de la sécurité dans cette zone. En tant que président en exercice du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), je m’en réjouis d’autant qu’il souhaite dans les meilleurs délais me rencontrer. Ce sera avec plaisir. Donc, une belle victoire. Cette victoire d’aujourd’hui, c’est un grand moment de démocratie.
RFI : Qu’est-ce que vous pensez de cet écart important, de 30 points, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?
IBK : Je crois que cela a son sens, tout son sens dans le temps où chacun avait commencé de s’interroger sur certaines vagues qui ne pouvaient manquer de nous inquiéter. Mais, nous voilà tous rassurés quant à la constante des valeurs, ces valeurs qui ont fait aimer la France aux peuples du monde entier dont le nôtre. Cela nous a rassurés.
RFI : Et ce dimanche soir, vous êtes soulagé ?
IBK : Je crois que ce soir, tous les démocrates du monde dormiront d’un sommeil léger. Inch’Allah !
RFI : Vous aviez quelques craintes de voir l’extrême droite à un niveau plus haut dans la France de 2017 ?
IBK : Comment ne l’aurais-je pas été ? En tant qu’historien contemporanéiste de formation, je sais ce que cela a coûté dans un temps pas trop lointain à notre humanité.
RFI : Et l’amitié franco-malienne aurait souffert si madame Le Pen avait été élue ?
IBK : Je crois qu’elle avait dit son souhait de poursuivre l’engagement français en Afrique, et particulièrement au Mali, parce que ce n’est pas seulement le Mali qui est en cause.
RFI : On connaît la position du Front national contre les immigrés. Est-ce que le peuple malien est satisfait aujourd’hui du résultat aujourd’hui en faveur d’Emmanuel Macron ?
IBK : Pour l’arrière-petit-fils d’un homme qui repose dans la forêt de Douaumont, ce problème nous est très sensible. Il s’agit là de quelque chose qui touche à l’essentiel de l’humanité, les forces humaines en chacun de nous. Et quand c’est en cause, cela ne peut pas manquer d’inquiéter. Et je vous dis simplement aujourd’hui que c’est un jour d’espérance renouvelée et de confiance renouvelée à la France de toujours.
RFI : Est-ce que l’image de la France à l’étranger a souffert ces dernières semaines ?
IBK : Nous avons tous suivi les débats tout au long de ces longues journées de campagne, et surtout mercredi 3 mai. Chacun en a tiré les conclusions qui lui correspondaient. Pour ma part, je vous dis que la conclusion d’aujourd’hui est très heureuse pour la France et pour le monde, pour le monde qui croit en l’humain.
RFI : Est-ce que vous avez déjà rencontré Emmanuel Macron ? Est-ce que vous vous connaissez ?
IBK : Je l’ai croisé à l’Elysée. Je sais que c’est un homme compétent, un homme résolu, et un homme loyal. Vous vous souvenez s’agissant de mon ami Hollande, il a dit « Il a été empêché ». Cela vaut son pesant d’or.
RFI : C’est-à-dire que pour vous, c’est un héritier de François Hollande ?
IBK : Je n’ai pas dit ça. C’est un homme qui a travaillé avec François Hollande et qui, ce jour où il aurait pu encore lui tourner le dos, est d’une loyauté qui est à la hauteur de sa valeur morale.
Si c’est dans l’intérêt du peuple malien Macron est la bienvenue et non celui d’une seule personne donc qu’il en soit ainsi pour nous car nous avons trop souffert et ça continu encore que le tout puissant nous bénisse et nous assiste dans ce bas monde ya Rabbi
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