Cheick Boucadry Traoré est le candidat de la Convergence africaine pour le renouveau (CARE). Il est aussi le fils de l’ancien président Moussa Traoré. Son parti veut œuvrer pour l’harmonisation républicaine de la démocratie et il compte s’attaquer à la corruption.
RFI : Cheick Boucadry Traoré, les Maliens vous connaissent aussi par le surnom de « Bouga ». Vous êtes pour une bonne gouvernance financière. Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ?
Cheick Boucadry Traoré : Notre pays se trouve face à de grands défis. Nous savons que des millions de Maliens vivent encore dans la pauvreté et cela se passe à cause de la corruption. Voilà pourquoi nous parlons d’une bonne politique de gouvernance financière afin d’arrêter le gaspillage mais pour créer aussi la richesse. C’est extrêmement important pour nous : combattre la corruption est une question de volonté politique.
Faut-il aussi un changement de la classe politique ?
Oui, bien sûr. Regardez, aujourd’hui nous sommes 27 candidats. Combien, parmi nous, ne sont pas des élus ? Ou bien des fonctionnaires qui se disent multimillionnaires et qui dépensent comme si l’argent poussait sur l’arbre ? D’où sortent-ils ces sous ? Eh bien, nous disons que ceux qui nous ont mis dans cette situation ne peuvent plus continuer à être des leaders au Mali. C’est pourquoi nous nous battons pour le changement, car nous avons besoin de leaders courageux et ambitieux. C’est ce qui manque, aujourd’hui, dans notre pays.
Vous êtes le fils de l’ancien président Moussa Traoré. Est-ce que vous portez un héritage de votre père ?
Vous savez, je suis fier de l’héritage économique que Moussa Traoré a laissé dans ce pays. Le président du Mali est obligé d’être un bâtisseur, car on ne peut pas bâtir une nation sans les infrastructures. Il faut non seulement des infrastructures mais il faut aussi faire du Mali le grenier de la sous-région. Il faut donner l’accès non seulement à la propriété mais aussi au capital, non seulement à nos agriculteurs mais aussi aux jeunes entrepreneurs. Il faut créer une classe moyenne au Mali.
Vous avez déclaré récemment : « Le Mali ne peut que dire non aux termes de tout accord qui insulte sa fierté et sa dignité nationale ». Si vous êtes élu, vous n’accepterez pas d’appliquer l’accord de Ouagadougou ?
L’accord de Ouagadougou n’a pas été finalisé et il n’est qu’un début dans le processus. Vous savez, même ceux qui prétendent être des rebelles sont nos frères ; ce sont des Maliens. Nous allons donc tendre la main à nos frères. Nous ferons l’audit des accords et nous les appliquerons. J’ai toujours dit qu’il manque deux choses au Mali. Premièrement, nous ne respectons pas nos accords et, deuxièmement, il faut une décentralisation digne de ce nom. Nous voulons que même les gouverneurs des régions soient élus par les populations.
Par Guillaume Thibault/RFI
je suis un peu d accord avec lui sur certains points, creer une classe moyenne au mali, pour etre gouverneur,prefet ,sous prefet, etre natif de cette region , et elu par les populations de cette regions, il faut etre connu d abord dans ta region pour ton devouement,avant d occuper un poste de ministre ou de president dans le futur…
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