Pour la 4ème fois consécutive, la sous-section de Hamdallaye de la section IV de la Fédération nationale des chasseurs du Mali organise le ‘’Week-end culturel Hamdallaye Donko’’. Ce sera les 6 et 7 mai 2011, sur le terrain de la Pmi. Pour en savoir plus sur cet événement culturel dont l’audience croît de plus en plus dans la commune IV, nous avons approché le président de la sous-section de Hamdallaye, Bréhima F. Coulibaly.
Le Challenger : M. le président, la sous-section de Hamdallaye de la section IV de la Fédération nationale des chasseurs du Mali que vous présidez organise, du 6 au 7 mai 2011, la 4ème édition du ‘’Week-end culturel dénommé ‘’Hamdallaye Donko’’. Quels sont les objectifs visés par l’organisation d’un tel événement ?
Bréhima F Coulibaly.
À travers l’organisation de ce week-end culturel, nous visons plusieurs objectifs. Il s’agit d’une part d’assurer une animation culturelle dans le quartier et, d’autre part, favoriser et renforcer les relations d’amitié entre les habitants d’Hamdallaye et d’autres quartiers.
Peut-on savoir avec vous les activités-phares de ce week-end culturel ?
L’ouverture aura eu lieu ce vendredi. De 16 h 30 mn à 18 heures, il y a le bara. La nuit, c’est la prestation des marionnettes de Lassa. Le lendemain, de 8 heures à 12 heures, il est prévu une conférence-débats sur le voisinage. Le conférencier est Dr Mamadou Kéïta de l’association N’Ko. L’après midi, ce sera le ‘’balani’’ et, la nuit, la veillé des chasseurs. On a invité les grands maîtres chasseurs de Bamako, notamment le chef traditionnel, Gaucher Niakaté, le président Mohamed Coulibaly, Seydou Diakité dit Warabatiatio, Baba Diallo dit Filababa, Tiémoko Doumbia. Bref, tous les chasseurs de Bamako.
Ces journées comme vous le dites en sont à leur 4ème édition. Avez-vous songé à tirer le bilan des éditions précédentes ?
Je peux dire que le bilan est globalement positif. Lors de la conférence-débats sur l’historique du quartier de Hamdallaye – c’était la 1ère édition, il y a deux vieilles personnes qui ne s’adressaient pas la parole depuis 7 ans. Ce jour-là, elles se sont pardonnées en se serrant la main devant tout le monde. Il y avait un groupe de personnes qui voulait partager notre quartier. C’est-à-dire, il y avait des gens qui ne voulaient pas du chef de quartier. Et, pour cela, ils étaient prêts à diviser le quartier en Hamdallaye I et II. A cause, de ces journées, ils ont renoncé à leur action. Ce qui était notre souhait.
M. le président, la chasse reste toujours un domaine qui a ses secrets et autres interdits. Si l’on vous demandait de rappeler le rôle des chasseurs dans la société traditionnelle malienne, que diriez-vous ?
Le chasseur est un guérisseur, un tradi-thérapeute. Au temps de Soundiata, Samory, Biton, Da Monzon, les chasseurs étaient des guerriers. Ils font la chasse en brousse. Mais aussi, ils jouent un rôle très important dans la protection des personnes et leurs biens. Dans certaines parties du Mali, ce sont les chasseurs qui assurent la sécurité de la population.
Aujourd’hui, on assiste à une disparition progressive de nos forêts avec tout ce que cela entraîne comme conséquences dans la dégradation de notre cadre de vie : rareté des pluies, désertification, réchauffement climatique, effet de serre, sécheresse, famine…. Les chasseurs comme vous peuvent-ils jouer un rôle dans la lutte contre le déséquilibre de l’écosystème ? Si, oui comment ?
Les chasseurs tuent mais ne détruisent jamais la forêt. Sans la forêt, il n’y a pas de gibier. Or, s’il y a chasse, c’est pour tuer le gibier. La désertification est due à beaucoup de facteurs. Il y a des gens qui coupent des arbres pour les besoins de bois de cuisine ou de charbon de bois ou de construction. La multiplication des hameaux de culture détruit la forêt. Au contraire, les chasseurs n’aiment pas détruire la forêt.
Pourquoi le thème du ‘’voisinage’’ ?
C’est pour bien rapprocher les gens, consolider les liens dans la cohabitation. Dans le voisinage, il y a beaucoup de choses. C’est presque un lien parental. Les voisins étaient naguère considérés comme des personnes de mêmes père et mère. Nous voulons faire revivre le voisinage d’autrefois.
Est-ce que vous avez un message à l’endroit de la population ?
Je lance un appel à l’ensemble de la population de Bamako en général et celle d’Hamdallaye en particulier pour venir massivement nous aider à rendre la fête plus belle.
L’organisation d’un tel événement exige un coût. Vous comptez sans doute sur des partenaires ?
On n’a pas de partenaires. Mais, il y a des personnes de bonne volonté qui nous aident moralement, financièrement, matériellement. Les chasseurs cotisent entre eux. Les grands paient de 20 000 à 25 000 FCFA et les autres de 5 000 à 10 000 FCFA.
Entretien réalisé par Modibo Fofana