En ce début de l’année 2019 qui s’annonce charnière pour elle, la Pharmacie Populaire du Mali(PPM), avec plus de 4 milliards de FCFA d’impayées auprès des structures publiques de l’Etat, a besoin d’une bouffée d’oxygène afin de faire face aux prestations et pressions des fournisseurs et maintenir le cap de la performance amorcée et des reformes rigoureuses entreprises. C’est pour cette raison que son Président Directeur Général, Dr Moussa Sanogo, à la tête d’une équipe engagée et dévouée, a profité de notre micro pour lancer un cri de cœur et solliciter l’intervention des plus hautes autorités de la République et des partenaires en vue de combler les attentes et satisfaire les besoins d’approvisionnement et de distribution des médicaments. Lisez plutôt.
La Lettre du Peuple : Vous sollicitez l’intervention des pouvoirs publics pour le règlement de vos impayées. Pourquoi?
Dr Moussa Sanogo : La Pharmacie Populaire du Mali, conformément à sa tradition a animé une conférence de presse au mois de novembre sur les dispositions du contrat-plan Etat/PPM qui constitue aujourd’hui une des bases juridiques des relations contractuelles qui existent entre l’Etat et notre société dans le sens de rendre disponibles les médicaments et les dispositifs médicaux sur toute l’étendue du territoire national au bénéfice de nos populations surtout ceux qui sont dans les zones reculées. Le Mali est un grand pays qui a beaucoup de défis et qui regorge beaucoup de potentialités. Les ressources humaines constituent l’une des grandes richesses de ce pays. Nous avons une population diverse, très riche. Cette population a droit et aspire à plus de services sociaux de base notamment les services de santé et le soutien aux activités de soins et de santé. C’est en cela que la disponibilité des médicaments et des dispositifs médicaux constitue la mission essentielle de la PPM. Force est de reconnaitre que si le bilan des réalisations techniques des activités reste positif, ces efforts doivent être soutenus par le respect des engagements pris par l’Etat. Depuis un certain temps, la PPM éprouve des difficultés par rapport au règlement de ces impayées au niveau des structures de l’Etat qui s’élève à plus de 4 milliards de FCFA. Ce qui fait que la société éprouve beaucoup de difficultés pour faire face à ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs. Il faut savoir que les médicaments pour la majorité sont fabriqués à l’extérieur. Si des dispositions ne sont pas prises dans un moyen terme, cela risque d’handicaper fortement la vitesse de croisière que la société a adoptée dans le cadre de la fourniture des services publics en médicaments. C’est vrai que le Mali traverse un contexte difficile, avec une économie très précaire. Autant la sécurité est un domaine prioritaire et de souveraineté, les médicaments et la santé constituent aussi un domaine extrêmement important et reconnu par les hautes autorités. Pour preuve, dans la politique du Gouvernement du Premier ministre, mais aussi dans les orientations politiques du Président de la République, une instruction particulière est faite autour de l’accessibilité des services de base, notamment les services de santé, les médicaments et tout le reste. Il s’agit de continuer à perpétuer les instructions politiques en donnant une bouffée d’oxygène à la PPM, en réglant les impayées auprès de l’Etat notamment les services publics qui sollicitent ses services, mais aussi auprès les services financiers de l’Etat. Cela pour que la PPM puisse rentrer dans ses droits et respecter ses engagements avec ses fournisseurs, à soutenir ses projets innovateurs qui vont lui permettre de hisser carrément dans le concert des grandes centrales d’achats des médicaments d’Afrique. Le règlement des impayées est gage d’une disponibilité permanente, régulière des médicaments, sur toute l’étendue du territoire national. Il s’agit là d’un cri de cœur auprès des autorités. La PPM est instrument important de l’Etat crée le 5octobre pour couvrir le secteur public. L’entreprise a besoin d’être accompagnée surtout que beaucoup d’initiatives propres prises par elle-même à travers le renforcement du parc logistique, les investissements immobilisés important notamment les entrepôts, la rénovation et la réhabilitation des locaux et de la chaîne de froid, le renforcement des capacités par le recrutement du personnel qualifié déployé sur toute l’étendue du territoire national à travers globalement un projet de développement. La PPM a une vision territoriale nationale à couvrir le pays en offrant les mêmes qualités de services avec les mêmes types de produits et aux mêmes prix indiqués partout où elle se trouve. C’est sous cet auspice que cette année 2019 s’annonce. C’est vrai que l’Etat fait des efforts, mais dans ce contexte exceptionnel, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour que la PPM puisse continuer à donner l’assurance de la qualité des services rendus, qui sont dans cette perspective d’être améliorée. C’est toujours de solliciter des services publics à faire parvenir leurs besoins médicamenteux au plus tôt, mais aussi de s’assurer des ressources nécessaires pour pouvoir honorer leurs engagements pris dans le cadre de la satisfaction de ses besoins. La PPM est une entreprise citoyenne, qui a connu au fil du temps des difficultés, mais qui se remet, qui fait peau neuve et qui se positionne comme une société moderne aux croisées des chemins.
La Lettre du Peuple : Qu’attendez-vous des partenaires ?
C’est de demander toujours d’accorder leur confiance à la PPM. Les reformes engagées sont perceptibles et papables. Ce sont des reformes dans le sens d’améliorer ce qui est fait. En ce sens les appuis des partenaires doivent continuer renforcer. La PPM en contre partie donne l’assurance qu’elle va donner des réponses aux préoccupations de nos populations. Les besoins en médicaments sont réels. Ce qui nécessite en plus des efforts de la PPM, mais aussi de l’appui des partenaires en moyen financiers, et surtout en expertise pour développer une approche de qualité. En termes de résultats, les réformes engagées de la PPM ont été soutenues par les partenaires. Nous sommes satisfaits du cadre de collaboration qui existe avec nos partenaires. Ils sont associés aux actions concernées et l’information est partagée par rapport au niveau de développement de tous les projets. Il s’agit d’utiliser judicieusement les ressources mises à disposition pour soutenir la société. En cette année 2019, nous allons travailler à renforcer ce cadre de partenariat. Nous sollicitons l’appui des partenaires, mais comptons d’abord sur nos propres forces. Il s’agit aussi de faire en sorte que la volonté politique des autorités qui est manifestée soit une réalité afin que nos populations puissent continuer à aspirer à une vie sociale, économique plus prospère.
Interview réalisée par Jean Goïta