Helvetas-Mali, une ONG suisse, a été le précurseur du commerce équitable au Mali. Célestin Dembélé, ingénieur des eaux et forêts, directeur de Helvetas-Mali, nous en dit plus sur ce sujet.
Mali Tribune : Qu’est-ce que le commerce équitable?
Célestin Dembélé : Le commerce équitable est une façon de commercer qui assure une juste rémunération aux producteurs issus de pays à revenus faibles pour leur permettre de développer leur activité à long terme ainsi que leur niveau de vie tout en pratiquant des modes de productions respectueux de l’environnement. Concrètement, le commerce équitable se traduit par une convention de partenariat établie entre un acheteur (entreprise de distribution par exemple) et un producteur afin de lui garantir un revenu minimum quelles que soient les fluctuations du marché.
L’idée est de lui assurer une part de revenus plus importante que celle qu’il obtiendrait dans le commerce conventionnel, ce qui se répercute sur le prix payé par le consommateur. Au fait le consommateur accepte de payer plus pour soutenir le producteur.
Encadré par des cahiers de charges stricts, il est basé sur des modes de production, de commercialisation et de consommation qui contribuent au développement durable à travers plusieurs principes : de meilleures rémunérations pour les paysans producteurs, le respect des droits fondamentaux des producteurs et travailleurs, la préservation de l’environnement.
Mali Tribune : Comment est née l’idée du commerce équitable au Mali ?
C D. : Au Mali, les premières activités du commerce équitable ont été entreprises par la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) en 2002 avec la promotion du coton équitable dans la région CMDT de Kita.
De 2002 à 2008, des dizaines d’établissements scolaires ont été construits dans la zone de Kita avec les primes du commerce équitable. De cette expérience de 2004 à 2017, Helvetas a accompagné la CMDT et les producteurs dans la promotion du coton biologique et équitable et d’autres produits (karité, sésame, fonio) avec les producteurs de la Fédération nationales des producteurs de l’agriculture biologique et équitable du Mali (Fenabe).
Mali Tribune : Quels sont les secteurs concernés par ce commerce et quel est l’apport de ce commerce à l’économie malienne?
C D. : Au Mali, les secteurs concernés sont : le coton, le karité, la mangue, le fonio, le sésame. Il est difficile d’estimer la part du commerce équitable dans l’économie du Mali. Toutefois cette part reste très faible.
Mali Tribune : Ce commerce est-il pratiqué au Mali ?
C D.: Aujourd’hui, à la faveur du projet équité financé par l’AFD en partenariat avec l’AOPP et mis en œuvre par AVSF, le Collège du commerce équitable au Mali (CCEM) a été mis en place au Mali composé de la Fédération nationale des producteurs de l’agriculture biologique et équitable du Mali (Fenabe) sur le coton, l’Union des producteurs de mangue de Yanfolila sur la mangue, l’Union des producteurs de karité de Dioïla Coprokazan (Coopération des producteurs de karité de Zantiébougou), la Coopérative des transformateurs de karité de Dioïla, la Coopérative des transformateurs de karité de Sanankoroba.
Propos recueillis par
Fatty Maïga
(Stagiaire)