Dans cet entretien, Christoph Luedi, Chef de délégation du Comité international de la Croix Rouge au Mali a fait le point des activités menées et réalisées par le CICR durant l’occupation des régions du nord. L’appui à la formation des forces armées sur le droit humanitaire va se poursuivre. Christoph Luedi a affirmé que le CICR continuera a appuyer l’hôpital de Gao dans le domaine de la formation du personnel de même que l’approvisionnement des services sera assuré. Ce n’est pas tout. Dans la semaine courante, le CICR compte distribuer des vivres à plus de 5 00 000 personnes des régions du nord.
L’indépendant: Le CICR a été un des acteurs clés dans la prise en charge des populations au nord du Mali, actuellement, quel est le point de la situation ?
Christoph Luedi: Fort de ses expériences au nord du Mali, le CICR en collaboration avec la croix rouge du Mali a pu développer des opérations d’urgence pour soutenir les populations affectées dans différents domaines.
Nous avons procédé à la distribution de vivres tout en soutenant les populations à redémarrer la production. Nous avons mis à leur disposition des semences. A travers nos programmes, nous avons vacciné les bétails et facilité l’accès à l’eau et à l’électricité. Rappelons que le CICR a pendant un moment fourni du combustible aux villes du nord pour faire tourner la pompe à eau et les générateurs qui donnent de l’électricité à la place de l’Etat. Nous sommes en négociation avec les autorités pour que le gouvernement reprenne ces activités.
Par le passé, la présence du CICR au Mali se réduisait à une petite structure. Peut-on savoir pourquoi le CICR a décidé de renforcer sa présence sur le territoire malien avec une extension de ses opérations sur le terrain ?
C’est lié au mandat du CICR. Nous sommes la seule organisation avec mandat international qui s’appuie sur les Conventions de Genève. On s’investit dans des situations de conflits armés. Malheureusement, le Mali a traversé une période de conflits armés et notre mandat est de fournir des services à des populations affectées par ces conflits. Cela pour des questions de capacité et de valeur ajoutée parce que nous avons déjà une expérience en la matière qui nous permet de réagir rapidement afin de rendre ce service. Il y a des besoins et nous sommes bien placés pour les couvrir. Notre mandat nous y autorise.
Quels types de rapports votre organisation entretient avec le gouvernement malien, mais aussi avec les groupes armés ?
Le CICR travaille en accord avec les pouvoirs. Nous avons un accord de siège depuis 1997 qui définit notre statut et notre présence au Mali. Pour le moment, nous sommes en train d’établir des contacts avec les nouveaux ministères surtout ceux qui ont des dossiers qui nous intéressent. A savoir la justice, la sécurité et la défense. De manière générale, nous avons une très bonne réception. Nous nous en réjouissons.
Travaillant dans les situations de conflits, notre but est de parler avec toutes les parties impliquées dans le conflit. Dans ce sens nous ne faisons pas de distinction. Pour ce faire nous avons des contacts avec les groupes armés. Pour certains, on peut avoir des contacts directs parce que nous connaissons leurs représentants alors que pour d’autres groupes, il est difficile d’établir un contact. C’est déjà important pour des garanties de sécurité pour nos activités. Car tout le monde doit connaitre qui nous sommes et ce que nous faisons pour permettre à nos équipes de travailler convenablement.
Au tout début de la crise, la présence du CICR au front, portant souvent secours à des blessés de guerre (rébellion) n’était pas bien appréciée par l’opinion malienne. Certains accusaient votre organisme de complaisance vis-à-vis des groupes armés. Quelle est votre réaction à ce sujet ? Pourquoi, votre organisme arrive à entretenir de telles relations avec ces groupes armés ?
C’est vrai qu’au début des conflits, on était confronté à ce type de critique parce que les gens ne comprenaient pas à la base l’idée de la croix rouge dont la vocation est l’assistance aux blessés de guerre dans les zones de conflit. Chaque personne blessée au cours d’un conflit et qui n’est plus capable de se battre, a le droit d’être traité indépendamment. Il est clair pour nous que cela est au cœur de notre activité. C’est la même chose pour les détenus car on peut nous accuser de rendre visite aux prisonniers de guerre.
