Birama Samaké Directeur environnement social et physique SEMOS /Yatelarn« L’exploitation du sulfuré profond prolongera la durée de vie de la mine jusqu’en 2025 »

0

Depuis 2003, se tient l’atelier de concertation et de communication des parties prenantes de la mine d’or de Sadiola et de Yatela. Cet atelier, premier du genre, en République du Mali sur un site minier permet d’échanger directement avec les communautés installées aux alentours ou sur le site minier. Elle a permis jusque – là de consolider les relations avec les parties prenantes. Au cours de cet important atelier qui s’est tenu au Sahel Club de Sadiola les 25, 26, 27 janvier 2010, nous avons approché Birama Samaké, Directeur environnement social et physique SEMOs /Yatela. Il nous évoque la problématique de l’exploitation minière, le cyanure, les cas d’accident de travail enregistrés en 2010, le projet développement local qui s’oriente autour du PADI, la gestion de l’après – mine. Interview.

 

rn

Le Matinal : Pouvez-vous nous présenter brièvement les mines de Sadiola et de Yatela ?

rn

 

 

rn

Birama Samaké : La mine de Sadiola a commencé les travaux exploratoires depuis 1990. Mais auparavant, il y avait un projet qu’on appelait Mali Ouest I qui était financé par le Fonds Européen de Développement (FED). C’est ce projet qui a trouvé les indices sur lesquels Sadiola a commencé à travailler en 1990. De cette date à 1994, c’était les travaux de développement pour voir si l’indice qui a été trouvé par Mali Ouest I était un gisement ou non. C’est justement dans les années 1994 qu’on a prouvé que c’était un gisement économiquement exploitable avec une dimension internationale. On a commencé la construction de l’usine en 1996, puis l’exploitation de la mine d’or en décembre de la même année. Quant à Sadiola, c’est une petite mine qui est à 20 kilomètres de celle de Sadiola qui a commencé à être exploitée en 2001.

rn

 

rn

 

 

rn

Le Matinal : Quel est l’état de santé actuelle des deux mines ?

rn

 

 

rn

Birama Samaké : Aujourd’hui, Yatela tend vers sa fin. C’est une mine qui a été ouverte pour être fermée dans les années 2007. Actuellement, avec les travaux d’exploration, sa durée de vie a été prolongée et la mine doit fermer en 2013. Quant à Sadiola, si rien d’autre n’est trouvé, la mine va s’arrêter en 2018 mais on a un nouveau projet en cours (le sulfureux profond) et qui n’est pas encore terminé parce qu’il y a certaines conditions sine qua non qui doivent être mises en place pour qu’il puisse voir le jour. Ce projet prolongera la durée de vie de la mine jusqu’en 2025, peut-être même au-delà. Qui sait ?

rn

 

rn

 

rn

 

 

rn

 Le Matinal : L’environnement semblait être l’un des problèmes récurrents incompris par la population, mais aujourd’hui, il y a moins de bruit autour de cette question. Qu’est-ce que SEMOS a fait pour parvenir à cette situation ?

rn

 

rn

 

 

rn

Birama Samaké : Cela est simple, au début, quand une personne est nouvelle dans une activité, elle ne comprend pas, elle ne sait pas les tenants et les aboutissants ? Le rôle des deux mines a été de mettre en place un système de communication très élaborée avec les communautés qui entourent les deux mines, d’organiser des visites périodiques de site et elles ont fini par comprendre les problèmes et les efforts qu’on a mis en œuvre pour protéger l’environnement.

rn

 

rn

 

rn

 

 

Le Matinal : Pouvez- vous nous dire quelques mots sur le cyanure un produit très toxique et qui est utilisé pour l’extraction du minerai ?

 


rnBirama Samaké : Le cyanure est actuellement utilisé partout dans le Monde. Ce type de minerai à Sadiola et Yatela ne peut pas être traité pour l’extraction de l’or sans utiliser le cyanure C’est le même procédé utilisé qu’aux USA et en Russie. Mais géré à bon escient, le cyanure ne cause aucun accident parce qu’il y a des conditions pour son utilisation. Pour preuve, on a reçu un certificat d’une organisation mondiale qui gère les problèmes de cyanure. C’est la preuve que notre gestion du produit est très poussée. Depuis 1996, on n’a jamais eu d’accident, dans les deux mines, provoqué par l’utilisation du cyanure.
rn

 

