Le premier numéro du Kotêba Club de Blonba, a été le One man show de l’artiste ivoirien, Digbeu cravate. Son spectacle parle d’un mec qui a rendez-vous avec sa copine, les histoires d’amour, l’école, la vie sociale et les activités professionnelles. Tout y passe. Vers la fin du show, l’artiste évoque la crise qui a secoué son pays avec l’arrestation de Laurent Gbagbo et l’arrivée au pouvoir d’Alassane Drame Ouattara. Après le spectacle, il a bien voulu se prêter à nos questions.
Bamako Hebdo : Peut on savoir qui est Digbeu cravate ?
Digbeu Cravate : Je suis Digbeu cravate, artiste comédien connu à l’état civil sous le nom de Michel Bla. Artiste comédien, scénariste, metteur en scène, animateur télé radio. Ce n’est pas la première fois que j’arrive au Mali. La première fois c’était avec quelques membres du groupe Ma famille. Là, je suis venu pour la première fois en one man show grâce au Blonba.
Vous pouvez nous parler de votre spectacle ?
C’est quelqu’un qui a un rendez vous avec une fille, qui attend la fille, qui s’ennuie et qui essaye de discuter un peu avec les gens qui sont dans le bar, et finalement la fille ne vient pas et il rentre.
Pendant tout le spectacle vous êtes resté vous-même ?
Je l’ai fait sciemment parce que c’est ce côté-là que les maliens aiment. Je voulais quand même leur faire plaisir, comme ça, la prochaine fois quand je viens, ils verront toute autre chose. Je les ai servi ce soir tout ce qu’ils aiment de moi. La prochaine fois ce sera des jugements et des critiques assez sévères par rapport au visage que je vais leur montrer.
Vous avez parlé aussi de la crise ivoirienne ?
Vous savez mon père, sa mère ou son père voire les deux, mais on cherche du travail pour pouvoir survivre. C’est un moment douloureux qui est passé, tous les grands pays développés sont passés par là. Peut être nous c’est notre patrie, heureusement d’ailleurs que tout n’est pas cassé dans la Côté d’Ivoire.
On peut aller tout doucement, on peut reconstruire. Sur le plan national, je pense que c’est une mauvaise phase que nous avons oublié très vite. Le plus important c’est de se mettre au travail et de permettre au pays de retrouver son image.
Comment vous avez trouvé le public ?
Très chaleureux. C’est un public connaisseur en fait, vous savez c’est un public très select. C’est un public qui est assez rigoureux dans le jugement, c’est ce que nous voulons. Si ce n’est pas bon le public te dit que ce n’est pas bon.
Si c’est bon, il le dit aussi. Donc c’est à toi maintenant de t’améliorer. Pour que la prochaine fois quand on t’appelle que tu puisses présenter quelque chose de bien.
Comment avez-vous trouvé cette salle ?
C’est une très belle salle. Ce sont des petites salles qu’on connaît dans les pays européens, ce genre de public qu’on reçoit ici, c’est ce public qui n’aime pas sortir quand on le fait en plein air. Des salles comme Blonba leur permettent de venir se divertir. Maintenant la composition de la salle fait qu’on se retrouve en famille et c’est plus convivial.
Est-ce que vous reviendrez pour d’autres spectacles ?
Je viens au Mali, ce n’est pas dans l’espoir de ne plus revenir non. Je viens au Mali pour me rapprocher de ceux qui aiment ce que je fais, pour leur permettre de voir ce qu’ils n’ont pas l’habitude de voir en vidéo, ou dans les séries. C’est une opportunité pour moi, donc quand un pays te demande c’est le public qui fait pression sur le producteur, Blonba est un cadre idéal où le public pourra encore demander que je revienne.
Kassim TRAORE