La ville de Bamako assiste depuis un moment à une multiplication anarchique des panneaux publicitaires. Pointé du doigt sur son rôle dans la régulation, la mairie du district, dans cette interview, se défend. “La marie s’est engagée dans un processus d’enregistrement, mais aucune entreprise dans le domaine ne s’est faite répertorier“. Une réponse, qui ne résout pas en entier le souci des Bamakois. A quand la fin de cette occupation sans contrôle ? “Il faut une volonté politique forte pour y arriver“, selon le contrôleur général de police Adama Coulibaly, directeur de la Direction urbaine du bon ordre et de la protection de l’environnement du district de Bamako (Dubope.
Mali Tribune : Les panneaux publicitaires pullulent partout à Bamako. Quel est votre constat sur cette situation ?
Contrôleur général de police Adama Coulibaly : Cette prolifération n’est pas tellement maitrisée parce que la loi autorise les maires des Communes à délivrer des autorisations d’implantation des panneaux publicitaires tout comme la marie du district. A ce niveau, c’est un peu difficile de gérer cet aspect de prolifération des panneaux publicitaires.
Aussi, les entreprises qui évoluent dans le domaine sont mal organisées. Il y a une anarchie totale dans ce secteur. C’est pourquoi nous assistions à une prolifération sans contrôle des panneaux publicitaires dans le district de Bamako. L’environnement même est agacé par rapport à ce phénomène.
Mali Tribune : Que dit la loi en matière de réglementation de ses supports de communication ?
Le CGP A. C. : Il n’y a pas une loi spécifique sur les panneaux publicitaires en tant que tel, mais il y a un arrêté qui définit les services qui interviennent dans leur étude d’implantation. Il s’agit de ma direction, la Dubope, le service de la communication et la direction de régulation de la circulation et du transport urbain (DRCTU).
Mais, quand une entreprise veut implanter normalement un panneau publicitaire, elle doit d’abord déposer une demande au niveau de la marie du district, parce que nous relevons de la marie du district, pour avoir une autorisation d’implantation. Lorsque le maire reçoit la demande, très souvent, il renvoie le dossier au niveau de la direction de la communication qui s’en occupe. Les trois structures travaillent ensemble sur la demande déposée au niveau du maire. Nous réalisons les enquêtes préliminaires. Ensuite, nous dressons un compte rendu avec avis favorable ou défavorable au maire pour l’implantation du support publicitaire.
Mali tribune : Un compte rendu avec un avis défavorable d’implantation engage quoi ?
Le CGP A. C. : Cela veut dire que l’endroit indiqué n’est pas un site approprié pour implanter les panneaux publicitaires. Il y a des normes à respecter. L’entreprise doit avoir un statut reconnu comme tel étant dans le secteur de la publicité. Il faut respecter le sens de la circulation et la fluidité, prendre en compte la chaussée, les pistes cyclables et piétonnes. Aussi, lorsqu’il y a un collecteur, le panneau est toujours implanté dernière les caniveaux et pas entre les deux. Le support ne doit pas également gêner les habitations.
Mali Tribune : Avec toutes ces mesures en vigueur, il y a pourtant de l’anarchie. La responsabilité se situe à quel niveau ?
Le CGP A. C. : Elle est à tous les niveaux. Par exemple pour le cas spécifique de mon service, la Dubope, elle est chargée d’assurer la mise en œuvre des autorisations et d’implantation des supports publicitaires et de suivre la réglementation en vigueur sur le terrain. Mais, il se trouve que mon service est limité par rapport aux moyens de construction, de contrôle sur le terrain. Je n’ai aucun moyen pour faire face à cette prolifération. C’est le premier point.
Le deuxième point se trouve au niveau des communes aussi. Ces municipalités donnent des autorisations. C’est pourquoi, il n’y a pas une coordination par rapport à la délivrance de l’autorisation.
Mais, c’est nous qui sommes chargés du suivi permanant sur le domaine public, voire si le panneau implanté respecte les normes ou s’il est dégradé, incliné où prêt à tomber.
Mali tribune : Les grandes pluies de mi-mai ont endommagé des panneaux publicitaires qui n’ont pas été réparés jusqu’à présent. Qui doit s’occuper des travaux de réparation ?
Le CGP A. C. : C’est mon devoir de faire le suivi en matière d’affichage et d’implantation sur le domaine public, mais à condition qu’on me donne les moyens. En plus, je dois aussi assurer la mise en mouvement des mesures de réparation civile et de répression contre toute personne qui commet des infractions au code de l’environnement et aux règles d’hygiène et de salubrité.
Déjà, le maire du district est abonné dans un sens positif en prenant un arrêté dans l’organisation et le fonctionnement de la mairie du district. Dans le document, il est écrit que mon service doit être chargé de tenir le répertoire des entreprises qui évoluent dans le secteur des panneaux publicitaires. Le processus vise aussi à codifier tous les panneaux.
Ainsi, quand les supports sont dégradés ou ont un problème quelconque, on invite l’entreprise en question à trouver la solution. Mais, malheureusement aucune entreprise ne s’est faite répertoriée pour le moment.
La date buttoir était le 11 juillet dernier. Pourtant à ma connaissance le communiqué a passé. Ça veut dire que ces entreprises savent que je n’ai pas les moyens de les cadrer. C’est pourquoi, elles implantent comme elles veulent. Certaines n’ont même pas d’autorisation. Très généralement, elles le font pendant la nuit et le week-end. Quand on leur demande de les enlever, elles ne font pas d’elles-mêmes. Avec mes moyens, on a pu découper quelques panneaux, les propriétaires ne sont pas venus les chercher, ils sont déposés dans notre cour. Malheureusement, nous-même avons des problèmes de fourrière pour garder ces ferrailles. A Bamako, il n’y a pas de place. Tu vas couper un panneau publicitaire aujourd’hui pour les mettre où ? C’est la question.
Mali tribune : Vous insistez beaucoup sur le manque de moyens. Avez-vous besoin de quoi précisément pour lutter contre cette prolifération des panneaux ?
Le CGP A. C. : Pour lutter efficacement contre ce phénomène, il faut de la volonté politique.
Les maires des différentes communes doivent se donner les moyens auprès de mon service détaché à leur niveau pour lutter efficacement contre le fléau. Qu’on me donne aussi des moyens pour que je puisse travailler pleinement. Les besoins sont énormes. Il nous faut des moyens financiers, les ressources humaines et la logistique. Je demande trois moyens pour le démarrer en entendant : un gros camion, un groupe électrogène d’une grande capacité capable de soutenir la maille des soudeurs et une grille qui peut supporter le camion et les endroits seront dégagés.
Réalisée par
Kadiatou Mouyi Doumbia
Une veritable pollution visuelle. Ces panneaux nous souillent la vue a Bamako.
Les panneaux publicitaires sont posés de manière incontrôlée et anarchique très dangereux pour la circulation car la visibilité aux carrefours est obstruée , certains panneaux sont tombés et gênent la circulation
Tenez les anciens panneaux qui existent encore en ciment , presque un côté deborde sur la chaussée si vous descendez du deuxième pont vous tournez à droite pour aller à Torokorobougou , regardez après avoir tourné à votre gauche vous verrez un panneau publicitaire qui déborde qui ne sert à rien
Propositions
Pourquoi ne pas mette un comité pilote par la sécurité routière et la mairie pour enlever tous ces pan eux qui ne respectent pas les normes et qui créent des accidents à longueur de journée
Si vous créer un site vous pouvez recevoir les photos et localisations de tous ces pan eux encombrants et qui défigurent la ville de Bamako
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