CAN 2008 – Humanitaire – Immigration : Les convictions de Malamine Koné

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Notre compatriote Malamine Koné, patron de Mk Promotion et promoteur de la marque Airness est un homme comblé. Il vient en effet d’être élu meilleur entrepreneur mondial de l’année 2007. Une distinction que vient de lui remettre la jeune chambre économique mondiale, lors d’une grandiose cérémonie à Antalia (Turquie), le 10 novembre 2007. C’est la première fois qu’un Africain soit élevé à ce titre.
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rnUne distingtion méritée par un homme qui à force de travail et d’abnégation a, en six petites années, hissé son entreprise au rang de première marque sportive en France.
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rnAu même moment, l’enfant de Nièna se voit investi d’autres nobles missions à travers sa patrie le Mali et l’Afrique. En l’occurrence, celles humanitaires.
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rnIl a décidé en effet de voler au secours de centaines d’enfants de la rue, au Niger, avec la construction de plusieurs salles de classe à Niamey pour scolariser ces enfants en difficulté. Coup d’envoi d’actions humanitaires que Malamine Koné entend étendre à d’autres pays de la sous région. Dans un entretien exclusif qu’il nous a accordé à Paris au siège de MK Promotion, situé à rue Bayard, Malamine a abordé avec notre reporter, divers sujets dont la participation des Aigles à la prochaine Can au Ghana, ses actions au Niger, l’immigration ainsi que ses futurs projets pour la jeunesse malienne.
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rn Vous êtes le patron de MK-Promotion et promoteur de la marque Airness. On sait aussi que vous êtes conseiller spécial auprès de la fédération malienne de foot ball. A quelques semaines du début de la Can 2008, quels sont les sentiments qui vous animent à l’approche de cette compétition continentale ?
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rnC’est un sentiment positif qui m’anime. Je pense que le sport malien dans sa globalité est dans une dynamique positive aujourd’hui, dans une dynamique de victoire. Je voudrais féliciter les joueurs locaux qui viennent de remporter la coupe Cabral. Je voudrais féliciter une fois de plus nos reines d’Afrique, ces filles qui viennent d’être sacrées championnes d’Afrique de basket ball. Je tire également mon chapeau à notre champion du monde de Taekwondo. Je pense sincèrement que le sport malien se porte bien et que les Aigles maliens vont s’inspirer de toutes ces victoires pour porter haut les couleurs du Mali lors de la Can- 2008.
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rn Au Ghana, les Aigles vont évoluer avec de nouveaux maillots que vous avez déjà présentés officiellement. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
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rnJ’ai essayé de dessiner un maillot très épuré, un maillot près du corps, un maillot moderne. Parce qu’on a retrouvé une nouvelle équipe, une équipe qui a retrouvé confiance en elle-même, une équipe qui a conscience de son talent, qui a conscience de son potentiel. Je pense sincèrement que ce maillot les aidera à bien représenter les couleurs nationales du Mali et surtout, à les aider à aller le plus loin possible dans cette compétition.
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rn M. Koné, auriez- vous déjà un message à l’adresse des joueurs et du public malien ?
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rnJe voudrais rendre hommage à tous ces supporters qui ont supporté les Aigles pendant les phases éliminatoires. Malgré quelques résultats mitigés le peuple malien est resté toujours soudé derrière son équipe. Rendre hommage aussi à tous ces supporters qui se sont déplacés au Togo sachant très bien que c’était un déplacement à risques. Cela a montré vraiment tout l’intérêt que l’on porte à nos joueurs, au football. Je voudrais donc dire aux joueurs d’avoir conscience de cela. Car  c’est tout un peuple qui est derrière eux et qu’ils ont le talent et le potentiel nécessaires pour remporter cette coupe. Ils ont donc, je pense, l’obligation de se battre, de mouiller vraiment le maillot pour nous apporter enfin cette coupe que les Maliens attendent depuis si long temps.
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rnLe Mali, la Côte d’Ivoire, le Nigeria le Bénin, comment voyez vous ce groupe ?
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rnEtre tombé dans cette poule où il y a, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Bénin et notre pays, je pense que c’est un très bon groupe. Nos joueurs ont sûrement besoin d’être motivé, ils ont besoin aussi de challenge. De ce point de vue la Côte d’Ivoire et le Nigeria représentent sans doute pour eux, un vrai challenge. A coup sûr, se trouver dans ce groupe, ne peut que motiver les joueurs maliens. Ils ont là, un véritable défi devant eux. Au-delà même de ce groupe, le Mali a toutes les chances de l’emporter.
