Dans l’entretien qui suit, le Chef du service local du génie rural du Cercle de Kati, Dramane Traoré, nous parle de sa structure. Il met un accent particulier sur ses missions fondamentales, sur les efforts que ce service fournir pour satisfaire les usagers et sur les difficultés que les agents rencontrent. Lisez !
Le Katois : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis un natif de Zéréla (Cercle de Sikasso) et planificateur de formation. Je suis également détenteur d’un diplôme de technicien supérieur du génie rural de l’IPR de Katibougou. J’ai intégré la fonction publique en octobre 1983 et j’ai débuté ma carrière à la Direction nationale du génie rural, précisément, à la Section topographique.
A partir de 1992, j’ai servi durant neuf ans à la Direction régionale du génie rural de Kayes en tant que Chef de division Equipement rural. De 2002 à 2006, j’ai occupé le poste de Chef division Infrastructures. Depuis 2006, je suis à la tête du service local du génie rural du Cercle de Kati. Le service local du génie rural est placé sous l’autorité technique du Directeur régional du génie rural et sous l’autorité administrative du préfet du Cercle.
Dramane Traoré : Quelles sont les tâches qui vous sont assignées ?
Le service du génie rural est un géant mal connu à Kati. Je le dis par rapport à un certain nombre de faits. Nous préparons les dossiers de projets d’aménagement dans différents domaines : alimentation en eau potable, assainissement des agglomérations, collecte et traitement des ordures ménagères, hydrauliques, agricoles, défense de l’environnement.
Notre mission première est de collecter les éléments nécessaires à l’élaboration des stratégies, projets et programmes en matière d’aménagement hydro-agricole et d’équipement pour les traduire sous forme d’actions. Nous apportons un appui conseil aux collectivités territoriales dans la préparation et la mise en œuvre des programmes locaux de développement en matière d’aménagement hydro-agricole et de l’équipement rural. Nous assurons la formation et l’appui conseil des exploitants agricoles et leurs organisations ; la vulgarisation des innovations techniques ; le suivi des interventions des ONG et autres acteurs non étatiques en matière d’aménagement hydro-agricole et d’équipement rural. Nous collectons et diffusons les statistiques et l’information en matière d’aménagement hydro-agricole et d’équipement rural. Nous assurons l’application et le contrôle de la réglementation des équipements agricoles.
L’autre mission du service du génie rural est d’apporter un appui conseil à l’administration dans la gestion technique des lotissements ruraux (concession rurales).
Par rapport à cette dernière mission, j’avoue qu’elle a pris le pas sur les autres, compte tenu de la proximité de Kati avec la ville de Bamako, notamment dans la gestion des concessions rurales. Voilà un peu les raisons qui me poussent à dire que le service du génie rural est un géant mal connu. Toutes les missions que je viens d’énumérer concourent à l’atteinte d’une auto-suffisance alimentaire au niveau du monde rural. A Kati, c’est l’activité foncière qui a pris le pas sur les autres, malheureusement.
Qu’allez-vous mettre en œuvre afin de développer les autres secteurs ?
D’abord, il faut faire connaître le service aux usagers à travers des actions de communication, d’orientation et de sensibilisation. Notre mission ne se limite pas seulement à la gestion des concessions rurales. Si quelqu’un a un projet de construction d’un barrage, d’un périmètre irrigué et maraîcher ou d’une piste agricole, il peut venir voir le service du génie rural. Nous sommes là pour appuyer et pour conseiller les collectivités, l’administration et autres usagers. Malheureusement, c’est au dernier moment que nous sommes saisis, c’est-à-dire, quand ça ne marche pas. Or, le génie doit être associé au projet dès le départ. Je profite de votre tribune pour inviter les usagers à s’approprier des services du génie rural pour tous travaux d’aménagement-hydro agricole et d’équipement rural.
Est-ce que vous êtes confronté à d’autres difficultés ?
