Campagne cotonnière 2013/2014 : Une production de 450. 000 tonnes attendues…

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CottonBien que les pluviométries aient différé, selon les zones de production, nous espérions qu’à défaut de 600 000 tonnes, nous pourrions atteindre entre : 500 et 550 000 tonnes de coton graine au sortir de la présente campagne de 2012/2013. Mais, déjà sur la base des indices, je peux soutenir ici, qu’il est fort possible que nous atteignons au moins entre : 450 et 500 000 tonnes de coton au sortir de cette présente campagne de commercialisation, ce, en dépit de toutes les contraintes que nous équipes de productions ont rencontré durant la saison hivernale, notamment le déficit de pluies constatées dans certaines zones.

 

 

Pour plus de détails, nous avions rencontré le PDG de la CMDT, Salif Abdoulaye M. Cissoko, qui garde un bon espoir pour cette campagne cotonnière.

 

Coq cocorico : Mr Salif Abdoulaye M. Cissoko, en tant que PDG de la CMDT, peut-on connaître avec vous l’impact et quelle importance joue le système coton sur l’économie nationale en général et dans l’économie des producteurs cotonniers en particulier ?

 

 

Mr Salif Abdoulaye M. Cissoko, le PDG de la CMDT : Merci d’être venu à nous pour comprendre l’impact du système coton dans l’économie de chère patrie. Mais avant de répondre à cette question, permettez-moi de vous confier que la Compagnie malienne du développement des textiles (CMDT) est née des cendres de la Compagnie française du développement des textiles (CFDT) en 1974. Elle est une société anonyme d’économie mixte, chargée de gérer la production, la promotion et la commercialisation du coton au Mali.

 

 

Pour la petite histoire, je vous informe que la CMDT est créditée d’un capital de 7.982.340.000FCFA, détenu par l’Etat du Mali. Son principal partenaire est français, il s’agit de : GEOCOTON (ex-DAGRIS). Les activités menées par la CMDT se reposent essentiellement sur la production du coton graine à travers un système de production dit : Système coton ; l’égrenage du coton graine et surtout la commercialisation des produits finis, parlant de la fibre et la graine du coton. Pour votre information, en dehors de la fibre qui est en grande partie exportée, les graines sont commercialisées à 99% au niveau national. Vous savez, grâce à une politique de rentabilisation mise en place par la CMDT, les graines du coton sont transformées ; en huile alimentaire, en savon et en aliment bétail.

 

 

Parlant de l’impact du système coton sur l’économie nationale d’une façon générale, je soutiendrais plutôt que les impacts du système coton dans l’économie nationale sont bien multiples. Tout d’abord, je vous dis ici, que de nos jours, il y a assez d’emplois qui ont été créés au niveau de la CMDT, avec plus de 1108 agents permanents et plus de 2500 agents saisonniers.

 

 

Aussi, permettez-moi, de confier que depuis plusieurs années, le coton reste et demeure le principal produit local exporté par notre pays. Son importance sur l’économie nationale se mesure par : « La part de la production nationale liée directement à sa production, où environ : 4 à 4,5 millions de personnes y activent de façon permanente. C’est le lieu de souligner que le niveau de production du coton, qui a atteint plus de 620 000 tonnes lors de la campagne 2003/2004, avait prématurément chuté à un peu plus de 200 000 tonnes lors de la campagne 2008/2009. Il faudra rappeler que cet état de fait, était consécutive (chute) à l’effet de la crise cotonnière au niveau international.

 

 

Par contre, il y a lieu de noter que les efforts de relance entamés depuis déjà quelques campagnes, ont permis de rehausser le niveau de production du coton au Mali à plus de 400 000 tonnes lors de la campagne 2011/2012. Là, je précise, que cela a été, en dépit des difficultés pluviométriques, qui ont quelque peu émaillé les activités de nos producteurs agricoles en général et cotonculteurs en particulier. Au Mali, nul ne doute présentement du niveau de contribution du système coton à l’autosuffisance alimentaire des populations.

