A peine le Dialogue national inclusif clôturé, que le gouvernement décide de passer à la mise en œuvre des recommandations, avec notamment la tenue des élections législatives. Mais quid de trêve sociale demandée alors que les enseignants en grève durcissent le ton, en prêtant au Premier ministre des propos de défiance ? Voici ce qu’en pense Tiéman Hubert Coulibaly qui répond à nos questions.
Aujourd’hui-Mali : Êtes-vous optimiste quant à la mise en œuvre des résolutions du Dialogue national inclusif (Dni) ?
Tiéman Hubert Coulibaly : Oui, je suis plutôt optimiste. Malgré la participation diminuée de celle de quelques partis politiques et organisations de la société civile, ainsi que les aléas qui peuvent contrarier une telle marche, je note que nous avons abordé une séquence prometteuse. Les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation ont pris part et fait des déclarations qui sont significatives et positives.
Un consensus a été établi pour l’organisation des élections législatives. Dans le court terme ces deux points peuvent nous permettre d’atteindre le niveau de cohésion nationale nécessaire pour pacifier et réorganiser sur le plan administratif l’ensemble du pays. De même, cela nous permettra d’avoir un cadre national plus propice aux entreprises militaires en vue de défaire les groupes terroristes.
Concrètement, comment va se dérouler la mise en œuvre des résolutions dans un contexte qui exclut les grands partis de l’opposition ?
Justement, nous nous sommes retrouvés pendant un jour et demi pour définir une feuille de route. Elle concernera et les partis signataires de l’accord politique de gouvernance, mais ceux-là vont devoir urgemment la promouvoir auprès des “non-participants”. Je l’ai dit et je le répète, les résolutions du Dialogue concernent tout le monde et engagent l’ensemble national.
Donc le gouvernement prendra les textes réglementaires nécessaires pour amorcer le mouvement et les organisations politiques devront mobiliser à la base autour des objectifs et des tâches immédiates. Il n’y aura rien de nouveau. Juste ce que le Dni a décidé. La première tâche est le nouvellement du mandat des députés.
Un point de grande difficulté concerne la trêve sociale demandée. Dans le contexte actuel, êtes-vous sûr d’y arriver ?
Je suis sûr que ce besoin a été compris par tous. Je suis convaincu de la pertinence d’une parenthèse pendant laquelle les revendications, bien que légitimes et justifiées, devront être ” mises en sourdine “. Autrement, l’assèchement des ressources ou l’étranglement de l’Etat pourrait être fatal non seulement à notre processus de normalisation, mais aussi aux vaillants travailleurs de notre pays. Il y a eu des exercices précédents vertueux entre les partenaires sociaux (État-Syndicat-Patronat) comme le Pacte de Solidarité pour la Croissance et la Stabilité. Il faut s’en inspirer. La pression excessive ne produira pas de ressources nouvelles, mais raidira les relations entre partenaires or cela est nocif !
Justement, est-ce que les propos tenus par le Premier ministre sont de nature à favoriser cela ? Il envisage de radier les grévistes pour les remplacer par des enseignants formés et au chômage …
Non ! Le Premier ministre n’a jamais dit cela. Je suis formel, il n’a pas évoqué la radiation des enseignants grévistes. La grève est un droit social acquis au prix de longues luttes ouvrières et nul ne pourrait nier ce droit aux travailleurs. J’observe de la même manière que ce droit est protégé par la loi et encadré par elle. Vous savez, face à une situation difficile et périlleuse, le gouvernant se doit d’envisager des solutions. Mais dans celles possibles, la radiation ne peut pas être visée et ne l’a jamais été encore moins citée. Donc soyons clairs, il n’a pas dit cela. Il a évoqué une possibilité de pourvoir le système de personnel éventuellement disponible dans le cas d’un blocage par trop long.
Donc il faut taire cette polémique inopportune. Nous devons plutôt nous pencher sur la préservation des avantages du dialogue, la recherche de solutions créatives.
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA
La trêve sociale ne doit pas être seulement verbale, elle doit se manifester dans les actes.
QUE LE GOUVERNEMENT POSE DES ACTES QUI MONTRENT QU’ON EST EN CRISE, QUE LA CAISSE DE L’ÉTAT SOUFFRE.
Le budget qu’on vient d’adopter reflète t’il la sensation d’un pays en crise?
Les fonds de souveraineté ont ils diminué?
Les avantages accordés aux chefs des institutions ont ils été abaissés pour privilégier les domaines sociaux?
Le pouvoir prend til des mesures de rationaliser des depenses publiques pour permettre aux plus démunis de ne pas trop sentir la crise?
Les mesures sont elles prises pour éviter les surfacturations?
Les recommandations des différents services de contrôle sont-elles exécutées ?
Quand on veut la trêve, on montre le chemin, elle se manifeste naturellement.
On ne peut pas continuer à baigner dans le luxe dans un pays très pauvre confronté à l’insécurité endommageant les activités économiques et espérer que ceux qui subissent les hausses des prix de produits les plus consommés se taisent.
Ce pouvoir deteste les pauvres.
Après avoir regardé les pauvres mourir dans les hôpitaux sans réagir, il veut les empêcher d’exprimer leurs doléances légitimes.
On est au pouvoir pour servir,non se servir comme on le fait actuellement.
Si on ne peut pas s’occuper de l’insécurité tout en gérant bien les finances, qu’on dégage.
D’autres plus compétents vont prendre le relais.
OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
La lutte continue.
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