Dr Hamadoun Touré, candidat de l’alliance Kayira à la présidentielle de 2018 : “Je me considère comme un politicien nouveau, qui n’a pas de casseroles ni d’animosité contre quelqu’un ni de mauvais dossier à défendre”

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“J’ai eu la chance d’avoir une santé et une énergie  capables d’être un président de la République”

Dans cet entretien exclusif, l’ex-secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (Iut) Dr Hamadoun Touré, évoque, entre autres, plusieurs sujets dont notamment la tenue de l’élection présidentielle de 2018, ses ambitions pour le Mali, la bonne santé de l’Alliance Kayira, son rapport avec l’actuel président de la République et certains chefs d’Etat africains ainsi que ses atouts pour être le futur président de la République du Mali.

Aujourd’hui-Mali : Pour ceux qui ne vous connaissaient pas suffisamment, qui est Hamadoun Touré ?

Hamadoun Touré : Merci de m’avoir donné cette opportunité de m’exprimer. D’abord, je suis un Malien, qui aime son pays tout simplement. C’est comme ça que je veux me définir en réalité.  Comme tous les Maliens, qui aiment leur pays, nous avons comme ambition de voir notre pays se développer, mieux sécurisé. Nous avons comme ambition de voir le Mali reprendre le rayonnement qu’il avait dans le passé. Nous avons une responsabilité devant les générations futures. Et avant de passer le relais aux jeunes, nous devons nous assurer que nous avons joué un rôle conséquent.

Je suis un Malien qui n’a pas été impliqué dans la politique dans le passé de façon directe. Mais évidemment, le fait de ne pas faire la politique est une politique aussi. Je nourris l’ambition de ce Mali que j’ai vu à l’extérieur, qui est respecté par tout le monde.

De votre parcours, quelle est l’expérience que vous voulez mettre à la disposition du Mali ?

Ecoutez, je suis très bien connu pour être un technocrate, qui est un homme de dialogue et qui consulte les experts dans tous les domaines et qui prend des décisions de façon collégiale. Je suis aussi connu pour ma rigueur dans le travail et dans la gestion. Tout le monde sait mon intolérance vis-à-vis de la corruption. Je dis et je le répète toujours, tolérance zéro pour la corruption.  Et cela, pour le faire, le leader doit donner l’exemple  en tout lieu et en tout temps. Cela commence d’abord par le chef. Il doit montrer l’exemple, après les autres vont le suivre.

J’ai une vision très claire de la façon dont on peut gérer le Mali. Je l’ai vu dans plusieurs pays où on a mis le développement en avant. Si le chef montre l’exemple, obligatoirement le peuple suit. Aujourd’hui, le Mali est prêt à suivre un leader capable de leur montrer la bonne direction, capable de leur montrer l’exemple dans son comportement de tous les jours et dans un passé qui n’a pas été terni. Cela, je l’incarne aujourd’hui. Il y a un besoin de changement, tout à fait légitime, de tous les Maliens et une aspiration pour la paix, la stabilité, le bonheur et le progrès du pays. C’est pourquoi, d’ailleurs, j’ai choisi le mot “Kayira” pour l’Alliance que j’ai créée. Ce mot veut dire tout dans nos langues : le bonheur, la prospérité…

Pourquoi attendre jusqu’à maintenant pour afficher vos ambitions de pouvoir diriger le Mali en tant que président de la République ?

La campagne n’a pas encore commencée. J’ai tout simplement exprimé mon ambition de le faire, le moment venu, parce qu’il y a un besoin de changement aujourd’hui. Je suis en pourparlers avec plusieurs chefs de partis politiques pour qu’on essaye d’incarner ce changement et pour qu’on cherche le meilleur candidat possible, qui va être prêt à faire le changement pour lequel le Mali va être prêt.

Je sais que ce candidat doit être un homme, qui incarne vraiment le renouveau, qui n’a pas été impliqué dans la gestion catastrophique du pays, qui n’a pas de casseroles. Cela doit être un candidat qui peut dire la vérité sans qu’on lui sorte des contrevérités qui l’a déjà exprimées dans le passé. Je crois qu’il y a un temps pour tout. Et le moment est venu pour cela. Nous allons donc continuer les discussions jusqu’à ce qu’ensemble nous puissions trouver des solutions idoines pour le pays.

D’aucuns disent que votre longue absence du pays constitue un handicap politique. Que leur répondez-vous ?

