C’est la par la filiale Ouest de la CMDT de Kita que le ministre de l’agriculture, Dr Nango Dembélé a bouclé cette tournée de prise de contact et d’observation de la physionomie de la campagne 2017-2018. Faites bonne lecture de l’entretien accordé à votre serviteur à Bougouya dans la Commune rurale de Foya, hameau situé à une trentaine de kilomètre de la ville de Kita.
Le Pouce : Vous êtes en de mission dans les filiales de la CMDT. Quels sont les constats ?
Dr NangoDembélé : « Nous sommes effectivement en fin d’une mission qu’on a démarré par Bougouni en 3eme région pour terminer par Kita en première région. Partout où nous sommes passés, nous avons eu des entretiens avec les paysans, l’encadrement et les responsables de la CMDT. Cela a été suivi des visites de champs. Le premier constat qui se dégage, c’est au niveau de la préparation de la campagne, qui a été bien faite au niveau de la CMDT. Les intrants sont en place. La CMDT a fait attention à la qualité des intrants. Partout où on est passé, les paysans n’ont pas eu à déplorer cette année la qualité des intrants. Le deuxième motif de satisfaction vient du fait que, dans certaines localités, on a constaté une installation normale de la saison. Cela est dû principalement à l’effet tracteur. Les pluies ont commencé dans certaines localités depuis les mois de mai et de juin. Ceux qui avaient des tracteurs ont pu labourer rapidement et ont pu semer. Ceux qui étaient avec des multicultures, ont dû attendre parce que les animaux étaient faibles. Il fallait laisser les animaux se reposer et bien brouter l’herbe avant de les atteler pour la culture. Cela à causer du retard. Et quand vous aller sur le terrain vous verrez la différence entre ceux qui ont des tracteurs et ceux qui n’en disposent pas. Un autre constat qui a été fait, c’est le problème des pièces de rechange pour les tracteurs. Cette situation a été soulevée principalement dans la région de Sikasso. Par contre à Kita, les paysans ont déploré le nombre assez limité des tracteurs qui sont dans la filiale Ouest. Ils ont plaidé pour une augmentation du nombre des tracteurs. J’ai annoncé aux producteurs de Kita que cette année, il y aura 300 Tracteurs. L’année prochaine, il y aura d’autres distributions. C’est progressivement que nous allons augmenter le taux de couverture. Le dernier constat, est qu’il y avait des inquiétudes par rapport à la situation pluviométrique. Partout où nous sommes passés, des apaisements ont été donnés aux producteurs pour leur dire qu’ils peuvent semer jusqu’à la fin du mois seulement en faisant le choix des variétés. Il s’agit surtout des variétés précoces. Il faut éviter les variétés de quatre mois. Je crois que ce message a été perçu. J’ai beaucoup insisté sur la qualité des intrants à l’endroit de l’encadrement. Le président de la république SEM Ibrahim Boubacar Keita, ne cesse de nous rappeler de veiller constamment à la qualité des intrants, notamment celui des engrais. On ne peut pas subventionner des intrants et constater à l’arrivée qu’ils n’ont aucun impact sur le rendement. C’est des pertes sèches pour l’économie. Chaque occasion, le président de la république a insisté sur le contrôle de la qualité. Ce conseil a été suivi par la CMDT cette année. J’ai aussi insisté sur la nécessité d’augmenter le rendement et de travailler sur la qualité du coton du Mali.
On ne pourra jamais sortes nos paysans de la production quel que soit le niveau de production, tant que le rendement à l’hectare n’augmente pas. Cela veut dire qu’il faut augmenter le rendement à l’hectare avec le même niveau de dépenses en matière d’intrants. Des plus-values vont être générées. Et c’est ce qui va permettre d’améliorer le sort des paysans. Autrement, augmenter la production en augmentant la superficie ne permettra pas de réduire la pauvreté rurale. Ces dernières années, on a constaté que malgré une croissance soutenue de la production agricole, les dernières statistiques montrent que la pauvreté rurale se maintien pratiquement au même niveau et qu’il n’y a pas eu de réduction. Cela veut dire qu’on a une croissance de la production qui n’est pas réductrice de pauvreté. J’ai beaucoup insisté sur la productivité. C’est une option stratégique du département pour les campagnes à venir, avec la CMDT, les autres structures, les offices et les projets. Nous allons nous attelés à initier une révolution de la productivité au niveau du secteur agricole du Mali.
Le Pouce : Les producteurs ont salué les efforts du chef de l’Etat à l’endroit du monde rural. Comment avez-vous vécu ces temps forts de reconnaissance ?
Dr Nango Dembélé : « Partout où on est passé, les paysans m’ont chargé personnellement de remercier le chef de l’Etat pour tous les efforts qu’il consent pour le secteur agricole au niveau des engrais, des subventions et la subvention des tracteurs. Ils ont salué l’opération 1000 tracteurs de la campagne écoulée. Les producteurs me chargent de transmettre au chef de l’Etat leur remerciement et leur reconnaissance. Le président ne s’est pas trompé . En effet, 80% de nos populations ont pour occupation la culture. Si tout va à la culture, tout va bien pour le Mali. Tu as beau faire des étages à Bamako, si la pauvreté rurale progresse, tu n’auras pas développé ce pays. Les producteurs constituent plus de 80% de la population. J’ai toujours insisté sur les aspects productivité. Aussi, je suis en parfait accord avec le chef de l’Etat. Quand tu améliore la qualité des intrants, tu améliore au même moment la productivité agricole et par conséquent les revenus des producteurs
Le Pouce : Un ministre satisfait qui retourne à Bamako ?
Dr Nango Dembélé : « Un ministre totalement satisfait avec peut-être quelques appréhensions par rapport au retard qu’on a pu constater par endroits pour l’installation de la pluie. L’espoir est permis. Si on se réfère aux experts de l’AGRHYMET à Niamey, la pluie devait se normaliser et continuer probablement jusqu’en fin octobre voire novembre. Les paysans ont rassuré que cette année encore, ils vont battre le record.
Entretien réalisé à Kita par Tiémoko Traoré