 

 

En effet, c’est dans le système coton que sont produits plus de 55 à 57% des productions nationales en céréales sèches, je veux parler par exemple : du maïs, du mil, du sorgho, de la pomme de terre, entre autres productions vivrières. Pendant chaque année et cela est vérifiable, la zone cotonnière a toujours dégagé un excédent céréalier. Rien que pour la campagne 2011/2012, la production de céréale de la zone cotonnière a été de plus 1,5 millions de tonnes avec un excédent net d’environ 420 000 tonnes.

 

 

Je dirais que l’importance du système coton dans le développement des tissus : économique et industriel du pays notamment, à travers les usines textiles et les unités de triturations de la graine de coton est très énorme.

 

 

De nos jours, on peut soutenir que le système coton est le moteur pour le développement de l’économie nationale. Il demeure une vraie clef déclencheuse d’activités pour plusieurs autres secteurs et sous secteurs de l’économie de notre pays : les banques, les assurances, les entreprises de transit, les transports, le commerce des intrants, le commerce du carburant et de lubrifiants, l’industrie textile, l’industrie oléagineuse, d’une façon générale, c’est tout le système économique et commercial qui est concerné par le coton.

 

 

Sans pour autant se jeter de fleurs à qui que ce soi, il faut avouer que le secteur cotonnier est un moteur essentiel de développement pour de nombreux pays du continent, du faite que ce secteur apporte à un nombre important de nations africaines des solutions à la gestion des affaires : publiques et privées. Nul ne l’ignore aujourd’hui, le système coton est pourvoyeur de revenus, d’emplois, de devises pour plusieurs nations africaines dont le Mali.

 

 

Il constitue un puissant facteur de d’industrialisation, tout en jouant sa partition dans la modernisation des systèmes de production agricoles et dans la structuration professionnelle du monde rural. Par ailleurs, c’est le lieu de soutenir que le coton est le deuxième produit exporté du Mali après l’or, il se place devant le bétail et les autres activités rurales.

 

 

 

Coq cocorico : Mr Salif Abdoulaye M. Cissoko, le PDG de la CMDT, que doit-on retenir pour la campagne en cours, je veux parler de la campagne 2012/2013       ? Puisque des enquêtes effectuées par nos soins, l’on comprend aisément que la prévision de production en début de campagne était l’atteinte d’au moins 600 000 tonnes de coton graine, qu’en est-elle exactement ?

 

 

Mr Salif Abdoulaye M. Cissoko, le PDG de la CMDT : Comme vous le savez, une prévision est toujours faite à la suite d’études. Les études que nos différentes équipes techniques ont eu à effectuer en début de campagne,  l’ont été, dans l’espoir d’une abondance de pluies. Qu’à cela ne tienne, bien que les pluviométries aient différé selon les zones de production, nous espérions qu’à défaut de 600 000 tonnes, nous pourrions atteindre entre : 500 et 550 000 tonnes de coton graine au sortir de la présente campagne de 2012/2013. Mais avec toutes les difficultés que vous n’êtes pas censé ignorer, je soutiens que sur la base des indices, il est fort possible que nous atteignons au moins entre : 450 et 500 000 tonnes de coton au sortir de la présente campagne de commercialisation, malgré les contraintes que nous équipes de productions ont rencontré durant la saison hivernale, notamment le déficit de pluies constatées dans certaines zones.

 

 

Vous savez, nous sommes actuellement dans une dynamique de relance totale et complète de la culture du coton au Mali, et à ce jour, je vous dis que les signes « annonciateurs » sont favorables et nous espérions relever le défi de ce gros challenge pour notre pays, avec la grâce du bon Dieu lors des prochaines campagnes.

 

 

Sur un tout autre plan, je confie que l’égrenage se passe dans les conditions meilleures. Avec plus de 17 usines d’égrenage de coton d’une capacité de 575 000 tonnes, en plus d’un parc fourni de 150 véhicules et engins de manutention, sans tenir compte de trois autres unités industrielles de transformation de la fibre de coton : COMATEX, BATEX et FITIMA, qui fonctionnent à souhait, je demeure convaincu que nous espérances seront comblées.