Vous savez, certains parlent de longue absence comme si le fait d’être un Malien expatrié fait de vous un citoyen de 2ème classe. Je crois que cela a marché en 1992 quand certains ont qualifié un des candidats de vacancier. Mais ces gens doivent changer de musique. Cet argument ne peut plus marcher.

Le Mali a été divisé en Nord, Sud, Ouest, Est, Centre. Le Mali est divisé en Maliens de l’intérieur et Maliens de l’extérieur. Je pense qu’il est temps qu’on arrête ça.

Les Maliens de l’extérieur contribuent autant sinon plus au développement de ce pays. Ils ont l’amour de leur pays. Ils viennent régulièrement dans ce pays. Au cours de ces 20 dernières années, je n’ai pas connu une année sans être au Mali au moins 6 fois, donc tous les 2 mois. Je n’ai jamais cessé d’aider mon pays. Pour des preuves simples, le président Alpha Oumar Konaré m’a fait Chevalier de l’Ordre national. Il n’aurait fait cadeau comme ça. Le président ATT m’a également fait Officier de l’Ordre national pour des choses que j’ai pu faire pour ce pays. Il y a beaucoup de Maliens de l’extérieur qui continuent à contribuer au développement de notre pays. Il faut qu’on arrête cette musique des Maliens de l’extérieur ou des gens qui viennent en vacanciers. Alors que ce sont des gens qui aident beaucoup leur pays. Ils représentent leur pays à l’extérieur.

Moi j’ai eu la chance de représenter mon pays et l’Afrique au niveau international. C’est une expérience qui compte. C’est pourquoi, certains pays en profitent. Et je connais beaucoup d’autres Maliens qui aident de la même façon d’autres pays. Je me dis, pourquoi on n’arrive pas à faire ça pour notre propre pays ?  Le Mali est le seul pays où 1+1 fait moins que 0.

Il fraudait qu’on remettre le dialogue entre tous les Maliens et que chacun puisse contribuer de façon adéquate, selon sa spécialité. C’est comme ça que nous devons être complémentaires. Chacun de nous a certaines expertises dans certains domaines.

Le Mali est le seul pays où tout le monde est brillant. Je pense que cela est dû à un phénomène de manque de dialogue, à un phénomène d’institutions qu’il va falloir changer et par un manque de communication entre nous. Moi, je suis capable de passer ce message d’unification. D’ailleurs, c’est ce que je fais au niveau de la classe politique actuelle. J’essaye de faire en sorte que nous ayons le dialogue. Il s’agit de venir ensemble pour voir comment nous pouvons trouver les solutions, discuter calmement. C’est la contribution que je veux amener dans mon pays. J’y crois. Je pense que cela peut se faire sans que ce soit pour ou contre quelqu’un.

Nous voulons faire le dialogue pour le Mali et non pas contre une personne. C’est que je veux faire comprendre à tout le monde. Avec le groupe de réflexion que nous avons mis en place, nous allons décider qui va être notre cheval de bataille. Ce moment venu, nous allons vraiment pouvoir faire des messages très clairs à la population malienne. Mais une fois qu’on aura gagné, il faudra changer les institutions de façon à converger les aspects positifs, de façon à essayer d’atténuer les aspects négatifs de notre société, de notre culture, de nos institutions afin de pouvoir vraiment faire un progrès. Je crois que cela peut se faire dans un dialogue sain. J’ai toujours dit que nous sommes le seul pays qui va chercher les solutions à ses problèmes à l’extérieur. Pourquoi ne pas  les Accords de Bamako, de Ségou, San… au lieu des Accords de Ouaga quand nous avons eu de problèmes ? Pourquoi aller ailleurs ? Quand les Burkinabés ont eu leur problème, ils l’ont réglé entre eux. Le Zimbabwe vient de donner une leçon à tout le monde. Ils ont pu résoudre leur problème entre eux. Pourquoi les Maliens veulent aller ailleurs à chaque fois pour chercher des solutions à nos problèmes ?

Voilà pourquoi, la communauté internationale va continuer à nous imposer les choses parce que c’est nous qui allons exposer nos problèmes. Même les problèmes économiques. Le Mali est un pays riche, mais je ne sais pas pourquoi nous avons une politique de main tendue. Il suffit seulement de bien gérer notre pays pour que les financiers mondiaux nous respectent. Si vous avez de bonnes idées de bonne gestion, l’argent va pleuvoir. Je suis convaincu que les solutions de nos problèmes doivent être trouvées ici au Mali. Evidemment, nous allons partager ces solutions avec la communauté internationale qui va nous respecter un peu plus. Nous voulons résoudre nos problèmes par d’autres pays, qui ont, chacun, leur problème. Les problèmes d’indépendance sont communs à beaucoup de pays comme l’Espagne.

