Boubacar Diarra, président du Djoliba, à L’Aube : Voici mes priorités…

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Elu le 30 mars dernier à la présidence du Djoliba AC pour un mandat de 4 ans, l’Inspecteur général de police, Boubacar M’Baba Diarra, projette de grands chantiers pour les Rouges. Quels sont ces chantiers ? Comment compte-t-il les concrétiser ? Qu’est-ce qu’il propose pour sortir l’équipe de la mauvaise passe qu’elle traverse en ce moment ? Les réponses dans cette interview qu’il a bien voulu accorder à notre reporter. 

 

Boubacar Baba Diarra
Boubacar Baba Diarra

L’Aube : Vous avez été élu à la tête du Djoliba AC. Comment mesurez-vous cette responsabilité ?

Boubacar Diarra : Pour quelqu’un qui connaît le Djoliba et sa dimension dans l’arène footballistique du Mali et surtout l’efficacité de la personne que je remplace, à savoir Karounga Kéita qui a dédié toute sa vie au Djoliba, j’avoue que la tâche est grande et incommensurable.

 Vous sentez-vous à la hauteur de cette charge à la tête d’une équipe comme le Djoliba ?

Sincèrement, c’est un véritable défi pour moi de succéder à Karounga Kéita. Certes, le travail ne sera pas facile, mais, à cœur vaillant, il n’y a rien d’impossible. Mon amour pour le Djoliba m’aidera à me surpasser. En plus, je pense disposer des ressources nécessaires pour me hisser à la hauteur des attentes. Quand je parle de ressources, il faut entendre par là les moyens mental, physique et intellectuel requis pour conduire le bateau Djoliba  à bon port.

 Quel héritage le président sortant, Karounga Keïta, vous laisse-t-il ?

Karounga nous laisse beaucoup de choses. Il nous lègue des biens matériels et des biens immatériels. Parmi les biens qu’il nous laisse figurent le complexe sportif du Djoliba AC sis à Hèrèmakono qui est d’ailleurs l’un des meilleurs complexes sportifs de Bamako. Ce grand édifice est l’œuvre de Karounga Kéita. Par ailleurs, il nous a aussi et surtout laissé un club épanoui qui fait aujourd’hui la fierté de tous les Maliens sur l’échiquier national et international.

 Que retient le nouveau président de son prédécesseur ?

Je retiens de lui un vrai leader qui a consacré toute sa vie entière pour le Djoliba AC en sacrifiant tout au profit du club. Je retiens de lui un homme très social et investi d’une grande capacité d’écoute. Il n’était pas belliqueux ni dans ses propos, ni dans ses actes. Il était doux et tendre dans tout ce qu’il faisait et avec tous ses interlocuteurs et ses collaborateurs. C’était un vrai chef de famille, un rassembleur qui a fait du Djoliba AC une équipe aujourd’hui enviée. Il sera une source d’inspiration pour moi.

 Quels sont vos grands chantiers au moment où vous entrez en fonction ?

Les chantiers, il y en a beaucoup au regard du contexte exceptionnel du club cette année.

D’abord, le premier chantier est de rehausser le niveau de la performance de l’équipe qui va cette année de contreperformance à mésaventure. Les résultats de l’équipe sont maigres au sortir de la phase aller du championnat national. Nous occupons la quatrième place dans l’élite pour la première fois depuis plus de vingt ans. Donc, notre premier défi est de faire en sorte que l’équipe retrouve ses performances d’antan en vue de prendre la deuxième place du championnat et, pourquoi pas, de remporter la coupe du Mali afin de sortir en compétition africaine la saison prochaine.

Le second défi, qui était la qualification du Djoliba AC en 1/8è de finale de la coupe CAF, a été raté. Le troisième objectif est de rassembler tous les Djolibistes. Il y a eu, au sein de la famille Djoliba, une fracture sociale qui a provoqué le départ de certains de ses membres constitués d’anciens joueurs et des joueurs emblématiques de l’équipe. Nous nous attèlerons à les ramener au sein du Djoliba.

Le quatrième chantier consiste à réorganiser l’administration du club avec la création de nouvelles structures de gestion. Ce travail permettra de déconcentrer et de déléguer le pouvoir de gestion du club en vue de rendre plus lisible et plus efficace l’administration du club.

