Le démarrage des projets de logements, le règlement des litiges avec certains spéculateurs et la mutation juridique des coopératives d’habitat au Mali. Voilà les questions abordées avec le président de la Confédération nationale des sociétés coopératives d’habitat (Conascoh-Mali), Moussa Koné.
Aujourd’hui-Mali : Vu les retards constatés dans le démarrage de vos projets de logements et le règlement des litiges avec certains spéculateurs, pensez-vous que les coopératives d’habitat sont une alternative crédible pour l’accès au logement ?
Moussa Koné : La stratégie nationale du logement adoptée par le gouvernement en 1995 a identifié les sociétés coopératives d’habitat comme une alternative crédible pour l’accès au logement. La nature même des sociétés coopératives d’habitat lui confère cette qualification. En effet, il s’agit d’association des personnes ayant comme objectif principal, l’acquisition d’un logement.
Etant groupé, la solidarité est observée, la confiance existe et la prise en charge de leurs problèmes devient plus facile ; car, ailleurs, partout dans le monde comme au Canada, en France ou en Allemagne, les coopératives ont été une alternative des plus crédibles et occupent une place de choix dans le produit intérieur brut (PIB). Si ce concept a été une réussite chez eux, pourquoi pas au Mali ?
Hier, les coopératives étaient régies par la Loi n°01-076, aujourd’hui elles sont régies par l’acte Ohada. Donc, l’espoir est permis, nous subissons un changement tout de même. Toute chose qui justifie que les coopératives d’habitat doivent mériter tout le soutien indispensable de l’Etat dans la production et l’accès au logement décent pour tous, notamment les organisations de la société civile.
Le retard constaté pour le démarrage des travaux de construction de nos logements, notamment à Gouana, dans la commune de Kalaban-Coro dans le cercle de Kati, sera un triste souvenir. Cela, grâce au président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. Car nous l’avons saisi par correspondance officielle, pas très longtemps. Déjà, nous avons été écoutés sur instruction du chef de l’Etat, par son conseiller technique en charge du Développement social, à qui nous adressons notre salutation et le remercions pour la clarté des échanges enrichissants à tous égards.
Avez -vous un message ?
Nous demandons aux autorités de donner aux sociétés coopératives d’habitat la place qu’elles méritent et leur permettre de jouer le rôle pour lequel elles ont étés créées. De donner les moyens aux structures appuyant les sociétés coopératives d’habitat, notamment l’Office malien de l’habitat (Omh) et le Fonds de garantie hypothécaire du Mali (Fghm-sa). Nous demandons à nos membres d’avoir confiance et de respecter les principes coopératifs. Et aux responsables des sociétés coopératives d’habitat, de tenir bon, de persévérer.
Propos recueillis par Kassoum THERA