Chez nous, nous manquons de dialogue. Il y a un manque d’interlocuteurs dans ce pays. Il est important de poser ce problème.  Il faudra impliquer les populations dans la résolution des problèmes. Nous devons discuter sur les questions de la décentralisation. Pourquoi voulez-vous que le Gouverneur de Ségou vienne de Kayes ? Pourquoi voulez-vous que le Gouverneur de Tombouctou soit un Sikassois ? D’accord, mais il faudra  seulement  nommer un autochtone. D’abord, quand il y a un problème, il ne peut pas fuir. Il ne sait pas où aller. Il est obligé de rester chez lui. Secundo, je suis sûr que ce Gouverneur que vous prenez chez lui, aura comme ambition de contribuer au développement de sa ville. Il s’agit de goudronner la route qui menait à son école depuis qu’il était tout petit. C’est donc l’occasion pour lui de réaliser ce rêve. Il n’y a aucun mal à cela. Mais vous nommez le Gouverneur  d’une région qui ne connait rien ni la langue ni la culture de cette zone donc il vient apprendre. C’est la même chose qu’on fait dans le gouvernement. On nomme souvent un ministre qui n’a rien à voir avec le département qu’on lui confie. Il va dire très humblement à son Cabinet le premier jour : écoutez, je viens apprendre auprès de vous, guidez-moi. Je suis désolé. Je dis qu’un ministre ne vient pas dans un gouvernement pour apprendre. Il doit avoir une vision très claire sur ce qu’il veut faire dans son département. Cette vision peut ou peut ne pas être partagée par tout le monde, mais qu’il ait une vision claire.

A chaque fois qu’un chef a une vision et que tout le monde le suit, évidemment ça peut se réaliser. Mais s’il ne sait même pas où est-ce qu’il va et qu’il va passer la première année pour apprendre, c’est la catastrophe, puisqu’en général nous connaissons tous la durée de vie de  nos ministres ou de nos Premiers ministres. Le Mali est devenu, aujourd’hui, l’un des premiers producteurs mondiaux de Premiers ministres. C’est un véritable problème qui donne à réfléchir.

Je pense que c’est une question de choix. Il faut choisir des hommes ou des femmes dans leur domaine et les laisser travailler. Qu’ils ne viennent pas apprendre sur le tas. C’est pour vous dire que dans le cadre de la décentralisation, il faut le choix des hommes qui ont déjà l’expérience sur le terrain, qui ont une ambition pour leur ville, pour leur région.

Voilà certains aspects qu’il va falloir discuter franchement, avant de les mettre en œuvre. Je crois qu’on peut tout discuter, tout dire pendant les discussions, sans insulter, sans lever le ton, sans s’énerver. Cela va ramener le dialogue dans le pays. Il suffisait d’avoir les leaders religieux comme facilitateurs, rassembleurs… Aujourd’hui, on les utilise plutôt pour diviser. Voilà des approches très concrètes que nous comptons faire.

J’ai eu la chance d’être conseiller spécial de quelques chefs d’Etat, je sais comment ça fonctionne. Je sais comment ces chefs d’Etat ont une vision sur 20, 40 ans, même s’ils savent que leur mandat s’arrête dans 5 ou 10 ans. C’est ça qu’il faut vraiment pour le Mali.

Une fois que vous avez une vision partagée, ça devient donc une mission. Et vous pouvez mettre en œuvre cette mission commune, s’il y a suffisamment de partage d’informations. Cela devient le rôle de la presse. Il s’agit de faire passer le message de la vérité, sans être manipulé, sans avoir un agenda caché.  C’est pour vous dire que la presse peut jouer aussi un rôle de facilitateur parce qu’un citoyen informé est un citoyen plus productif. C’est le rôle de la presse qui doit être indépendante.

Quels sont vos rapports avec l’actuel président de la République IBK ?

C’est un rapport entre un citoyen et le président de la République. Nous sommes tous à sa disposition pour donner nos avis sur les questions, si nous sommes consultés. Et nous sommes toujours prêts à le faire.