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rnUn pronostic ?
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rnJe suis né en Côte d’Ivoire. J’ai eu Drogba comme ambassadeur. Donc, je dirai tout naturellement le Mali et la Côte d’Ivoire.
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rnM. Koné vous avez fait dernièrement des propositions concernant l’incorporation  des joueurs locaux dans l’équipe nationale. Qu’en est-il aujourd’hui de ces propositions ?
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rn Je pense que le souhait de chaque malien aujourd’hui c’est de relever le niveau du championnat national. Je souhaite soumettre au ministère de la jeunesse et des sports et à la fédération malienne de football, l’idée d’instaurer à terme un système de quota qui ouvrirait les portes de l’équipe nationale à nos joueurs locaux. Je pense que si l’on veut relever le niveau du championnat, il faut motiver les locaux en leur donnant la chance d’évoluer en équipe nationale. Il faut leur dire que s’ils se battent et qu’ils se surpassent, alors il y a une possibilité de joueurs dans l’équipe nationale. Je pense que cela peut être une solution pour relever le niveau du championnat national.
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rn Au-delà de l’équipe nationale est ce que vous avez d’autres projets à court, moyen et long terme pour le football malien ?
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Je pense que le sport, c’est avant tout, des valeurs. En sport on parle souvent de respect. Nous avons organisé en partenariat avec le comité olympique et avec le ministère de la jeunesse, une journée de sensibilisation sur le fair-play. Je pense qu’il y a beaucoup d’autres choses à faire, et qu’il faut continuer dans cette démarche. Expliquer encore un peu plus à la jeunesse malienne que le foot, le basket, le sport en général c’est le respect, le travail, la rigueur, c’est le dépassement de soit, c’est de l’abnégation. En somme ce sont toutes ces valeurs qui permettent à quelqu’un de réussir dans la vie. Si j’ai
eu cette réussite aujourd’hui, c’est bien grâce à la combinaison de toutes ces valeurs. Et je pense qu’il est indispensable de les transmettre à cette jeunesse qui a tant besoin.
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rnEn dehors du Mali, peut-on savoir les activités au plan sportif que MK Promotion mène à travers l’Afrique et dans le reste du monde ?
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rnDans le monde Airness est bien sûr le premier équipementier français. Airness est devenu aujourd’hui une marque multisports. Airness est présent dans le basket, dans le rugby et nous venons cette année de faire une entrée très remarquée dans le monde du tennis avec Nikolaï Davydenko, n° 4 mondial ; avec Nadia Pétrova (chez les filles) qui est aujourd’hui n° 10 au classement ATP. Airness, c’est huit sélections africaines, bientôt neuf avec le Niger.
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rn Quelles sont les activités que vous menez à travers l’Afrique au plan sportif ?
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Sur le plan sportif, MK Promotion habille avec la marque Airness plusieurs sélections africaines, ainsi que des clubs dans différents sports français et européens. Je suis beaucoup plus impliqué au Mali, mon pays, que dans les autres pays où c’est principalement du mécénat. Et nos actions sont à but humanitaire.
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rnSelon certaines informations, vous tentez actuellement une expérience dans le domaine de la téléphonie mobile .Qu’en est-il ?
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rnAirness, il faut le préciser, est présent aujourd’hui dans huit secteurs différents. On fabrique le téléphone portable et nous faisons partie des meilleures ventes, on fait tout ce qui est des fournitures scolaires ; Airness, ce sont les chaussettes et les chaussures, c’est la bagagerie, c’est du textile, ce sont les lunettes avec le groupe Ali…En fait, c’est une marque qui se développe bien et on veut montrer qu’on sait faire. Airness, c’est montrer qu’avec le travail et l’abnégation, aucune barrière n’est infranchissable. Vous savez, c’est aussi pour lutter contre les préjugés. On a trop tendance à se sous-estimer, à dire que parce qu’on a une couleur, qu’on vient de la banlieue, qu’on est arrivé ici, qu’on ne peut donc pas réussir.
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rnVous aimez à dire, la réussite n’a pas de couleur ?
