Dr. Adama Traoré, président du REMACOTEM à propos de la Convention Nationale : «Le peuple se prononcera sur le choix du président intérimaire…»

2

Favorable à la tenue de la convention nationale pour désigner les organes de la transition, le président du Réseau Malien des Consommateurs de la Téléphonie Mobile (REMACOTEM) défend l’idée de cette concertation qui s’ouvre ce lundi au CICB de Bamako. Dans l’entretien qui suit, il évoque les raisons de la tenue de ladite Convention pour une sortie de crise.

Le Katois : Pourquoi vous tenez à l’organisation de la Convention nationale, qui démarre d’ailleurs ce lundi,  pendant qu’une partie de la classe politique et de la société civile n’y adhère pas ?

 Dr. Adama Traoré : Il ne s’agit pas seulement de le tenir. Il s’agit d’appliquer des accords. Cette convention n’est pas inventée, c’est un acquis de l’accord-cadre signé entre le CNRDRE et la CEDEAO contrairement à ce que pensent d’autres. Nous avons entendu déjà sur les antennes que la convention ne fait pas partie de l’accord-cadre. Ceux qui le pensent, se dénient. Ce n’est pas vrai et ce n’est pas juste. Il faut se souvenir de la déclaration du 6 avril 2012 entre le Comité et le médiateur de la CEDEAO. Il a été explicite à cette époque-là que l’une des raisons du retour à l’ordre constitutionnel normal était liée à la tenue d’une concertation nationale avec l’ensemble des forces vives du Mali. Concertation et convention, se sont les mêmes termes. On essaie simplement de noyer le poisson dans l’eau. Mais le terme convention a bien été cité le 6 avril en présence du Ministre Bassolé, l’envoyé du médiateur au Mali. Une fois la mise en place des institutions, le résultat pour assurer la transition était de réunir l’ensemble des forces vives de la nation entre le CNRDRE, le médiateur et le peuple malien. C’est cela la convention. C’est dans ce même cadre que nous avons effectué le déplacement à Ouagadougou à la demande explicite et expresse du président du Faso, son excellence Blaise Compaoré. Nous y sommes allés même si quelque part, cela a constitué une humiliation pour nous. Que toutes les élites et personnalité du Mali se rassemblent tous dans un avion pour se rendre au Burkina Faso. C’était avec beaucoup de risque car nous avons quitté le Mali sans ordre du jour ni aucune indication. Mais il s’agit de le faire si seulement si c’était pour le Mali. S’il s’agit de sauver le Mali et sa souveraineté, il y a un coup à prendre et c’est pour cela que nous nous sommes rendus à Ouagadougou. Là-bas, nous avons discuté sur tous les points de l’accord-cadre et cela a abouti à la déclaration de Ouagadougou qui a explicité une large concertation de toutes les forces vives de la nation avec le CNRDRE sous l’égide de la CEDEAO. Quand je dis sous l’égide, c’est uniquement dire à la CEDEAO que nous nous allons tenir nos assises avec les forces vives. On n’en demande pas la permission, non. La convention, c’est le Mali, c’est-à-dire, les maliens et le peuple malien qui doivent s’exprimer à travers sa convention. C’est une retrouvaille entre malien comme sous l’arbre à palabre. Il s’agit de s’asseoir et discuter, cela, avec toutes tendances confondues, toutes les organisations, en sommes avec tous les maliens. Ceux qui sont contre le coup d’Etat, ceux qui sont pour et ceux qui sont au centre qui ne sont pas contre ou pour mais ont vous accompagne, on parle de l’ensemble des maliens. Alors quand on lance un appel pour cela pour dire aux Maliens de venir, on va se retrouver, se concerter et échanger pour qu’ensemble nous désignions l’homme qui doit présider la transition, c’était l’objectif essentiel de la convention. Mais nous avons vu que quelque part, il y a des gens qui se sont érigés en donneurs de leçon pour dire que cette convention ne doit pas se tenir et qu’il y a une partie des gens qui ne seront pas d’accord. Je vais vous dire seulement un exemple par rapport à cet état de fait. Aujourd’hui, nous nous rendons compte que la côte d’ivoire nous barre la route. La Côte d’Ivoire intervient dans cette affaire de façon maladroite et abusive. Le cas ivoirien est un cas d’école parce qu’après les élections, Gbagbo a perdu avec 49% des voix. Sur 7 millions, il y a quand même 3 millions qui le soutiennent en Côte d’Ivoire. Cependant, quand Alassane Ouattara a mis en place son histoire de réconciliation nationale mais le parti de Laurent Gbagbo qui représente 49% de la population votante a dit non. Mais, cela n’a pas empêché Alassane Ouattara d’organiser la réconciliation nationale. Aujourd’hui, quand nous disons à tous les Maliens venez nous allons nous concerter, qu’on va mettre en place la convention nationale et qu’il y a une partie qui dit qu’elle n’est pas d’accord n’enlève en rien à la crédibilité de cette convention nationale. De quelle crédibilité l’on parle ? Si nous avons la certitude que le FPI avec 49% soit trois millions d’électeurs est ce que nous avons la certitude que les partis qui disent non à la convention nationale, ont même un million derrière eux sur les 16 millions de maliens ? Non. Soyons raisonnables pour dire qu’on parte au nom du Mali et pour le Mali. on veut sauver ce Mali, donc, la concertation concerne le Mali.

