Dr Abdoulaye COULIBALY, est le Directeur Général du Complexe Scolaire AVENIR-CETIP de l’Hippodrome. Il est aussi membre du syndicat de l’Association des Écoles Privés Agréées au Mali (AEPAM), en grève depuis le début de l’année scolaire 2018-2019, pour cause de non-paiement des subventions par l’Etat. Il revient ici sur ce bras de fer mais aussi assure que le privé n’a pas de problème avec le public.
Bonjour Dr Coulibaly. Pourquoi les écoles privées secondaires n’ont-elles pas toutes ouvert leurs portes le 1er octobre dernier ?
Les secondaires privés ont décidé de ne pas ouvrir le 1er octobre 2018 avec les autres établissements secondaires du public à cause du retard des paiements des frais scolaires et les demi-bourses par le gouvernement. Par contre le fondamental primaire et les jardins d’enfants ont démarré. C’est le lycée et l’enseignement technique et professionnels qui n’ont pas démarré.
Est-ce que Vous avez des moyens pour rattraper le retard en cas de satisfaction de vos doléances ?
En cas de satisfaction de nos doléances, il n’y a pas de problème. Nous allons rattraper le retard et nous y sommes habitués. Même en année normale, nous faisons des cours de rattrapage. Nous multiplions les heures de certains enseignants pour renforcer les capacités de nos élèves. Même si cela traînera, nous mettrons tous les moyens possibles pour satisfaire nos élèves ainsi que les parents d’élèves.
Que pensent vos collaborateurs enseignants de cette situation ?
Les enseignants qui interviennent dans nos différents établissements privés nous soutiennent totalement parce qu’il y a beaucoup d’entre eux qui n’ont pas perçu leurs salaires de l’année écoulée. Ils sont nombreux à être concernés par cette situation parce que l’Etat devrait nous payer la demi-bourse et les frais scolaires depuis le mois de mars ou avril. Alors, nous demandons le paiement des subventions de l’année écoulée. Si nous réclamons cela c’est de bonne guère car ces enseignants souffrent du non-paiement de leurs salaires.
Les établissements privés ne sont-ils pas en train de prendre en otage les établissements publics dans la mesure où vous êtes tous responsables de l’avenir des enfants ?
Contrairement à ce que les gens pensent, il n’y aura pas de problème entre les établissements publics et privés. Une petite remarque : bientôt, les établissements publics vont aussi aller en grève et pendant ce temps nous, nous travaillons. Ainsi, cette situation ne va pas s’éterniser aussi. Le département de l’éducation, comme celui des finances nous ont fait croire qu’ils vont nous payer dans un bref délai. Nous avons bon espoir que ça ne va pas dépasser une ou deux semaines et qu’ils vont respecter leurs paroles. Si tel serait le cas, nous aurons les moyens pour rattraper le retard et nous allons tout mettre en œuvre afin d’épuiser le programme de l’année scolaire 2018/2019.
Vos suggestions au gouvernement ?
Notre souci c’est l’éducation et la formation des enfants maliens et nous nous travaillerons dans ce sens afin que les enfants aient de bon niveau et reçoivent une bonne éducation. Nous sommes en train de faire notre part de travail dans cette situation. Il appartient maintenant au gouvernement de travailler dans ce sens. Nous n’avons jamais voulu aller en grève. Alors nous demandons au gouvernement d’honorer ses engagements dans un bref délai,
Quel appel avez-vous à lancer ?
Je demande au peuple malien, aux professeurs, aux parents d’élèves, aux élèves et aux enseignants collaborateurs de comprendre que cette action est une lutte pour l’amélioration des conditions de tout le monde à savoir des élèves et des enseignants car ce n’est pas du tout bon qu’au premier jour de la rentrée que les élèves n’aient pas eu accès aux salles de classe. Normalement, depuis le premier jour de la rentrée des classes, du jardin au secondaire, tous les élèves devraient avoir accès à la cour. Les secondaires privés n’ont pas pu être ouverts seulement à cause de non satisfaction de nos doléances par le gouvernement. Raison pour laquelle, au cours de notre Assemblée Générale, notre syndicat a demandé qu’on observe une grève jusqu’à satisfaction de nos revendications. Nous demandons à tout le monde de nous comprendre.
Fatim B. Tounkara