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rnExactement, on veut montrer à travers cette réussite que connaît aujourd’hui la marque Airness   que si l’argent n’a pas d’odeur, la réussite n’a pas de couleur. Je veux en être la preuve en tout cas. Je veux le transmettre aux autres, leur dire de se battre, de couper court à tous ces préjugés selon lesquels un noir ne peut pas réussir ou qu’un arabe ne peut pas réussir. Je crois que la réussite n’a pas choisi de couleur. C’est à nous de le démontrer par le travail.
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rnAvez-vous un secret ?
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rnMon secret, c’est vous, ce sont mes parents, c’est le Mali qui m’a donné cette force et l’éducation que j’ai. Parce que le Mali m’a appris énormément de choses : le partage et la combativité que j’ai en moi. Je sais que c’est très dur. Et si on doit réussir au Mali ou en Afrique, ce sera par le travail. Cette abnégation et cette détermination de ne jamais me décourager, de continuer à me battre, sont autant de vertus que j’ai eues au Mali. Et je ne fais que les appliquer ici, en Europe, et ça marche.
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rnOn sait que vous menez également d’autres activités humanitaires au Mal. Dernièrement vous étiez au Niger. Pourquoi ce pays et quelles sont les actions que vous avez déjà menées là bas ?
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Je me suis rendu il y a deux semaines au Niger sur invitation de Alphadi pour y parrainer le festival  « Fima » qui est l’un des plus grands festivals sur le continent africain. Nous avons essayé de donner un coté humanitaire à cette manifestation. Je suis allé à la rencontre des jeunes de la rue. J’ai pris l’engagement de construire plusieurs salles de classes pour essayer de réintégrer cette  jeunesse défavorisée  dans le circuit scolaire. Je pense que si l’on veut réussir, la réussite passe forcément par l’éducation. Il y a beaucoup de jeunes qui sont malheureusement dans la rue. Qui sont sans avenir et qui n’ont pas de rêve encore. Je reste convaincu qu’il faut les intéresser à l’école ; parce que si moi, j’ai réussi, c’est grâce à l’école et grâce à une éducation. Donc, j’essaie de transmettre cette vision en  Guinée, au Bénin, en cote d’Ivoire et au  Niger.
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rnLe Niger est un pays qui est presque similaire au Mali, où près d’un million de Maliens vivent. Ça m’a incité à m’investir de plus pour ce pays. Et toutes ces constructions seront faites au nom du chef  de l’Etat malien, le président Amadou Toumani Touré mais surtout au nom de cette amitié forte qui existe entre le Mali et le Niger. C’est un Malien qui construit là bas, mais c’est au nom du peuple malien. Donc, tout ça pour dire que la réussite, c’est vraiment quelque chose qui doit être partagé.
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rnAprès le Niger,  comptez-vous  poursuivre vos actions humanitaires dans d’autres pays ?  
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Comme j’ai été élu récemment meilleur entrepreneur au niveau mondial, ç’a fait plaisir à nombre de pays africains, dont certains m’ont  même invité à aller prendre la parole devant leur jeunesse, et à essayer toujours de tirer celle-ci vers l’avant. Je suis profondément  convaincu qu’il existe une énergie positive et une sorte de réussite de cette jeunesse africaine qui ne demande qu’à retrouver le chemin de la reconnaissance. Cette jeunesse a beaucoup de choses à nous dire et à nous prouver. Elle veut qu’on lui donne des moyens, elle veut qu’on l’écoute. Moi, je veux être présent pour dire à cette jeunesse que c’est possible.
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rnJe suis invité en Côte d’Ivoire le 15 février prochain pour recevoir le prix de l’Excellence. On va bien sûr en profiter pour aller à la rencontre des ressortissants maliens dans ce pays.  Nous mettrons ce voyage à profit pour faire passer un message à la jeunesse ivoirienne, lui dire que c’est possible. Malgré la guerre qu’a connue la Côte d’ivoire, il ne faudrait pas baisser les bras, il faut plutôt continuer à se battre. Il est de notoriété publique que la Côte d’Ivoire constitue la plaque tournante de l’Afrique de l’ouest. Nous partons en Côte d’Ivoire pour rencontrer la jeunesse, les enfants atteints du sida  et ceux victimes de la guerre. Bref, nous avons plein de choses en perspecti
ves pour ce pays.