Vous savez qu’en Afrique, on veut toujours critiquer tout ce que l’autre fait. Je pense que ce n’est pas bon. Il faut essayer d’être constructif. En Afrique aussi, malheureusement, si vous dites aussi des idées contradictoires au début de la discussion, vous êtes déjà pris comme un opposant et on ne vous écoute plus. Alors que c’est de la fiction que sort la lumière en réalité. Il faut qu’il y ait ce genre de débats sains.

Pour moi, quand un chef est là, il faudra que, de façon constructive, contribuer à le soutenir jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il ne peut pas continuer. On peut ne pas être d’accord avec les idées au départ, mais il faudrait que nos solutions soient tenues en compte dans l’ensemble.  C’est en cela qu’il est important de faire une consultation. Une chose est claire, je ne serai pas dans ce processus à critiquer telle ou telle personne. Je veux qu’on propose des solutions. Il s’agit de dire ce que vous devrez faire dans ce pays et non pas critiquer des gens. Je pense que la population malienne est mûre aujourd’hui pour juger chacun de nous. Il ne faut pas baisser le niveau des débats jusqu’aux critiques non constructives. Nous avons besoin des propositions constructives et positives. C’est pourquoi nous avons décidé notre Association “Alliance Kayira”. C’est pour faire passer des messages positifs. Vous ne verrez pas dans mes messages un aspect à critiquer tel ou tel dirigeant, qu’il soit au pouvoir ou à l’opposition. La seule chose que je veux dire, c’est que les Maliens veulent le changement. Et ce changement peut venir de partout, du pouvoir comme de l’opposition ou encore comme de la nouvelle classe politique.

Mon ambition est de contribuer au développement de mon pays comme il faut, sans demander un poste politique. Ceux qui me connaissent, savent que j’ai occupé de postes suffisamment élevés pour que je rentre dans le débat pour un poste ministériel. Ce n’est pas mon cas. Je veux tout simplement participer au débat politique de mon pays, comme je l’ai fait dans d’autres pays. Je connais beaucoup de Maliens qui contribuent dans des débats dans d’autres pays. Je veux que tous ces fils du pays puissent participer à ces débats.

Est-ce que vous êtes en contact avec certains chefs d’Etat, notamment africains ?

Evidemment ! J’ai eu la chance de connaitre plusieurs chefs d’Etat au cours des fonctions que j’ai occupées, pas seulement africains, mais du monde entier. Cela est tout à fait normal. Je sais que ces différentes personnalités se préoccupent de la situation de notre pays. Et ils ont beaucoup de respect pour le Mali. Ce serait un gâchis si je n’avais pas à maintenir ces relations avec tous les chefs d’Etat que j’ai connus. Mais j’ai toujours évité de les impliquer d’une façon ou d’une autre dans les débats politiques chez nous parce que je me suis tout le temps plaint du fait que pendant les campagnes, nous avons tendance à aller chercher des solutions ailleurs. Cela fera de vous un chef de l’Etat de 2ème classe. Excusez-moi l’expression : si vous avez mangé dans la main d’un autre chef de l’Etat, mais quand vous êtes président aussi, vous n’êtes pas de la même classe que lui. Il faut éviter cela.

Il faut aborder les choses de façon à être au même niveau de respect pour le pays que pour les autres pays aussi. Cela, afin que nous puissions avancer. J’aimerai tirer les bonnes expériences de certains pays qui ont réussi dans tels domaines. Il serait dommage si vous commettiez une erreur qui a été commise ailleurs par manque d’informations, alors que vous êtes dans la société de l’information ou bien que vous inventiez quelque chose qui a été déjà inventé par manque d’information.  J’essaye de faire un usage de cela. Comme les nouvelles technologies de l’information c’est mon domaine, je ferai un usage de cela pour essayer de trouver les solutions qui peuvent marcher dans notre pays. Vraiment, de façon constructive et positive.

Je suis très relaxe dans ce domaine parce que je me dis que je ne suis contre personne. Je suis pour mon pays. Je suis donc en position de challenger devant n’importe qui pour dire ce que je veux proposer. Ce qui est sûr, j’ai mes ambitions pour le Mali. Et je le fais en toute légalité et vraiment de façon constructive et positive.

