Drissa Sidibé, Chef du département communication (DC) de l’ANPE : « Il est important pour nous de communiquer sur nos actions »

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La nécessité d’un outil de communication au sein d’une structure importante comme l’ANPE, la portée des émissions télés (‘’Itinéraire’’ et ‘’Bara’’) initiées par l’ANPE, pour le monde des entrepreneurs en particulier et pour la promotion de l’emploi en général, tels sont entre autres, sujets abordés dans cette interview avec le chef du département communication de l’ANPE, Drissa Sidibé. Lisez plutôt !

 

Le Tjikan : Pouvez-vous nous présenter en deux mots votre structure ?

Drissa Sidibé : le département communication est une structure qui a été crée en mai 2006. Avant cette date la communication était rattachée au département observatoire de l’emploi et de la formation. Mais vu l’envergure des missions de l’ANPE qui s’accroissaient d’année en année, le besoin de créer un département dédié à la communication s’est fait sentir. C’est ainsi que ce département a été crée par les autorités d’alors. Il est composé de deux services : le service Technologies Numérique et le service communication.

 

Quelles sont les missions du DC?

DS : La principale mission du DC est de rendre plus visibles et plus lisibles toutes les activités et les réalisations de l’ANPE. Autrement dit, Informer le grand public sur les différentes actions de l’ANPE. A cet effet, nous faisons une communication à l’interne et à l’externe.

 

Pour bien accomplir ces missions quelles sont vos stratégies?

DS : d’abord je vous remercie pour la pertinence de cette question. Afin de réussir les missions qui nous ont été confiées,  nous avons mis en place une stratégie de communication. Et pour ce faire, nous avons noué des rapports de partenariat avec un certain nombre de structures publiques et privées intervenants dans le domaine de la communication. A savoir, l’ORTM, Spirit Mc can (Agence internationale de communication), et ‘’Blonba’’. Avec ces différents partenaires, nous avons réussi à réaliser des émissions télés, telles que « Itinéraire », « Bara ». Dans ‘’itinéraire’’ on parle  des gens qui sont partis de rien pour devenir de grands entrepreneurs. Des gens qui emploient aujourd’hui plusieurs centaines, sinon de milliers de personnes dans leurs entreprises.

 

Quelle est l’importance de ces émissions ?

DS : Ces émissions sont d’une importance capitale en termes de promotion de l’emploi. Pour cause, l’objet de ces émissions c’est d’inciter les jeunes  à s’inspirer de ces gens qui sont partis de rien pour devenir de grands entrepreneurs. Leur faire savoir qu’on peut ne pas être scolarisé, qu’on peut ne être issu d’une famille riche et bien  réussir dans la vie. En un mot, dans ces émissions nous faisons la promotion de l’auto emploi. Aujourd’hui l’émission ‘Itinéraire’’ est à son 33ème numéro. Et pas mal  de personnalités du monde de l’entreprenariat sont déjà passés sur le plateau de l’émission ‘‘Itinéraire’’. Il s’agit entre autres, de Bakari Togola de l’APCAM, Oumou Sangaré, Boncana Maïga, Aliou Keita etc…

 

Parallèlement à l’émission ‘’Itinéraire’’ nous réalisons aussi une autre émission dénommée ‘’Bara’’ en partenariat, avec Aliou Ifra N’Diaye qui est un vieux dans le monde de la communication, malgré son jeune âge au Mali. Dans ‘’Bara’’ nous faisons, la promotion des métiers de l’artisanat. Par exemple, nous avons des gens qui transforment le fer au pied des collines à Médine, et aujourd’hui cette activité est  devenue une véritable entreprise. Par ailleurs, l’émission a aussi détecté un réparateur de moto derrière le pont des Martyrs. Ce dernier affirme lui-même qu’il gagne 55 000 Fcfa par jour et cela est vérifiable. Imaginez un peu combien cela fait par mois. Certains fonctionnaires maliens ne peuvent pas gagner ça par mois. Autres que ceux-ci, il y a aussi des vendeurs de friperies qui sont aujourd’hui des millionnaires. Nous avons aussi comme exemple, la vendeuse de ‘’Dèguè’’ Djénéba Sidibé près du laboratoire ‘’Lion photo’’, qui est connue par bon nombre de maliens. Bref, ce sont entre autres quelques exemples de personnes qui ont réussi leur projet. Et notre objectif c’est d’orienter les jeunes vers ce genre de projets que les gens négligent souvent alors que ce sont des métiers qui peuvent rapporter gros.