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rnEn ce moment, qu’est ce qui vous tient le plus à cœur, en direction des pays tels le Mali, le Niger et la Côte d’Ivoire ?
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rnAider, à la hauteur de mes moyens, les gouvernements à poursuivre les politiques de développement mises en place en faveur des jeunes, apporter à ces jeunes des idées pour que les choses puissent avancer. Malgré ma réussite personnelle, quand je suis dehors et qu’on parle négativement de l’Afrique, je me sens concerné directement. Donc, je me dis que si j’ai les moyens de faire avancer les choses, pourquoi ne pas le faire. C’est primordial pour moi de retourner en Afrique et de contribuer à faire avancer les choses, de soutenir les actions de développement dans les limites de mes moyens. Je rends hommage, ici,  à toutes ces associations et à toutes ces personnes prises individuellement qui se battent au quotidien pour que les choses avancent sur notre continent. Sans les efforts conjugués desquelles personnes, on n’y arrivera pas.
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rnVous venez de recevoir le prix du meilleur entrepreneur mondial de l’année 2007. Que représente-t-il  pour vous ?
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Il  représente beaucoup pour moi et beaucoup pour le continent africain, mais également pour tous ces Africains qui ont fait le déplacement sur la Turquie. Car nombre d’Africains étaient présents en Turquie, à ma grande surprise, pour me voir recevoir ce prix. Ils sont venus du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de l’île Maurice, du Togo, de partout pour me témoigner leur solidarité et leur sympathie en plus de leurs félicitations. J’attendais de recevoir un jour pareille distinction pour vraiment m’engager davantage et me surpasser de plus.
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rnQue comptez-vous faire dans l’immédiat pour le Mali?
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rn Je suis en train de voir avec le directeur de l’APEJ (Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes) pour instaurer au Mali, et ce dans un court délai, un prix Malamine Koné. J’en ai même soufflé mot à Monsieur le président de la République déjà. Il faut aller au-delà des mots et soutenir vraiment cette jeunesse qui a envie d’entreprendre ou donner cet esprit entrepreunarial à cette jeunesse qui en a besoin. Je veux m’impliquer pleinement. Parce que ma réussite sert d’exemple et, si elle sert d’exemple, il faut que je m’implique sans réserve. Alors ce prix Malamine Koné, je ne veux vraiment pas vous en parler aujourd’hui, on aura l’occasion d’en parler prochainement une fois qu’on l’aura mis sur pied. Mais c’est un prix qui va donner cet esprit entrepreunarial à notre jeunesse. Je serai à coté des jeunes du Mali pour les pousser.
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rnParlant d’immigration, on vous cite souvent comme un modèle d’intégration !
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rnJe regrette juste une chose, et ça me tiens à cœur : que quand il y a des débats sur l’immigration, on me cite souvent comme exemple, mais je regrette de ne pas être invité surtout quand ça se passe en Afrique. Je regrette justement de ne pas être invité à débattre de l’immigration. Parce qu’on parle d’immigration positive ou d’immigration choisie. Je veux dire qu’on a besoin de l’immigration, mais pas dans n’importe quelle condition et pas n’importe comment. On doit avoir un discours clair et précis face à notre jeunesse. Bien sûr qu’on a besoin d’aller en Europe pour apprendre, mais il faut dire aussi à cette jeunesse d’être capable de revenir en Afrique pour la  construire. Parce que si on fuit tous l’Afrique, qui la développera à notre place ? C’est important, il y a peut être un sacrifice à faire à un moment donné ; mais il faut qu’on aille à l’extérieur avec toujours le souci de revenir construire. Il ne faut pas qu’on vide l’Afrique. Et il ne faut pas non plus qu’on nous dise de rester chez nous, de ne pas sortir pour aller voir ailleurs.
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rnVous savez, quand on parle aujourd’hui de mondialisation, on parle d’ouverture, le monde ne peut pas s’ouvrir et qu’on demande dans le même temps aux Africains de se refermer sur eux-mêmes. Non ! Je suis pour l’ouverture, mais je suis attaché profondément au principe d’un  retour chez soi pour construire. Voilà le discours que j’ai envie de tenir à l’adresse de la jeunesse malienne en particulier et en général à la jeunesse africaine. En Europe, on a beau faire, ceux qui ont réussi sont considérés et ceux qui ne réussissent pas ne sont pas considérés. C’est pour cela qu’à un moment donné, il est bon qu’on prenne l’immigration au sérieux. Il faut parler franchement aux gens parce que beaucoup viennent pour perdre leur temps, parfois leur vie ici.
