« Les donsos doivent épauler nos forces armées »
Resté longtemps loin des cameras, des ondes hertziennes et des journaux, Sékouba Kouyaté dit Donsoba rompt le silence et sort de sa réserve à propos de la crise au nord du Mali. Dans cette interview qu’il a bien voulue nous accorder, le Guérisseur et Voyant international se prononce sur l’actualité socio-sécuritaire de notre pays. Profitant de cette occasion, il s’insurge contre ce qu’il qualifie de dérive identitaire de la part de certaines personnes de la caste des griots, appelés communément en langue bambara, Djéli. Entretien.
Le Matinal : Bonjour Grand maître et merci de nous avoir reçu. Pouvez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs ?
Sékouba Kouyaté : Je vous remercie à mon tour d’être venus vous enquérir de mes nouvelles. Je suis de la famille des griots, ces dépositaires des valeurs traditionnelles et orales. Juriste de formation, j’ai hérité des fétiches de mon père qui fut en son temps, le gardien du temple des fétiches d’Almamy Samory Touré de la Guinée voisine. Je suis un guérisseur et j’exerce la voyance par télépathie. Parallèlement à cela, je suis le PDG de Banah Groupe, une entreprise familiale qui opère dans plusieurs secteurs de prestations de service et de commerce général.
Le Matinal : Comment avez-vous vécu la situation d’instabilité au nord, précisément à Kidal, récemment secouée par un regain de tension et de violence ?
Sékouba Kouyaté : Je voudrais, tout d’abord, m’incliner devant l’âme de tous ceux qui sont morts sur les champs de l’honneur lors des récents évènements survenus à Kidal. A leurs familles respectives, je présente mes condoléances les plus attristées. Maintenant, en tant que citoyen malien, j’implore Dieu afin qu’une solution définitive et durable soit trouvée à cette crise qui n’a que trop duré et qui a causé assez de tort à l’ensemble du Mali.
Le Matinal : Croyez-vous à une solution négociée à cette crise ?
Sékouba Kouyaté : Oui et non ! Oui, si ceux qui revendiquent une quelconque indépendance reviennent à de meilleurs sentiments. Il faudrait surtout qu’ils refusent de pactiser avec les groupes djiadhistes. Non, tant que des gens acceptent quelque chose, aujourd’hui, et qui le renient demain. Si seulement si, les intérêts inavoués des uns et des autres pouvaient laisser place à l’intérêt général, nous pourrons accorder nos violons et jouer une musique harmonieuse. Autrement dit, nous avons, tous, intérêt à un règlement pacifique de cette crise qui n’a que trop duré
Le Matinal : En tant que donzo, les chasseurs traditionnels peuvent-ils intervenir lorsque le pays est attaqué par des forces d’où qu’elles viennent ?
Sékouba Kouyaté : ça aurait été une guerre conventionnelle, l’on pouvait dire que la présence des forces paramilitaires, telle que de la confrérie des chasseurs traditionnels, aux côtés de l’armée régulière n’aurait pas son sens. Mais dans le cas de figure actuel, les donzos doivent pouvoir épauler nos forces armées et de défense. Pour la petite information, il y a de cela quelques années, quand j’avais fait la proposition aux autorités de l’époque, nous n’avons pas eu de suite. Supposons que chaque village met à la disposition des autorités militaires deux donzos volontaires, cela pourrait, non seulement, grossir l’effectif de nos combattants et galvaniser les troupes sur le terrain. Nous ne sommes pas des va – t-en guerre, mais « qui veut la paix, prépare la guerre ». Ceci étant, il faudrait user de tout ce qui peut nous permettre de mieux mener une guerre parce qu’il s’agit aujourd’hui d’une guerre.
Le Matinal : Quel rôle peuvent jouer les griots dans la résolution d’une crise ?
Sékouba Kouyaté : Je crois savoir que le djéli depuis la nuit des temps, a toujours été considéré comme l’aiguille qui doit coudre le tissu social, lorsque celui-ci venait de prendre un coup. Mais, force est de constater avec amertume, que la nouvelle génération de djéli dont je fais moi-même partie, est en train de perdre toutes les vertus et valeurs qui, jadis, caractérisait, ces dépositaires de nos valeurs traditionnelles et orales. Lorsque je vois certains étaler leurs faiblesses sur les lieux publiques, en jetant l’opprobre sur un autre membre de la même famille, cela m’irrite, j’en suis ahuris et choqué à la fois. Je profite de cette occasion pour en appeler à la sagesse et à la retenue toutes celles et ceux des djélis qui semblent quitter le terrain de médiateur, de réconciliateur et de guide. Autrement dit, si nous perdons nos valeurs et nos repères, c’est tout un peuple qui perd son âme !
Le Matinal : Votre mot de la fin ?
Sékouba Kouyaté : J’invite toutes les Maliennes et Maliens à un sursaut d’orgueil, la main dans main, unis comme un seul homme pour former l’union sacrée autour de notre très cher Mali. Plus nous sommes unis, plus nous serons forts et moins, nos ennemis ne pourront nous vaincre quel que soit le terrain. Il faut remercier tous les amis de notre pays pour nous avoir accompagnés pendant les moments difficiles.
Que Dieu veille sur le Mali, je vous remercie.
Interview réalisée par Tchéwi Adams Konaté
c`est maintenqnt q tu parle espece de lache . est ce qu`un soma a besoin d`ordre pour tuer les paisibles sudistes . ta place n`est pas ici c est a kidal
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