Quand quelqu’un est détenu, il est exposé à des risques. Il a droit à une protection et c’est la loi qui l’exige. Une explication s’impose. On est souvent contesté par les autorités si on parle avec les mouvements armés. Nous le faisons dans le cadre purement du droit humanitaire. L’esprit et l’idée de base de la croix rouge et du croissant rouge, ne consistent pas en une prise de position politique mais que chaque personne a droit au respect et à la protection.
Vos agents n’ont-ils pas fait l’objet de menaces de la part des jihadistes au nord du Mali?
Oui la sécurité a été toujours difficile. On a eu des incidents, des tensions. Souvent on a pu désamorcer après des explications certaines situations tendues. Malgré le fait que la croix rouge n’est pas un symbole religieux à l’ opposé du drapeau suisse, il peut y avoir des réactions négatives. C’est pourquoi, la sécurité est primordiale pour nous. C’est dans ce cadre que nous engageons un dialogue avec tout le monde pour éviter des malentendus. Nous ne sommes pas toujours à l’abri. C’est le souci constant.
Il nous est revenu que vous allez arrêter votre programme de fourniture de carburant pour l’électrification des villes du nord. Pourquoi une telle décision alors que les besoins sont encore là ?
Normalement le CICR évite de se substituer aux autorités. Parce que l’approvisionnement en électricité et en eau comme d’autres services de base relève de la responsabilité du gouvernement. En raison de l’absence de l’Etat au moment de la crise et pour des raisons humanitaires, le CICR était obligé d’intervenir. Mais cette action rentre spécifiquement dans les urgences.
Grâce à votre organisation, l’hôpital de Gao est resté fonctionnel pendant toute la durée de la crise au nord. Ce qui a permis aux populations et aux blessés d’avoir accès aux soins. Au moment où vous arrêtez certains de vos programmes, qu’est-ce qui va advenir de votre coopération avec l’hôpital de Gao ?
Notre assistance à l’hôpital de Gao continue. Pendant la crise avec le retrait du personnel médical nous avons suppléé en partie aux autorités de l’hôpital avec des volontaires, du personnel du CICR. Nous sommes en train de voir avec le ministère de la santé comment reprendre cet hôpital et envoyer le personnel nécessaire pour que les activités fonctionnent. Le CICR va maintenir la formation des agents pour offrir des services de qualité
Quelle collaboration vous entretenez avec la croix rouge malienne ?
Nous collaborons étroitement avec la croix rouge malienne dans beaucoup de régions. Elle a un réseau de volontaires qui permet de faire des activités d’urgence comme la distribution de vivres. Nous renforcerons leur capacité de travail et nous sommes en train de mettre un réseau d’établissement des liens familiaux parce que le CICR ne peut pas être partout pendant que la croix rouge dispose des volontaires. Cela nous permet d’avoir un réseau national pour récolter des informations. Nous comptons renforcer cette collaboration pour améliorer les outils entre nos deux entités.
Quel appui, comptez-vous apporter à l’armée malienne ?
On travaille avec les forces armées maliennes. Au Mali on a des programmes. Aujourd’hui nous avons des séances de formation sur le droit international humanitaire et les modalités de son application. On essaye aussi de le faire sur le terrain avec les troupes qui sont directement en contact avec la population la ou le risque pourrait être réel.
En même temps nous avons commencé des négociations pour avoir un programme plus structuré d’intégration avec le but que dans quelques années, l’armée malienne va être capable de faire toute la formation elle-même.
Ramata TEMBELY
Ce sont ces organisations internationales courtiers de malheur de faim,soif,maladies qui sont à la base de plusieurs problèmes dans les pays africains.Vous aussi sachez que vous êtes dans des affaires de viols.
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