Le cancer de l’endomètre est une tumeur maligne qui se développe généralement à partir des cellules qui tapissent la cavité de l’utérus. Il est parmi les cancers les plus fréquents chez les femmes dont la plupart des cas concernent celles de 55 ans ou plus. Docteur Bintou Sanogo gynécologue obstétricien nous édifie.
Mali Tribune : Qu’est-ce qu’un cancer de l’endomètre ? Et quel est le principal signe ?
Dr. Bintou Sanogo : Un cancer de l’endomètre est la naissance et le développement des tumeurs malignes aux dépens de la muqueuse du corps de l’utérus. Le principal signe est un saignement vaginal survenant plusieurs années après la ménopause. Autrement dit tout saignement vaginal spontané plusieurs années après la ménopause est fortement suspect de cancer de l’endomètre.
Les leucorrhées peuvent s’ajouter aux métrorragies mais c’est la répétition des épisodes hémorragiques qui est le paramètre important et évocateur.
Les autres signes sont représentés par: l’écoulement liquidien en vaginal anormal appelé “Eaux roussâtres” nauséabondes, des pertes malodorantes, des douleurs dans le bas ventre et une perte de poids inexpliquée.
Mali Tribune : Quels sont ses symptômes et causes?
Dr. B. S. : Il n’y a vraiment pas de cause établie, mais des facteurs de risques parmi lesquels on peut citer : l’âge (dans 90 % des cas après 50 ans), Hyperestrogénie (puberté précoce, ménopause tardive, nulliparité), obésité, consommation excessive de graisses, traitements hormonaux substitutifs de la ménopause par les estrogènes. En matière de cancérologie, le diagnostic de certitude est posé à l’histologie, (NDRL : une spécialité médicale et biologique qui étudie au microscope la structure des tissus des êtres vivants).
Donc, dans ce cas, on fait la biopsie de l’endomètre (prélèvement d’un morceau de tissus malades à l’aide d’un appareil qu’on appelle hysteroscope puis examen anatomo-pathologique de celui-ci).
Mali Tribune : Comment se fait le diagnostic et quels sont les traitements proposés?
Dr. B. S. : Le traitement essentiel est la chirurgie si possible. Après la chirurgie, on fait une radiothérapie et ou une chimiothérapie pour être plus efficace. Si l’état de la patiente ne permet pas de faire la chirurgie ou si le stade est très avancé, on pratique une radiothérapie pouvant être complétée par une hormonothérapie (c’est une chirurgie qui va retirer l’utérus des trompes et les ovaires afin de supprimer la totalité de la tumeur en réduisant le risque d’extension).
C’est-à-dire que le traitement est proposé en fonction de l’étendue du cancer, sa taille, profondeur et son stade. Mais l’étape chirurgicale est fondamentale.
Propos recueillis par
Aïchatou Konaré