 Avez-vous des besoins précis afin de mener votre mission ?

J’ai surtout besoin de l’apport de tous les supporters et sympathisants du club. La réussite de ces projets demande une œuvre collective et commune. J’ai besoin de tous ceux qui se reconnaissent ou qui se réclament du Djoliba AC en vue de concrétiser à hauteur de souhait ces projets. Il faut que tout le monde se donne la main. Et je suis convaincu qu’on va atteindre les objectifs qu’on s’est fixés au départ.

 Vous avez parlé d’une fracture au sein du club. Concrètement, qu’est-ce que le nouveau président compte entreprendre pour ramener l’unité ?

Ce travail a déjà commencé. On n’est pas loin de la solution. Les jalons ont été posés lors de l’assemblée générale qui m’a porté à la tête du comité exécutif du club. En effet, les anciens joueurs du Djoliba AC qui avaient initié deux candidatures les ont retirées au profit du choix du conseil d’administration, c’est-à-dire ma candidature. Ça, c’est déjà un pas vers la réconciliation et la retrouvaille.

Au-delà, nous avons déjà entrepris d’échanger avec tous ceux qui étaient partis  en vue de les ramener au sein du club. Je pense que très bientôt tout rentrera dans l’ordre et les dissidences vont disparaître entre les Djolibistes.

 Le Djoliba AC traverse aujourd’hui une mauvaise passe en championnat national et il est même éliminé en coupe africaine.  Avez-vous un « médicament » miracle pour remettre l’équipe sur pied ?

La solution, c’est le travail. Tout le monde doit pleinement jouer sa partition. Il faut que les joueurs redoublent de rigueur dans le travail. Qu’ils acceptent de se remettre en cause. Mais, aussi que l’encadrement technique de l’équipe  trouve les voies et moyens nécessaires pour remédier aux failles de l’équipe en faisant un diagnostic objectif afin de voir ce qui a marché et ce qui n’ a pas marché, en proposant des solutions de sortie de l’impasse.

 Avez-vous une explication à cette impasse de l’équipe ?

Elle s’explique par le départ massif des joueurs de l’équipe qui a joué la finale de la coupe CAF l’année dernière.   Je pense que cette impasse était prévisible, car après cette finale, l’équipe a vu partir 10 joueurs sur un effectif de 11 titulaires. Malheureusement, les dirigeants ne pouvaient empêcher ces départs. Ils étaient obligés de tenir compte de la carrière des joueurs. Car, l’ambition de tout joueur, c’est de faire une carrière professionnelle dans un grand club. Ainsi, dès que les grands clubs viennent chercher les joueurs, on est obligé de les lâcher pour ne pas être égoïste. Donc, ce départ massif des joueurs de la cuvée 20012 a affecté la performance de l’équipe cette année. C’est ce problème que nous connaissons aujourd’hui. Pour remédier à cela, des joueurs ont été recrutés.  Mais, pour que l’équipe retrouve ses charmes d’antan, il lui faut du temps pour que la mayonnaise puisse prendre. Les joueurs ont besoin de se créer entre eux des automatismes. Il faut qu’ils apprennent à mieux se connaître. C’est ça qui a permis à l’ancienne équipe d’être performante lors de la saison dernière. Alors,  je demande aux supporters de l’équipe de s’armer de patience comme ils l’ont toujours fait dans les moments les plus difficiles de l’équipe. Qu’ils soient  toujours aux côtés de leur équipe. C’est à ce prix qu’on pourra rapidement tourner cette page triste de notre histoire.

 Un message à l’endroit des sympathisants du Djoliba AC ?

C’est de continuer à cultiver la paix et l’entente au sein de la famille. C’est cela qui a toujours fait la force du Djoliba AC. Ceux qui viennent au Djoliba y restent quelles que soient les difficultés et les dissidences. Ils sont Djoliba et ils pensent Djoliba. Ce sont des vrais adhérents, des militants bons teints et convaincus. C’est cet esprit qu’il faut maintenir, qu’il faut perpétuer. Il faut resserrer les rangs et arrêter avec les  querelles inutiles qui ne grandissent pas le club. C’est l’union qui fait la force. Si nous restons unis, c’est sûr que nous allons atteindre nos objectifs.

Réalisé par Youssouf Z Kéïta        

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