Essayons de ramener les Maliens à discuter entre nous, à être constructifs quand nous faisons des propositions. Je dis que nous sommes 16 millions de personnes et on peut avoir 16 millions d’idées, mais à la fin une idée va prévaloir. Nous avons tendance à trop jouer sur l’amitié et laisser les intérêts du pays. Et il faut une tolérance zéro pour cela.

Quels sont vos atouts pour être le futur président en 2018 ?

D’abord, je me considère comme un politicien nouveau sur la scène. Je n’ai pas de casseroles, je n’ai pas une animosité quelconque contre quelqu’un. Je n’ai pas un mauvais dossier à défendre. Donc, je veux commencer par l’offensive avant d’être sur la défensive. Je veux être sur l’offensive sur les questions de développement du pays. Là, c’est très important.

J’ai aussi une longue expérience de développement que je peux mettre à la disposition de mon pays. Mais aussi, je connais beaucoup de cadres maliens et je leur fait confiance, avec qui on peut travailler de façon totalement apolitique, y compris ceux qui ont été mêlés à un certain niveau. Je dispose déjà d’une longue liste. Je pense que tous les Maliens ne sont pas corrompus. Même si certains le sont pour des raisons vraiment de survie. Si vous avez un salaire qui n’est pas décent, ça peut vous amener à faire certaines choses.

Nous ne devons pas utiliser la couleur politique de quelqu’un pour le mettre à un poste. Nous ne devons pas faire de chantage à quelqu’un d’être de notre couleur politique afin qu’il puisse travailler avec nous. Il faudra arrêter ce système.

Vraiment, je répète en encore, si nous arrivons à conjuguer toutes les qualités, toutes les compétences de nos citoyens, ce pays va faire un développement fulgurant. J’y crois beaucoup. Je suis très optimiste de nature et je suis raisonnable aussi. Je veux mettre tous les atouts du côté de notre pays.

Mon dernier atout, je dirais, c’est que j’ai de l’énergie encore pour diriger le Mali. Si vous n’avez pas 200% d’énergie pour diriger un pays, il vaut mieux laisser la place à quelqu’un d’autre. Même 150% ne suffit pas.

J’ai eu la chance d’avoir une santé et une énergie capables d’être un président de la République. Et j’aime beaucoup les débats d’idées. Je prends mon temps pour cela afin de prendre les idées et de prendre une décision au moment où il faut.

Pensez-vous que toutes les conditions sont réunies pour la tenue de la Présidentielle en 2018 ?

Je pense que oui. Nous avons fait les élections en 2013 dans les conditions similaires. Donc, je ne suis d’accord avec ceux qui vont donner des prétextes sécuritaires ou autres pour arrêter le processus démocratique du pays. Je ne pense pas que ce sera le cas puisque le Premier ministre a été très clair sur la question en déclarant la date du 1er tour de l’élection présidentielle pour le 29 juillet prochain. Il sait ce qu’il fait. Donc, il va mettre tout en œuvre pour cela.

Je pense que le processus démocratique doit continuer. Cela va amener des solutions à nos problèmes. Des scenarios macabres de transition sont inutiles. Des scenarios qui vont faire en sorte que d’autres vont exagérer en essayant de s’enrichir ou de préparer leur campagne à travers des postes ministériels sont vraiment inutiles. Comme je ne suis pas politicien, moi, je dis les choses comme je le pense. Je pense qu’il faut reconstruire ce pays sur la base de la vérité. Le Mali était connu comme le pays de la vérité avant. Malheureusement, aujourd’hui le fait de dire la vérité peut être perçu comme si vous êtes contre quelqu’un immédiatement. C’est ce qui est dommage ! Je crois qu’il faut qu’on revienne à ses valeurs-là.

On sait qu’une élection présidentielle demande beaucoup de moyens, est-ce que vous êtes prêts aujourd’hui ?

Il y a beaucoup de gens qui me font une très grande publicité en disant que je suis riche. Oui je suis riche d’idées. Je sais que quand vous avez des idées, vous pouvez toujours les mettre à l’œuvre. Je pense que les élections au Mali sont revenues à un niveau matériel. Il va falloir débattre de ces questions. Il faudra qu’on aille au-delà de cela. Il va falloir que les élections se passent sur la valeur des hommes, des idées, des programmes. Beaucoup de Maliens sont fatigués aujourd’hui d’aller recevoir quelque somme la veille des élections. Sur ce plan, je compte créer la différence. Je n’aimerai pas aller sur ce terrain où c’est l’argent qui fait la campagne. Je veux surtout continuer à débattre des idées, des options, des solutions à nos problèmes,  notamment le chômage des jeunes. Sans oublier les problèmes des femmes rurales, de l’école malienne, de la santé pour tous, de l’agriculture ainsi que les associations de femmes qui ont peu de moyens. Voyez-vous seulement l’argent qui est dépensé pendant les campagnes présidentielles, législatives et communales !