Compte tenu de la densité de l’activité foncière, nous rencontrons d’énormes difficultés multiformes. Dans le Code foncier, le droit coutumier est reconnu et consacré mais malheureusement, il n’est pas bien défini. On ne sait pas quand le droit coutumier commence et quand il prend fin. Le droit coutumier revient à ceux qui sont sur place, c’est-à-dire, nos paysans et villageois. Ce sont eux qui ont la maîtrise de leur propriété et généralement, se sont les chefs de villages qui connaissent les limites du champ d’exploitation quelconque d’une famille. Ou encore, c’est le village qui connaît ses limites avec le village voisin. L’administration n’a pas travaillé dans ce sens. On constate malheureusement que les villages qui ont deux à trois décennie d’existence, ont une emprise sur ceux qui sont récents. Quand l’administration crée un village, c’est sûr que sur le papier, il y a un terroir de subsistance, mais au niveau du village mère, on ne voit la chose sous cet angle.
Donc, cela crée un problème. Moi, en tant que gestionnaire technique, je ne peux pas dire qu’entre tel ou tel village, voilà la limite. Or, ce sont ces villageois qui font les demandes de morcellement. C’est leur franchise et leur honnêteté qui font que l’administration ne tombe pas dans les erreurs de conflits et c’est cela qui est le hic chez nous. Généralement, l’administration reste toujours impuissante face à ces situations, car il n’y a aucun document qui indique la délimitation entre les villages.
La deuxième difficulté réside au niveau de nos collaborateurs, c’est-à-dire, les agences immobilières. Elles ne jouent pas toujours le franc jeu et c’est généralement l’intérêt personnel qui prime sur la vérité.
Quant à la troisième difficulté à laquelle nous sommes confrontés, c’est le manque de partage d’informations avec les autres services techniques. Puisque nous travaillons tous dans le secteur foncier, je pense qu’il est opportun que nous soyons sur la même longueur d’onde, afin d’offrir un meilleur service aux usagers. Grâce à l’implication personnelle du Préfet à travers les audiences, beaucoup de choses se sont améliorées. D’ailleurs, je profite de cette tribune pour le saluer pour son investissement personnel dans la moralisation du secteur foncier dans le Cercle de Kati. Au niveau du génie rural, il nous soutient beaucoup dans ce sens, afin de diminuer les conflits fonciers.
La dernière difficulté se trouve au niveau de la gestion des concessions rurales. Notre objectif est d’aider le monde rural, afin qu’ils disposent eux aussi des actes de propriétés. Mais, malheureusement, on constate que pour ces ruraux, c’est le dernier de leur souci. A cause de la spéculation, ils pensent que les morcellements sont faits uniquement dans le sens de vendre les parcelles. Or, c’est pour leur permettre, eux aussi, d’avoir des titres fonciers, mais malheureusement ce n’est pas le cas. Le préfet, Ibrahim Mamadou Sylla avait l’habitude de dire : «Si jamais vous vendez vos terres, vous serez des ouvriers agricoles». Donc, c’est dans leur intérêt que nous agissons ainsi, pour qu’ils soient propriétaires fonciers un jour, au même titre que les citadins, les commerçants et autres.
Votre mot de la fin ?
Des remerciements et surtout des bénédictions pour une bonne pluviométrie. En ce moment difficile et pénible que traverse notre pays, je prie pour le retour de la paix et de la stabilité au Mali.
Réalisée par Mamadou DIALLO
http://www.youtube.com/watch?v=WkzXTgslFNE&feature=player_embedded
Panie inzynierze Traore!
Martwimy się o Ciebie i Twoją rodzinę, bo wiemy, że toczą się w Mali walki. Nie znamy szczegółów.
Pozdrawiam serdecznie Alina N.
Jesli możesz daj jakiś znak – może e-Mail w tytule napisz nazwę naszego akademika, będę wiedziec, że to od Ciebie. Mój adres to ana400(m)interia.pl; m=@.
Moze masz skypa?
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