Pour bon nombre de nos compatriotes résidant à l’étranger, les réjouissances populaires que nous fêtons dans la communion, à certaines époques de l’année, notamment les fêtes islamiques comme le Ramadan sont une occasion propice de se ressourcer au pays, raffermir davantage les liens familiaux et être aux faits de tant de choses que la distance qui les sépare du pays ne fait qu’obscurcir de jour en jour. Le bien nommé Cheickna Hamallah Diarra qui se trouve être le jeune frère de l’illustre Cheick Modibo Diarra de la NASA, depuis quelques mois Président de Microsoft Afrique, n’a pas dérogé à la règle.
Ce ségovien bon teint, qui séjourne parmi nous actuellement, mais vivant aux Etats-Unis d’Amérique plus précisément à New York City depuis 15 ans déjà, veut profiter de son passage au bercail pour contribuer à sa manière au développement de sa chère ville, dont l’avant goût vient d’être lancé à l’occasion d’un match de gala organisé le jour de la fête du Ramadan au Stade Amary Daou entre le Centre de Formation du même nom et le Centre Kalifa Coulibaly. Au cours De ce gala 14 jeux de maillots et 4 ballons de foot ont été offerts au Centre Kalifa, 5 ballons de foot furent également remis au Centre Amary Daou. Quant à la Renaissance une équipe de 2ème division, elle s’est tirée avec 1 ballon de foot et une enveloppe de 75.000 FCFA. Le généreux donateur Cheick Hamallah Diarra qui est aussi le Président de l’Association des Ségoviens et affiliés d’Amérique du Nord s’est aussi prononcé sur bien des sujets préoccupants, allant de la vie des Ségoviens vivant en Amérique, les contraintes qu’ils rencontrent dans leur pays d’accueil et leur désir d’investir au pays pour la prospérité de leur cité.
Le Ségovien : Pouvons-nous avoir un aperçu sur votre Association ? Pour quel but oeuvrez vous ?
Cheick H Diarra : Il y a de nombreuses associations de ressortissants Maliens en Amérique du Nord. L’Association des Ségoviens et affiliés est l’une d’elle. Depuis 4 ans elle détient une accréditation dans ce sens. Nous avons pour but d’organiser et de regrouper les Ségoviens et tous les sympathisants de Ségou afin de faire face au quotidien sur place dans un esprit d’entraide mutuel dans les divers cas où nous pouvons intervenir (décès, arrestation, mariage, baptême etc..). Malgré l’éloignement, nous avons dans l’optique de trouver les voies et moyens qui puissent nous permettrent d’aider à notre manière la région de Ségou dans son développement et son épanouissement. Et j’avoue que grâce au journal ‘’Le Ségovien’’ à travers Internet, nous avons suffisamment de nouvelles de Ségou, depuis 3 ans maintenant. Ce qui constitue un facteur de rapprochement non négligeable avec notre patrie.
Le Ségovien : Quelles difficultés rencontrez vous dans vos activités associatives ? Que demandez vous à vos adhérents pour une bonne intégration dans votre pays d’accueil ?
Cheick H Diarra : On a des problèmes mineurs. L’accès des autorités consulaires est très facile, quand bien même, je me plains des retards occasionnés dans le payement des cotisations par certains adhérents, sinon dans l’ensemble tout va très bien. Notre association est reconnue dans sa légalité aux USA avec tous les papiers qu’il faut pour cela et on est libre de nos activités sur le territoire Américain. Mais la vie aux USA, comme partout en aventure, est simple et compliquée en même temps. Simple si tu respectes les lois et les gens qui les renforcent sur place et si tu intègres une communauté organisée sur place. Par exemple pour une association comme la notre il faut savoir qu’une seule personne isolée n’ y est rien du tout. Compliquée si tu ne respectes pas les règles décrits plus haut. C’est tout le sens de notre combat : renforcer les liens communautaires entre nos membres en toute légalité conformément aux percepts de notre pays d’accueil.
