La diaspora malienne au Sénégal est l’une des plus importantes et des plus diversifiées de tout le pays. Ces maliens du Sénégal sont de loin les plus touchés de la crise que traverse notre pays, le Mali, depuis un certain temps, car au-delà des frontières communes, les Maliens du Sénégal sont directement liés par leurs activités multiples aux réalités maliennes. Pour connaître les difficultés quotidiennes de ces milliers de Maliens, nous nous sommes entretenus avec le 2éme vice-président du Conseil des Maliens du Sénégal, M.Almadane Ibrahima Touré.
M.Almadane Ibrahima Touré: Bonjour, Le Mali est fortement représenté au Sénégal depuis les temps immémoriaux. Si on se réfère même à l’histoire avant même la colonisation, des populations maliennes étaient présentes au Sénégal, peut être sous autre appellation.
Ensuite, le Soudan, la Fédération du Mali, les peuples circulaient normalement et certains se sont établis définitivement. C’est pour vous dire que la présence malienne est vraiment forte ici au Sénégal. Et dans la région de Kaolack, il y’a des villages entiers qui sont composés que de Maliens.
L’EXPRESS DE BAMAKO: Parmi ces populations, quelle est la couche la
plus importante?
A I T: J’avoue que cette question est un peu difficile à répondre, par ce que les dernières statistiques notaient la présence de plus 600 étudiants présents ici au Sénégal et avec la crise estudiantine au Mali, c’est sûr que les gens continuent de venir. Ce matin même nous
avions rencontré un bureau des étudiants maliens au Sénégal.
L’Express de Bamako: Pouvez-vous nous expliquer la différence entre le Conseil des Maliens et le Collectif des ressortissants?
A.I.T: Le Haut Conseil des Maliens de l’extérieur dont le Conseil des Maliens du Sénégal est un démembrement regroupe différentes associations. Le conseil des Maliens du Sénégal est l’organe fédérateur. Le conseil est composé d’associations donc c’est dans ce cadre que le Collectif est né et pour un premier temps c’était pour assister les populations déplacées du Nord et d’organiser une caravane pour le Mali. C’est vraiment dans la même synergie que le collectif
est venu s’ajouter au conseil pour pouvoir aider le plus grand nombre de maliens et de manière efficace. Il n’ya aucun problème entre ces deux structures, car le collectif a toujours fonctionné sous l’égide du conseil des maliens du Sénégal.
L’EXPRESS DE BAMAKO: Quelle sorte de collaboration existe t-elle entre vous, le Conseil des Maliens du Sénégal, et l’Ambassade du Mali au Sénégal?
A.I.T: Tout se passe très bien avec l’ambassade. Et c’est le lieu même pour moi de remercier l’ambassadeur Haïdara, par ce que depuis son arrivée ici, il nous a ouvert toutes les portes de l’ambassade. On est présent à l’ambassade, nous organisons toutes nos activités ici. Et
même pour l’organisation de la caravane pour le Mali, en plus d’avoir mis à notre disposition une salle pour recevoir les dons, l’ambassadeur a mis à notre disposition un agent.
L’EXPRESS DE BAMAKO: Comment les maliens du Sénégal ont vécu la crise malienne?
A.I.T: Nous avons vécu cette crise dans la chaire, nous souffrons dans notre âme. C’est vraiment très difficile ce que les maliens du Sénégal ont vécu et continuent de vivre depuis le début de cette crise. La crise a eu une grande répercussion sur le quotidien ici, par ce que certains ont reçu des familles entières déplacées ici, alors cela peut créer beaucoup de difficultés en termes économiques et financiers.
L’EXPRESS DE BAMAKO: Est ce que des actions de soutien aux maliens sont entreprises ici à travers le conseil?
A.I.T: La caravane dont je parlais tout à l’heure rentrait dans ce cadre, par ce que nous avons pu réunir deux camions de vivre pour les populations déplacées du Nord. Au delà, de ces dons, je suis au courant de rencontres qui se passent entre les cadres maliens élargie à d’autres nationalités pour formuler des propositions et des idées sur la situation au Mali. Et ce réseau de cadres maliens se réunit tous les Samedi et j’ai participé moi même, mais je ne puis vous dire à la date d’aujourd’hui, où est ce que nous en sommes avec les propositions formulées.
L’EXPRESS DE BAMAKO: Quelles sont aujourd’hui les rapports avec les autorités et les populations Sénégalaises par rapport à la gestion de la crise au Mali?
A.I.T: Il y’a eu ici, un véritable élan de solidarité. En plus des contributions en nature et en espèce, les sénégalais n’ont pas cessé de prier dans les mosquées pour faire des bénédictions et partout où ils se trouvent, ils font des prières pour une sortie de crise au Mali. Et dans l’organisation de la caravane, nous avons bénéficié du soutien des autorités sénégalaises dans tous les domaines tant sur le plan douanier que sur le plan sécuritaire. Une escorte nous a même été donnée pour assurer et faciliter le transport de la caravane de Dakar jusqu’à la frontière. Et aujourd’hui, en tant vice-président du conseil des maliens du Sénégal, je voudrais remercier très sincèrement les autorités sénégalaises qui n’ont ménagé aucun effort pour nous faciliter les choses.
L’EXPRESS DE BAMAKO: Et votre dernier mot pour mettre fin à cet entretien?
A.I.T: je vous remercie très sincèrement, aussi je vais demander aux uns et aux autres de prier et de continuer de prier, car nous avons besoin de la prière de tous sans exception, des maliens, des sénégalais, de tous les africains et du monde entier, car nous voulons et souhaitons un retour à la normale dans notre pays, qu’est le Mali!
Entretien réalisé par Moussa KONDO