Après avoir investi Nouhoum Diallo au poste de président National du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne de Côte d’Ivoire, le dimanche 18 novembre 2018 à la Bourse du Travail de Treichville à Abidjan, il s’en est suivi le lancement des activités du bureau régional de ladite organisation à Daloa, désormais dirigé par Bakoroba Konaté.
A cette occasion, Haidara Cherif Mohamed, le Président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne a séjourné à Daloa le lundi 19 novembre 2018. Il y a rencontré les autorités administratives, les élus et les guides religieux.
Lors de son séjour, avec sa délégation, il est allé se recueillir sur les tombes des Maliens décédés en 2002 pendant la crise postélectorale avant de faire son adresse à communauté malienne à travers un meeting organisé à cet effet. Environ trois cents Maliens ont répondu présent. Ils viennent des villes du département de Daloa notamment Gadouan, Djipri, et Ketro Bassam.
Au terme de cette rencontre dite de prise de contact, d’information et de sensibilisation, le président du CSDM a bien voulu se prêter à nos questions.
L’Enquêteur : présentez-vous à nos lecteurs ?
Mohamed Chérif Haidara : je suis Haidara Cherif Mohamed, Président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) et premier secrétaire chargé de la migration et de l’immigration au sein de la société civile malienne.
Quel est l’objet de votre visite à Daloa ?
Merci d’abord pour l’opportunité. Je suis venu à Abidjan pour investir le président du CSDM de Côte d’Ivoire. Daloa étant la 2è ville de Côte d’Ivoire où vivent le plus grand nombre de ressortissants maliens et la ville de l’intérieur du pays qui représente la plupart des membres initiateurs de CSDM et aussi un grand nombre de cette diaspora résidant à Daloa est de cette association. Donc,je ne pouvais pas repartir sans rendre visite aux membres du bureau de Daloa et procéder au lancement des activités de leur bureau. Saisissant cette occasion, je suis allé me recueillir sur les tombes des Maliens ayant perdu la vie lors de la crise post-électorale de 2002.
Quelle définition donnez-vous au CSDM à ceux qui ne le savent pas ?
Le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne est une association de gestion de l’immigration et de la lutte contre l’immigration irrégulière. Nous avons été les membres fondateurs de la première association dénommée Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur qui a vu le jour en 1991 par le biais de la Conférence nationale. En 1993, nous avons mis ladite association en place. Force est de constater que de 1993 jusqu’en 2009, il ya eu un discrédit public. L’objectif était de regrouper tous les Maliens établis à l’extérieur, parce que nous ne les appelons pas des Maliens de l’extérieur mais des Maliens établis à l’extérieur.Il faut noter que la différence entre les Maliens également dans la Constitution, à son article 5, chaque Malien a la liberté de choisir l’association de son choix et la multiplicité des partis politiques à l’article 110 de la constitution, on fait référence aux Maliens établis à l’extérieur. Pendant la Constitution de 1991 (sic), nous avons souhaité même avoir des députés à l’Assemblée Nationale, être également présents au Conseil Economique et Social, au Haut Conseil des collectivités mais à notre grande surprise, la Constitution promulguée, nous ne nous sommes pas retrouvés à l’Assemblée Nationale. De 1992 à 2015, nous avons constaté un dysfonctionnement complet de la première association qui est devenue une association d’accueil des officiels et d’accompagnement électoral alors que c’est une simple association.Le Haut conseil n’est ni institutionnel ni constitutionnel. C’est une association.La preuve est qu’elle a bénéficiée d’un décret d’utilité publique. Si c’était une institution, elle n’aurait pas besoin de ce décret d’utilité publique et elle a failli à son devoir parce qu’elle n’a pas pu réunir toutes les sensibilités des Maliens établis à l’extérieur et c’est ce qui explique à la création du CSDM. Après avoir fait le diagnostic des différentes anomalies et une gestion opaque, nous nous sommes réunis en 2015 pour créer une association et ce jour-là, on était venus de 17 pays et dans ces pays, il y avait des bureaux parallèles parce qu’ils n’ont jamais permis aux Maliens établis à l’extérieur, qui ont le même droit constitutionnel de choisir leurs dirigeants. Chaque fois que le gouvernement change, il prend la coloration de ce gouvernement. De l’ADEMA au PDES, ils sont tous RPM maintenant. Et ça, ce n’est pas le rôle d’une association. Une association est régie par une loi : l’article 13, 14 et17 dit que vous êtes apolitiques et but non lucratif.Vous êtes association, vous ne vous mêlez pas de la politique et le CSDM a voulu mettre un frein à ces agissements en disant qu’ils ne peuvent parler au nom de leurs membres. Ensuite, l’article 5 confère le droit constitutionnel à chaque Malien d’appartenir à une association de son choix d’où la création du CSDM. Troisièmement, il faut rappeler qu’une association doit rester et demeurer une association. Je dis que nous sommes absolument apolitiques, nous ne soutenons aucun parti politique. C’est ce succès des actions que nous avons entreprises qui explique qu’aujourd’hui, nous sommes dans 44 pays dans le monde y compris en Côte d’Ivoire.