Et comment se porte aujourd’hui l’Alliance Kayira qui est prête à soutenir votre candidature ? 

Vous savez, c’est une nouvelle alliance puisqu’elle a été créée en juillet 2017. Il a fallu trois mois pour avoir le récépissé.  Ce qui est dommage si on ne doit pas avoir un récépissé à moins de deux semaines. Mais c’était le cas. Cela nous a trop handicapés parce que l’Alliance Kayira est en train de se mettre en place à travers le pays, dans toutes les villes, même les zones les plus difficiles d’accès où nous avons des adhérents. Et nous partageons l’idée avec tout le monde. Cette alliance est une alliance neutre, qui n’est pas un parti politique. Elle est ouverte aux partis politiques ou des tendances des formations politiques. Nous avons donc beaucoup d’adhérents qui ont déjà leur couleur politique.  C’est pour vous dire que l’Alliance Kayira se porte bien. A l’heure où nous parlons, nous avons des comités qui sont en train de se former dans la région de Sikasso et celle de Kayes. Bientôt nos lancements se feront aussi à Gao, Tombouctou et autres. Il y a beaucoup de monde qui partagent nos idées. Je crois que les Maliens sont aujourd’hui animés des désirs de changement. Et l’Alliance Kayira veut être le porte-drapeau de ce changement.

Quel est votre dernier mot ?

Je souhaite un grand bonheur à notre pays, le Mali. Nous avons un grand pays. Je pense que nous trouverons des solutions aux problèmes de nos jeunes, qui sont l’emploi et une bonne éducation. Il faut qu’on arrête toutes ces tendances à chercher de diplôme au lieu de chercher la connaissance. L’école est un lieu de recherche et de connaissance et non pas de diplôme simplement. Si nous ciblerons l’entreprenariat dans ce pays, nous allons donner l’opportunité à nos jeunes d’être créatifs, de se créer des emplois pour eux-mêmes et pour d’autres. Nous allons donner l’opportunité aux femmes rurales de continuer à produire et à se développer, à s’épanouir. Je crois à l’avenir de ce pays. Et on ne peut que le faire ensemble. Je lance un appel à l’unité des Maliens. Je veux que nous allions sortir notre pays de cette situation, mais seuls nous les Maliens. Nous comptons sur notre puissance pour développer le Mali. Si nous arrivons à montrer l’exemple, nous allons avoir de l’accompagnement. Comme je le dis souvent, je suis contre l’assistance, je suis pour un accompagnement. On assiste ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent, mais on accompagne ceux qui savent ce qu’ils veulent.

   Réalisé par A.B. HAÏDARA  

 

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  1. Tout candidat prétend aimer le Mali avant d’accéder au pouvoir. Une fois en place, il commence la descente aux enfers pour les deniers publics, question de se faire rembourser ce qu’il a investi dans les élections pour commencer. Après, il faut assurer les fonds politiques pour les législatives, les municipales la prochaine campagne présidentielle. Ensuite, il faut laisser s’enrichir les Cadres du parti et leurs laquais et thuriféraires qui organisent les sorties du président lorsqu’il se déplace à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Puis la java commence pour les proches du président, femme, enfants, cousins, beaux-frères, neveux, et les amis et leurs proches avant de penser aux militants qu’on arrose à coup de billets de banque pour qu’ils restent galvanisés. Ce n’est qu’après tout, qu’il commence à réaliser si réalisation il y’a, quelques routes et autres projets en instance. Les opposants doivent être de vrais patriotes. Ils doivent organiser une élection interne pour dégager un candidat de consensus qui sera face au président sortant. Mais dans ce pays comme partout en Afrique, chacun veut être président, personne ne veut lâcher le morceau. Chaque chef de parti ou candidat se croit investi d’un destin présidentiel, comment voulez-vous dès lors qu’un candidat sorte de primaires que certains boycottent avant même leurs tenues. Tous ces hommes politiques sont des farfelus, des vauriens et des voleurs, ils ont tous peur des primaires, pourquoi?

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