Le ministre de l’agriculture, Dr Nango Dembélé a effectué les 8,9 et 10 juillet 2017 une visite de terrain, de constatation et de prise de contacts avec les producteurs et encadreurs en zone CMDT. Dans les filiales Sud, Nord- Est et Centre du groupe CMDT, le ministre a pu se rendre compte de la physionomie de la campagne, écouter les différends intervenants, prodiguer des conseils et transmettre le message du premier paysan, SEM Ibrahim Boubacar Kéita En fin de mission à Dioila, Le ministre a bien voulu se prêter à nos questions.
Le Pouce : Qu’est ce qui sous tendait cette visite et quels sont les enseignements à tirez ?
Dr Nango Dembélé : « Depuis ma nomination en tant que ministre de l’agriculture, je n’ai pas effectué une visite en zone CMDT. Il était important pour moi , en ce début de saison de pluies de sortir de mon bureau pour aller rencontrer, écouter les encadreurs, les paysans, constater de visu l’évolution de la campagne en cours afin de trouver les solutions au difficultés rencontrées par les uns et les autres. Un autre aspect de cette sortie était de comprendre les difficultés liées au démarrage de la saison agricole. L’ambition pour cette année au niveau de mon département, c’est la réalisation de 725000 tonnes de coton et près de 900000 tonnes de céréales. C’est pourquoi, il faut éviter toutes les erreurs en termes de livraison des intrants, en termes de qualité des intrants. Il fallait dans ce cas, impérativement aller sur le terrain rencontrer les animateurs du monde rural, échanger avec eux, comprendre leurs difficultés pour prendre les mesures qui s’imposent pour la bonne réussite de la campagne2017 – 2018. De Bougouni à Kadiolo, Koutiala jusqu’à Sikasso, on a senti un décalage dans l’évolution des cultures. Kadiolo semble être en retard par rapport aux années passées. Cela se comprend. Depuis un certain temps, on constate un décalage au niveau de l’hivernage au Mali. Ce phénomène est lié au changement climatique. On a l’impression que cette année, l’hivernage a commencé par le Nord avant d’aller progressivement vers le Sud. Habituellement, l’hivernage commence par le Sud pour remonter vers le Nord. Nous espérons avoir une bonne pluviométrie dans les jours et semaines à venir. Les prévisions de la station du Niger rassurent. Ce service a prédit que le démarrage serait difficile dans certains pays que sont Le Mali, Le Burkina Faso et le Niger mais qu’au finish tout devrait se normaliser. La pluie continuait jusqu’à la mi novembre. Au-delà de l’engagement des paysans, j’ai pu constater des encadreurs conscients de leurs rôles et de leurs responsabilités. Il faut que les paysans acceptent d’écouter les conseils des encadreurs car les conditions des travaux champêtres ont beaucoup évolué. Et la pluie se fait rare. En ce moment, on a besoin de travailler la terre pour qu’elle retienne l’humidité. Le président de l’APCAM, Bakary Togola a conseillé les variétés précoces. Au cours de cette visite, j’ai beaucoup insisté sur les activités et les emplois qui peuvent être générés par le secteur agricole. Partout où on est passé, il a été question des pièces de rechange des tracteurs. Je pense que c’est un créneau pour les jeunes. Dès mon retour à Bamako, avec mon staff, nous allons voir comment des fournisseurs de tracteurs, peuvent nous épauler en matière de pièces de rechange et de formation de ces jeunes.. Le programme tracteur continu avec la mise à disposition cette année de 300 tracteurs contre 1000 l’année dernière. Des emplois connexes importants seront crées, ne serait ce l’entretien, la réparation et la vente des pièces détachées.Il était nécessaire d’être sur le terrain pour voir, écouter les vrais acteurs que de passer son temps à lire les rapports. Il est indéniable que l’impact des tracteurs a été très positif. Cependant, la maintenance, la durabilité doivent faire l’objet d’un programme rapproché pour appuyer les producteurs. »
Le Pouce : Un message ?
Dr Nango Dembélé : « Je suis reconnaissant de l’accueil qui a été réservé à moi et ma délégation. Merci pour les mots de reconnaissance des producteurs et encadreurs à l’endroit du président de la république. L’espoir est permis pour relever les défis d’une production record. J’invite les producteurs à écouter les conseils de l’encadrement pour l’atteinte d’un rendement meilleur par hectare et d’une production de coton de qualité. Nous avons pris bonne note des préoccupations. Nous implorons le Seigneur pour qu’il nous gratifie d’une bonne pluviométrie bien répartie dans le temps et l’espace ».
Entretien réalisé à Dioila par Tiémoko Traoré