Quel bilan faites-vous de vos activités de la date de création du CSDM à ce jour ?
Je viens juste de vous dire qu’on a 44 bureaux dont ceux de la Côte d’Ivoire. Alors qu’on a commencé avec 17 bureaux. Je tiens à souligner que la Côte d’Ivoire occupe une place très importante pour le CSDM parce que un Malien sur deux est établi en Côte d’Ivoire mais il se trouve que de 1993 à aujourd’hui, nous n’avons pas une banque des Maliens établis à l’extérieur afin de les aider dans leurs différentes activités économiques. C’est vrai que la plupart de l’argent destiné à leur pays d’origine va dans les familles, il n’y a que 20% de rapatriement qui est investi, le reste va dans les foyers. Cela est à mettre à l’actif des Maliens établis à l’extérieur dont l’apport dépasse celui de l’aide au développement ainsi que les autres partenaires réunis. Rien que cette année, nous avons fait près de huit cent milliards (800.000.000.000) de francs CFA, selon la Banque Mondiale. Alors, vous vous rendez compte qu’on est six millions (6.000.000), nous apportons beaucoup plus que l’aide au développement. Nous n’avons pas de députés, nous n’avons pas une banque pour aider nos opérateurs économiques dans leurs pays de résidence à s’épanouir comme le font le Maroc et les autres pays et ils ne peuvent même pas estimer le nombre de Maliens établis à l’extérieur.
Quelles sont les actes que le CSDM a posés concrètement ?
Nous avons fait beaucoup de choses. Pour preuve, nous avons fait arrêter l’expulsion des Maliens résidant en Algérie en disant aux autorités algériennes de respecter la convention africaine des droits de l’homme qu’ils ont signée. Nous sommes allés chercher nos frères et sœurs maliens qui s’y trouvaient. Nous avons interpellé le gouvernement malien lorsqu’ils ont nié que Adama Traoré (mort en France asphyxié par une patrouille de police, ndlr)était Malien. Nous avons fait arrêter l’expulsion des Maliens résidant au Gabon. Nous avons créé un mécanisme de financement avec nos partenaires Orabank qui permet aux membres du CSDM de bénéficier de garantie pour leurs investissements et d’avoir des habitations et tout dernièrement, pour une première fois dans l’histoire du Mali, le CSDM a saisi le gouvernement lorsque nous avons entendu la convocation du collège électoral pour leur dire qu’il n’est pas question cette fois-ci que les élections se tiennent sans que nous ayons des représentants à l’Assemblée nationale et pour ce faire, comme la date était fixée constitutionnellement ,il fallait obtenir le report des législatives en prorogeant le mandat des députés. C’est ainsi que l’opposition nous a suivi. Cette même opposition a été convoquée pour parler de ce report à une rencontre qui avait deux points à l’ordre du jour à savoir : « la demande de la diaspora pour la députation et quelle est la date qui convient au report ? » Au début, les gens se posaient la question intrigante de savoir pourquoi c’est une association qui demande le report des élections et même encourager la violation de la constitution. ‘’ Si une constitution va nous fragiliser, nous diviser, il faut revoir cette copie. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous dire que c’est grâce au CSDM que cette date des élections a été repoussée et que lors des élections prochaines, les Maliens établis à l’extérieur auront leurs députés à l’hémicycle.C’est du jamais vu dans l’histoire d’une association depuis que je connais le Mali.
Qu’est-ce qui explique les difficultés auxquelles vous étiez confronté pour le démarrage de vos activités ?
Effectivement, on avait du mal à décoller parce que j’avoue que bousculer les anciennes choses n’est pas une chose facile. L’Etat étant inquiet, ils étaient en accord avec une association ‘’ on vous laisse vos privilèges pour ne pas nous déranger et voilà une association qui vient pour dire que nous, nous connaissons nos droits, ce sont nos droits constitutionnels qui sont inviolables et nous existons en tant qu’association qui ne se mêle pas de la politique. Donc c’était difficile pour le gouvernement, au départ. Mais, je peux vous assurer aujourd’hui que seul le CSDM a réussi à réunir le chef de file de l’opposition et le Premier ministre actuel. Ça, c’est un exploit pour une association et c’est seul le CSDM aujourd’hui qui peut aller parler et au gouvernement et à l’opposition. Ce qui est aussi remarquable. Aujourd’hui, le CSDM devient un acteur incontournable dans la vie sociopolitique du Mali mais bien entendu, nous ne faisons pas la politique, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes à l’aise en disant la vérité et au gouvernement et à l’opposition.On a été reçus par le chef de file de l’opposition. 10 jours après par le Premier ministre. Cela prouve à suffisance qu’on est des acteurs incontournables après les élections du Mali. Je peux vous dire que le CSDM ce sent très bien avec ce que j’ai vu à Abidjan ainsi qu’à Daloa, le CSDM a toutes ses difficultés derrière lui et le meilleur est à venir.