 

 

Aussi, je ne saurais faire fi de l’existence de deux autres unités industrielles, notamment : HUICOMA et FAMAB, en plus d’un nombre important d’unités semi-industrielles pour la trituration de la graine de coton. Dans le système coton, toutes ces mini-unités industrielles de transformation demeurent des actrices prépondérantes devant nous permettre de sortir avec la tête haute à la fin de la campagne en cours.

 

 

Coq cocorico ; M. le Président directeur général de la CMDT : Quel type de production de fibre est recommandée dans les marchés quand on sait que les exigences sont de plus en plus forte et sans compter aussi la concurrence qui ne cesse de s’accentuer  au niveau international?

 

 

M. le Président directeur général de la CMDT : En toute réalité, j’apprécie à sa juste valeur cette question. Bien, en faite, je tiens à préciser ici, que depuis déjà quelques campagnes, la stratégie de la CMDT, est de mettre un accent particulier sur la qualité du produit (coton). Vous savez, de 63% de grades de tête, lors de la campagne 2004/2005, la société a de surcroit réalisé plus de 93% de grades de tête en 2008/2009. Lors des campagnes de 2010/2011 et 2011/2012, nous avions pu maintenir ce cap à hauteur de souhait. Et parlant de la présente campagne, notre objectif de réaliser au moins entre 95 et 100% de grades de tête.

 

 

Je précise que des dispositions sont prises par nos différentes équipes sur le terrain pour l’atteinte de l’objectif planifié en début de campagne. Le leitmotiv à la CMDT se repose sur la qualité, pour cela, la CMDT s’est engagée dans une démarche de qualité afin d’obtenir la certification aux normes iso 9001-version 2008.

 

 

Par ailleurs, je soutiens que le coton malien est classé en grade sur des standards locaux ou types de vente commerciaux en corrélation avec les standards africains et internationaux.

 

 

Coq cocorico : M. le Président directeur général de la CMDT : Comment faites-vous pour organiser et coordonner tout ce gros système autour de la culture du coton ?

 

 

M. le Président directeur général de la CMDT : Merci pour cette autre question. Parlant d’organisation, je vous confie que la CMDT est gérée par un Conseil d’Administration. Ce Conseil est composé de neuf (09) membres dont huit (08) pour l’Etat du Mali et un (01) pour GEOCOTON, ex-DAGRIS.

 

 

La CMDT est dirigée par un Président directeur général appuyé par six (06) directions centrales et cinq (05) filiales : Sud sa (Sikasso et Bougouni) ; Nord Est sa (Koutiala et San) ; Centre sa  (Fana et zone OHVN) ; Ouest (Kita) et une Officine de classement du coton dénommée : OCC et qui est basée à Koutiala. Comme il n’est de se répéter parfois, la société emploie 1108 agents permanents et 2500 agents (travailleurs) saisonniers pendant la campagne d’égrenage et de commercialisation.

 

 

Comme zone d’intervention, la CMDT intervient dans les terroirs situés au sud du fleuve Niger (le cercle de Dioïla da        ns la région de Koulikoro ; les cercles de Baraouéli, de Bla et de San dans la région de Ségou et l’intégrité des cercles de la région de Sikasso). Egalement à l’Ouest, elle intervient dans le cercle de Kita en première région de Kayes sur une superficie de 134 518 km2 regroupant plus de 6345 villages et hameaux, abritant une population qui va 3,4 à 4 millions de personnes, soit entre 28 et 32% de la population nationale.

 

 

La zone regroupe les climats soudano-sahéliens, soudanais et guinéens. Faut-il préciser que la saison des cultures correspond à la période pluvieuse et mi-mai à début octobre.

 

 

Propos recueillis par Zhao Ahmed A. Bamba

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1 commentaire

  1. En voilà la preuve si besoin en était que le malien ne déteste pas complètement tout ce qui est blanc.

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