 

Je vous donne un exemple frappant des bienfaits de ces émissions. Il y a une dame qui est passée dans cette émission, Mme sanogo Fatoumata Keita, gérante d’une entreprise  de confection de pavée ’’Fribroma’’. La dame avait demandé un prêt de 300 millions à la BIM. Mais la banque ne l’a pas accordé.   Après son passage à l’émission quand la dame a parlé des difficultés de financement sur les antennes, le PDG de la BIM a affirmé qu’il n’était pas au courant et il l’a appelé après pour l’accorder le prêt. C’est pour vous dire que c’est grâce à cette émission que la BIM s’est rendue compte ce dont la dame était capable. Et grâce à ce prêt la dame a pu obtenir aussi la gestion d’au moins quatre stations.

 

En dehors de ces émissions, nous avons aussi des magazines spéciaux sur les performances de l’ANPE. C’est-à-dire, nos réalisations à Bamako et dans les différentes régions du Mali.

 

Outre que ceux-ci, nous avons une revue semestrielle éditée par l’ANPE dénommée‘’Actu Emploi’’. Mais  beaucoup de personnes l’ignorent encore. Nous sommes aujourd’hui à notre 8ème numéro, elle parait deux fois dans l’année avec 1500 exemplaires par parution. Et  elle est distribuée gratuitement. Dans cette revue, nous parlons un peu des activités de l’ensemble de nos services rattachés, mais aussi nous faisons un Zoom sur tout ce qui est relatif à la promotion de l’emploi et de la formation.

 

Sur le plan interne, notre service est chargé, entre autres, de la ventilation des courriers, des décisions, des correspondances et la coordination et l’organisation des activités de l’ANPE.

 

En plus de cela, nous avons un volet qui se charge de l’informatisation de nos données. Par exemple, c’est notre département qui est chargé de l’animation du site de l’ANPE. Et avant la création du DC en 2005, ce site recevait à peine 5000 visiteurs par an. Mais aujourd’hui grâce à un certain nombre d’efforts que nous avons consentis nous sommes à plus de 9 000 visiteurs par semaine, soit 40 000 visiteurs par mois. Nous considérons cela comme un exploit en terme de communication.

 

Sur ce site par exemple nous avons un volet qu’on appelle ‘’Aw ni Sôgôma’’ (Bonjour en Banbara ndlr) ce volet consiste à faire la revue de l’ensemble des journaux. Et  nous balançons les différentes annonces ou offres d’emploi de ces journaux sur le site de l’ANPE.

 

Et grâce à ces informations que nous mettons sur notre site, il  arrive des fois que des Maliens de la diaspora rentrent au pays pour postuler. Nous avons aussi des fenêtres à partir desquelles, les employeurs peuvent déposer leurs annonces sur le site sans forcement passer par l’ANPE.

 

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés dans l’exécution de vos missions ?

DS : Ici nos difficultés sont essentiellement d’ordre financier, matériel. Mais aussi, les ressources humaines manquent souvent.

 

Avez-vous un appel à lancer ?

DS : A l’ANPE notre slogan c’est « la communication au service de la promotion de l’emploi ». Je profite de cette occasion pour inviter les chefs de services et entreprises qui n’ont pas de service de communication d’en créer. Car aujourd’hui le monde appartient à ceux qui se donnent le moyen de communiquer. Quand je dis communiquer il s’agit de la bonne communication. Il est important pour nous de communiquer sur nos actions.

Propos recueillis par Lassina NIANGALY

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