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rnCertains candidats à l’immigration meurent dans le désert, d’autres dans les océans. Donc, à un moment donné, il faut qu’on responsabilise pour aider l’Afrique à trouver sa place dans le monde. Le monde avance et nous sommes peut être en train de régresser. Nos politiques font certainement des efforts, mais on a besoin de chacun, on a besoin de débattre sérieusement sur l’immigration. On ne doit pas écouter les autres et puis suivre. En tout cas, leur dire : allons-y découvrir ce que les autres font ! Allons-y voir par curiosité comment les autres avancent, mais faisons avancer chez nous aussi.
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rnOn vous a entendu, lors de votre discours en Turquie, inviter les jeunes à relever les défis. Au Niger, vous leur avez demandé de se battre. Aujourd’hui, quel est le plus grand défi que vous comptez relever dans les mois, sinon les années à venir ?
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rnOn peut remercier le chef de l’Etat d’avoir mis en place l’Apej pour venir renforcer l’Anpe, mais malgré cela on a près de 70% des jeunes en âge de travailler encore au chômage. Ce qui m’anime, c’est vraiment réduire ce taux très fortement, c’est aussi de donner de l’espoir, donner du rêve à toute cette jeunesse, surtout essayer toujours en soutenant les institutions sur place, mais démontrer qu’on peut en Afrique créer des emplois. C’est le plus important. Ce n’est pas le football qui est le plus important. Vous l’avez justement dit tout à l’heure que ce  ne sont pas la politique et le football qui sont les plus importants ; mais le constat, c’est la réalité qu’il y a là. Ce sont tous ces jeunes qui prennent du plaisir après une victoire. Et après, qu’est ce qu’on va faire ?
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rnC’est ce « après » qui m’intéresse, moi, surtout après la qualification des Aigles pour la coupe d’Afrique 2008 et notre éventuelle qualification à la prochaine coupe du monde ! et pourquoi pas la victoire des Aigles au Ghana, inchallah ! c&rsquo
;est cela qui m’intéresse : qu’est ce qu’on fait après ? Moi, je me dis c’est très bien, six minutes voire une heure de bonheur, mais qu’est ce que les jeunes vont faire après ? Ils vont rentrer chez eux et puis demain qu’est ce qu’on va faire ? Voilà ce qui intéresse Malamine Koné. Et voilà ce que Malamine Koné a envie de développer réellement parce que la réalité est là. Je suis un chef d’entreprise, je ne suis pas un politicien, je ne serai jamais un politicien. Je suis un chef d’entreprise, c’est du concret ! Quand on est dans l’entreprise, on gère le concret et moi, je gère le concret, je n’aime pas le rêve. Rêver, c’est bien pour avoir des objectifs. Après, il faut se donner les moyens pour les atteindre.
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rnY’a-t-il quelqu’un ou un groupe de personnes à qui vous dédiez ce prix ?
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rnBien sûr. Je voudrais dédier ce prix de meilleur entrepreneur à la JCI malienne, en particulier à M. Boubel Konaté qui a eu l’idée de déposer le dossier et je l’en remercie. Parce qu’ il m’a montré qu’il croyait en l’histoire et que cette histoire pouvait aussi plaire et même convaincre une communauté internationale ; parce que c’étaient plusieurs pays qui ont voté et cela a permis de mettre le Mali en lumière. Parce qu’en Turquie, les gens étaient très heureux et grâce à cela, on a eu un vice- président malien élu à la Jeune chambre internationale juste après mon passage dans ce pays. Merci à Boubel Konaté. J’espère que ça sera motivant pour cette jeunesse qui, de plus en plus, se recherche.. Je suis encore jeune et je sais comment je me bats tous les jours. La vie de tous les jours est un défi même pour vous, les journalistes.
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rnAvez-vous un rêve, si oui, lequel ?
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rnC’est qu’un jour l’Afrique toute entière devienne un modèle.
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rnEntretien réalisé
rnPar notre envoyé spécial à Paris
rnC. H. Sylla          
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