Le Ségovien : Vu l’immensité du territoire qui va du Mexique au Canada en passant par les Etats-Unis, comment réussissez vous à gérer avec efficacité les membres de votre associations éparpillés un peu partout ?
Cheick H Diarra : Avant la création de notre association, les Ségoviens vivant en Amérique du Nord étaient confrontés à un gros problème d’organisation, d’où ce regroupement pour palier ce vide préjudiciable moralement car nous estimons le nombre de Ségoviens dans cette zone à environ 500. Depuis sa création, notre association est dirigée par des gens qui ont une très grande expérience en organisation. Nous avons à notre sein des ingénieurs, des administrateurs et des économistes. Ensemble, on a structuré l’association d’une façon fédérale dont le siège se trouve à New York. Et partout en Amérique du Nord où il y a plus de 3 membres, des cellules se constituent et chaque cellule est dirigée par un président de cellule. Une cellule a le droit de se réunir sous la direction de son président et c’est le président de cellule qui envoie les P.V. de réunion et les cotisations au siège central à New York. En cas de problèmes, en ce qui concerne un de nos membres, le président de la cellule gère le problème en contactant le président à New York. Tout se passe en quelques minutes, après que le président ait été contacté à New York grâce aux moyens de communication que nous disposons. Et suivant la gravité du problème il active l’équipe d’intervention qui se compose du bureau de New York et des avocats.
Le Ségovien : Savez vous que Ségou souffre d’un problème de développement caractérisé par un chômage endémique qui touche principalement les jeunes ? Or, on sait tous que Ségou a besoin de tous ses fils et filles pour atteindre ses objectifs de développement. Alors, à quoi les Ségoviens doivent s’attendre de votre part pour bien mener ce combat ?
Cheick H Diarra : Pour le cas du développement de Ségou, les champs que nous ciblons sont la jeunesse, l’éducation et la santé. Après des études et maintes réunions à New York, nous avons décidé de recueillir les données à la source, c’est-à-dire à Ségou, données qui pourront nous être utiles dans nos choix. J’ai déjà contacté le Directeur Régional de la Santé, le Gouverneur et le Directeur du Stade Amary Daou. Les données seront traitées à New York afin d’organiser un plan d’action en ce sens. Quand j’ai débarqué à Ségou après 15 années d’absence, j’ai constaté que la ville de Ségou s’est dotée de nouvelles infrastructures routières. La ville a grandi en surface mais pas proportionnellement en population. Sur le plan économique, il y a des changements positifs. On constate à vue d’œil que Ségou a un taux très élevé de chômeurs et que l’argent ne circule pas assez. Mes recommandations aux Ségoviens d’Amérique porteront beaucoup sur l’ouverture des business (affaires) à Ségou qui pourront créer des emplois. Nous commencerons à nous organiser en groupe d’investisseurs : il y aura 2 volets dans mon rapport : le lucratif et le non lucratif : le lucratif poussera les Ségoviens d’Amérique à entreprendre à Ségou, pour que cette initiative soit génératrice d’emploi, le non lucratif cible les jeunes, les femmes et les enfants. Il vise à créer un cadre de solidarité et de bienfaisance en faveur des couches vulnérables de notre société. Là aussi notre intervention se fera selon les besoins à nous exprimés, à travers nos partenaires
Le Ségovien : Monsieur Diarra, depuis quelques années, nous assistons grâce aux médias à une vague d’immigration clandestine, à travers mers et désert, de jeunes Africains dont le but est d’atteindre les côtes Européennes et souvent au péril de leur vie. Quelle est votre opinion sur ce sujet ?
Cheick H Diarra : Vous savez, un homme est destiné à aller où il peut gagner dignement sa vie. Si la probabilité d’atteindre sa destination est très faible il vaut mieux pour lui de ne pas essayer, car ne l’oublions pas, l’une des conditions nécessaires pour gagner sa vie est de rester en vie.
Propos recueillis par Habib Barro“