L’investiture de Nouhoum Diallo, ex-membre du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur à la tête de votre association de Côte d’Ivoire et le lancement de vos activités à Daloa le 19 novembre 2018 constituent un coup d’accélérateur pour votre association ?
C’est un coup de fusée pour moi et mon équipe parce que les Maliens sont nombreux en Côte d’Ivoire. Il est important de signaler que 95% sont dans les pays africains. Il n’y a que 5% en Europe. Sur ces 95%, la moitié se trouve en Côte d’Ivoire et cette moitié est divisée en trois grandes villes dont l’une à Abidjan, l’autre à Bouaké et la 3è àDaloa. Donc commençant par les deux grandes villes, je dirais que c’est un coup de fusée. Que tout le monde garde sa sérénité et se dise que la bataille à venir, c’est d’avoir des députés à l’Assemblée Nationale pour défendre nos intérêts.Ce message s’adresse à ceux de Daloa tout comme à ceux d’Abidjan. Nous voulons ce découpage électorale parce que dans notre fichier actuel, c’est plus de huit cent mille électeurs pour lesquels on nous a réservé (sic), je dis bien réservé, d’autant qu’un nombre de postes à la députation nous a été désigné qui se chiffre à 452 900 électeurs, ce qui est loin de refléter le nombre des Maliens. Donc on veut changer cette donne pour que le tiers des futurs députés viennent de Côte d’Ivoire. On a demandé 15 députés pour avoir un groupe parlementaire donc parmi les députés qu’aura la Côte d’Ivoire, nous espérons que les 3 viendrons de Daloa. C’est une bataille qui est engagée. En tout cas nous vous soutenons et nous n’influencerons le choix de personne parce que nous n’allons pas nous mêler de la politique. Je tiens à souligner que celui qui va se présenter sous les couleurs du CSDM où n’importe quel Malien qui remplit ses conditions et qui jouit de ses droits civiques peut se présenter et on le soutiendra afin qu’il puisse défendre au mieux les intérêts des Maliens établis à l’extérieur.
Depuis quelques temps, l’on constate des défections de certains responsables de structures en charge de la gestion des Maliens de l’extérieur quelle que soit leurs noms. Qu’est-ce qui les attire chez vous ?
C’est tout simplement la vérité. Pendant 27 ans, on leur a caché la vérité en faisant croire à tous ceux qui sont établis à l’extérieur qu’ils appartiennent forcément au Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur et que cette associationétait institutionnelle et constitutionnelle, les partants se sont rendu compte que le CSDM est venu dire la vérité et cette vérité c’est qu’ils ont une liberté de choix et que leur droit constitutionnel leur permet de décider où aller. Les actes que nous avons posés entre autres l’obtention du report des élections en tant qu’association fait du conseil supérieur de la diaspora malienne une association crédible qui œuvre pour le bien-être des Maliens et Maliennes.
Quel message avez-vous à l’endroit de la diaspora malienne de Daloa et au président de CSDM Daloa ?
Je remercie M.Konaté Bakoroba, le prescient régional du CSDM Daloa qui a une équipe dynamique.Ils sont les premiers à adhérer au CSDM, donc il est tout à fait normal qu’on vienne ici après Abidjan. Je remercie, le préfet de région, le Maire de la Commune de Daloa. J’ai constaté que mes compatriotes sont en des bons termes avec les autorités de cette ville de Daloa. Ce que je leur demande avec insistance, c’est le respect des lois du pays hôte qui est la Côte d’Ivoire. On les considère comme étant chez eux, ce n’est pas pour autant qu’il ne faudra pas respecter les lois des hôtes de la même façon qu’on le fait chez soi.
Je profite de l’occasion pour exhorté chaque Malien à prendre sa carte consulaire. Je rappelle que le Consul a deux prérogatives à savoir veiller au respect de la protection de l’intégrité physique et des biens de ses compatriotes mais pour prouver qu’on est Malien, il faut détenir ce document précieux et judicieux. Je les invite à l’union, qu’ils sachent qu’ils ont un rôle à jouer.Désormais, les difficultés que j’ai trouvées ici, dont le problème de l’acquisition de la carte NINA, le passeport et etc. ainsi que des difficultés liées à la crise postélectorale de 2002 ayant coûté la vie à certains Maliens de Daloa sont derrière. Mais, nous nous sommes rendu compte qu’il ya beaucoup de choses à faire et ce processus va continuer avec l’ouverture du bureau de CSDM et le démarrage officiel des travaux de notre association dans le Haut Sassandra.Nous restons très confiants quant au résultat satisfaisant que nous comptons avoir le moment venu de l’évaluation des actions menées.
Malick Gaye
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Va te faire foutre imposteur et menteur.
Vive le haut conseil des maliens de la diaspora..vive habib sylla ..
Ne regarde pas ce petit dhomme tout de lui est petit jusqu’à son entre jambe.
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