 

Sous quelle autorité, cette Convention nationale se tiendra ?

Sous l’autorité du peuple malien. La volonté du peuple malien est au dessus de tous. Tout ce qui est en train de se faire se fait au nom du peuple. Je vous rappelle que chaque chef d’Etat de la CEDEAO a un peuple derrière et ils parlent et agissent au nom de ce peuple. Ils disent respecter la volonté de ces peuples. Alors, au Mali il n’y a pas de peuple ? Nous avons organisé la convention en nous appropriant l’accord- cadre. Nous les forces vives de la nation. Le CNRDRE a sollicité le gouvernement pour convoquer lz convention,  pour donner une date pour l’organisation de la convention nationale suivant l’accord cadre et suivant la déclaration de Ouagadougou qui a réuni l’ensemble des forces vives de la nation à Ouagadougou. C’est dans ce cadre que le  gouvernement a été sollicité pour inciter cette convention. Nous avons constaté qu’il y a blocage car au moment nous avons tous accepté ce fait, il y a des voix qui se sont levées pour dire que les militaires se sont précipités pour donner une date pour l’organisation de la convention. La convention n’appartient pas au CNRDRE, il faut que cela soit clair. Il s’agit d’un accord accepté de tous et par la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne et par l’ONU et c’est cela qui justifie aujourd’hui, la tenue de cette convention.

Concrètement, qu’est-ce que vous attendez de cette convention nationale ?

On attend la mise en place des structures. Suivant la déclaration du président de la République par intérim qui dit qu’il n’y aura pas une minute de plus après ses 40 jours, nous aussi, on ne va pas entendre la dernière minute pour réagir. Puisqu’il n’y aura pas une minute plus nous aussi, nous allons nous préparer pour que cette minute ne soit pas deux. Le peuple se prononcera ce lundi sur le choix du président intérimaire. Le mardi à zéro heure, on serait prêt pour donner le nom de l’homme ou la femme qu’on aura choisi pour effectivement prendre en main les destinées de la transition et présider la transition pour aller vers un Mali uni, prospère et stable.

Propos recueillis par Mamadou DIALLO  

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Adama Traoré “le peuple se prononcera sur le choix du president interimaire !”………quel peuple ?? celui des 30% restants du Mali ??? ce qui laisse comprendre que vous avez fait une croix definitive sur le Nord ??? ou plutot l’Azawad 😆 😆 😆

  2. Il ne peut avoir mieux que la tenue de cette convention pour résoudre les problèmes qui se posent aujourd’hui au Mali. La réalité est que le président ivoirien tient à trouver de l’emploi aux mercenaires que lui et la France ont recrutés pour renverser le Président Laurent GBAGBO en RCI. Le problème du Mali est qu’il n’est pas soutenu par cette même France, sinon, il ne se serait rien passé après le coup d’Etat. Il apparait clairement que la cédéao a d’autres ambitions dans sa démarche qui ne sont pas celles d’aider le Mali. Et pour cela, il faut toujours dramatiser et diaboliser ceux qui sont clairvoyants. Au finish, elle (la cédéao) accorde les privilèges d’ancien chef d’Etat au Capitaine, histoire de taire (pour de bon) celui qui, sans le dire, perçoit le jeu perfide d’Alassane et son suppôt Blaise. La voie est enfin libre de faire du Mali, un marché ivoirien et burkinabè.

Comments are closed.