 

rn

 Le Matinal : De toutes les mines d’Anglogold dans le monde, SEMOS a reçu le prix international sur la sécurité et la santé (contrôle des produits dangereux) en 2009, mais cela n’a pas empêché des cas d’accident survenus en 2010. Que s’est-il passé ?

rn

 

rn

 

 

rn

 Birama Samaké : On a reçu ce prix international en 2009, mais on a enregistré deux cas d’accidents à Sadiola dont un mortel. Il avait fortement plu. Il y avait une fosse dans la carrière et une équipe était passée pour pomper cette eau afin qu’on puisse y travailler. Malheureusement, il y a un élément de l’équipe qui a glissé, et qui est tombé dans l’eau, il ne savait pas nager. On a essayé de le secourir avant l’arrivée des secours, il était trop tard. Le second, a une blessure à une main, en faisant bouger les cailloux. A Yatela, il y a eu des cas de blessures Ce n’était pas des blessures incapacitantes. Mais le plus important, chez nous, quand on est blessé, qu’on ne puisse pas travailler, ça rentre directement dans notre catalogue.

rn

 

rn

 

 

rn

Le Matinal : Qu’en est-il concernant le plan de fermeture des deux mines ?

rn

 

 

rn

Birama Samaké : C’est surtout sur le plan de fermeture de Yatela qu’on est en train de travailler. Cette fermeture est prévue en 2013, on est déjà à 2011. C’est la raison pour laquelle ont est en train de pousser parce qu’on ne veut pas fermer cette mine n’importe comment. On veut la fermer de manière professionnelle afin que les travailleurs, les communautés et l’Etat, bref, que tout le monde soit satisfait de cette fermeture.

rn

 

rn

 

 

rn

Le Matinal : Pouvez-vous nous parler du plan social de fermeture ?

rn

 

 

rn

Birama Samaké : Un plan de fermeture digne de ce nom est constitué de trois éléments. Il faut d’abord un volet basé sur l’environnement physique (problème de réhabilitation, d’eau dans la mine). Il y a ensuite le plan social qui est divisé en deux parties : la première est axée sur les travailleurs (leur traitement à la fermeture, les aider à avoir d’autre emploi, à se former, à s’installer à leur propre compte) ; la seconde, c’est qu’on vit dans une communauté qui a pris une certaine l’habitude. Il faut donc communiquer avec elle, savoir ce qu’elle veut après la fermeture. Voilà pourquoi il faut produire un plan de fermeture parfait.

rn

 

rn

 

 

rn

Le Matinal : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le PADI qui est un véritable exemple de développement intégré ?

 

rn

 

 

rn

Birama Samaké : Mis en place depuis 2004, le PADI a atteint une certaine vitesse de croisière parce que les communautés environnantes en ont vu le bien-fondé : micro crédit, agriculture, renforcement de capacité. Le PADI a montré ses preuves. Les futurs projets concernent les projets de grande envergure. On veut faire de cette zone le grenier de la première région.

rn

 

rn

 

 

rn

Le Matinal : Que faire du trou béant après la fermeture ?

rn

 

 

rn

Birama Samaké : La carrière va être aménagée pour qu’elle soit utile. C’est sûr qu’on ne va pas la boucher. Elle sera aménagée pour qu’elle soit utile. Autrement, on fera en sorte qu’on puisse faire autour du maraîchage, de la pisciculture. Elle peut même être un lieu de villégiature, touristique. Quand la mine va fermer, il restera beaucoup d’infrastructures. L’Etat a décidé de les utiliser pour faire autre chose. Il y a une certaine conversion de tout l’équipement y compris la carrière.

rn

 

rn

 

 

rn

Le Matinal : Votre mot de la fin

rn

 

 

rn

Birama Samaké : Je voudrai tout d’abord féliciter votre organe d’être là pour la couverture médiatique de cet événement qu’est l’Atelier dont le début remonte à 2003.  Nous pensons que l’objectif qu’on s’était assigné est en train d’être atteint à savoir impliquer toutes les parties prenantes à échanger pour la gestion et la compréhension de l’activité minière. Il ne faut toutefois pas qu’on dorme sur nos lauriers. Il faut toujours rénover, apporter des changements au fur et à mesure que le temps avance.

rn

 

rn

 

 

rn

Réalisée à Sadiola par Issiaka Sidibé

 

rn

 


Commentaires via Facebook :