Bert Koenders Représentant spécial de l’ONU au Mali: « Nous avons déployé tous nos moyens pour la visite du Premier ministre à Kidal »

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Koenders - conseil de sécurité
Le patron de l’Onuci, Bert Koenders. © AFP

heures après les incidents survenus dans la ville de Kidal, quelles sont les dispositions prises au niveau de la Minusma ?

Bert Koenders : Premièrement réitère au peuple malien la condamnation des atrocités perpétrées à Kidal, les assassinats des agents de l’Etat. C’est inacceptable et quelque chose d’extrêmement grave. Nous avons tout de suite condamné les atrocités et demandé la libération des otages et des bâtiments administratifs. Les auteurs de ces actes doivent être traduits devant la justice.

 

 

Monsieur le représentant spécial, le gouvernement du Mali a envoyé un renfort à Kidal, selon des sources 1500 hommes. Sommes-nous à la veille d’une guerre ?

Non vous n’êtes pas du tout à la veille d’une guerre. Je crois qu’après tout ce qui s’est passé à Kidal, il faut penser aux risques d’une guerre. La guerre est synonyme de souffrance des populations. Il est important de tout faire pour chercher à régler par la voie pacifique. Nous avons entendu votre président de la République dire, « on ne peut pas accepter ce qui s’est passé », nous avons demandé au Conseil de sécurité de condamner l’acte et de soutenir le peuple malien. Mais il faut la solidarité internationale pour le retour de la paix au Mali.

 

 

Le premier ministre malien a déclaré que la République du Mali est désormais en guerre. Qu’en pensez-vous ?

Il a eu le courage d’aller à Kidal dans une situation extrêmement difficile, et nous avons soutenu les forces armées maliennes. Avec les atrocités, il a dit que c’est un acte de guerre. C’était très clair aussi dans la déclaration du président de la République IBK, qu’il faut trouver la voie la plus pacifique possible. La paix est une possibilité et je crois que c’est le rôle de tous les Maliens d’assurer qu’on trouve une paix au Mali.

 

 

Le Premier ministre a aussi réaffirmé sa volonté pour que la sécurité de la ville de Kidal revienne à l’armée malienne. Qu’en dites-vous?

Le Mali est un pays souverain. Comme vous savez les forces armées maliennes sont à Kidal. Nous les soutenons à faire des patrouilles nuit et jour, avec la police et la gendarmerie. Tous les Maliens savent qu’à Kidal, la paix est quelque chose d’extrêmement difficile. Et nous devons utiliser tous les moyens possibles, incluant l’aide humanitaire, les négociations, le cantonnement des groupes pour trouver une solution à un retour durable de la souveraineté du Mali sur Kidal.

 

 

Les autorités maliennes accusent la MINUSMA de n’avoir pas fait assez pour sécuriser le gouvernorat et le Premier ministre et sa mission à Kidal. Qu’en est –il ?

Nous avons tout mobilisé de notre côté. Toutes nos capacités avec tous nos avions, notre soutien pendant la journée pour assister les forces armées maliennes qui ont les premières responsabilités. Nous les avons soutenues pour cette visite du Premier ministre qui est tout à fait légitime. Il y avait une discussion de coordination entre les Fama et les forces internationales. Mais, je vais vous assurer que mes forces, mes polices dans toutes leurs capacités étaient engagées pour soutenir le Premier ministre. Ils ont fait ce qu’ils ont pu Toute la flotte aérienne des nations unies était mobilisée pour préparer cette visite.  Nous avons 19 blessés. Je vous assure que notre relation est extrêmement bonne avec le gouvernement.

 

 

Malgré tout ce qu’elle fait pour la stabilité du nord, la Minusma est mal comprise par une grande partie des Maliens. Que comptez-vous faire?

Je visite beaucoup votre pays, pas seulement à Bamako, j’étais ce matin dans une réunion de réconciliation entre les peulh et les touareg, qui ont pris le courage de parler après ces graves crises. Je suis souvent avec la jeunesse et avec les femmes, de Gao, Tombouctou, et tout le temps, sur le terrain. Nous avons d’énormes soutiens des Maliens qui ont compris qu’il faut travailler avec la communauté internationale, avec le gouvernement et les Maliens dans une situation de crise.

 

 

Mais face à la dégradation de la situation à Kidal, le mandat de la MUNISMA va-t-il changer, pour l’adapter au contexte actuel ?

Ce n’est pas à la Munisma de changer un mandat, c’est le Conseil de sécurité qui décide là-dessus. Je ne sais pas si le Conseil va le faire.

 

 

Est-ce que la MUNISMA a atteint son effectif de 12.000 hommes prévus par la résolution 2100 ?

Non pas du tout. Cela dépend des pays souverains de nous donner les forces mais nous avons fait beaucoup avancés. Je crois d’ici à quelques mois on sera à ces chiffres là. Mais c’est important que les Maliens comprennent que ça dépend de la volonté des Etats, mais aussi de leurs personnels de vouloir donner leurs vies pour les Maliens.

Propos recueillis par B. Daou

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7 COMMENTAIRES

  1. Jai lu des la nouvelle patrie intallah ag attaher et bajan ag hamatou de menaka doivent rendre des comptes je crois qu on commence a toucher le fond de toute cette rebellion tant ses 2 personnes vivent nous ne firons jamais avec les rebellions tous les enfants de n attallah sont acteur de la rebellion a Kidal de meme bajan a menaka dont son frere est ministre de l artisanat et du tourisme du gouvernement provisoire du mnla voila comment c est 2 patriaches nous bernent ibk dois prendre ses responsabiliter il connais bien bajan qui vien de prendre refuje dans sons parti

  2. Il y a une chose qui m’a choqué quand IBK a reçu tous les ambassadeurs, c’est le comportement de l’ambassadeur de France, il était dans son portable pendant que IBK leurs parlaient, quel attitude méprisante ! Deuxième chose, c’est quand le représentant de la minusma a dit faire tout le nécessaire pour la sécurité du premier ministre en visite à Kidal, le premier ministre a dit que c’était tout le contraire !? Comment on peut faire confiance à des chiens ? Tous est mensonges, tactiques, stratégies… Ces sales vampires !

  3. Si Moussa n’était pas parti.
    Aucune préparation malgré l’échec de Tantan Ly d’atterrir.Face à la conscience malienne actuelle tout le monde sait qu’à Kidal c’est l’insécurité.Dans la vie ,un intellectuel doit être capable de prévoir la marche des choses.Pourquoi aller et laisser les élus députés de Kidal à Bamako?Le problème de Kidal n’est pas un problème d’administration mais un problème de rébellion.Que Moussa comprenne que la contradiction principale c’est la partition alors une conclusion s’impose nécessairement.Moussa a intérêt à cesser d’avoir des solutions universitaires pour des questions de vie ou de mort.
    Si Moussa était parti pour la nation malienne pourquoi se presser pour sortir et laisser les honnêtes gens de Kidal sous les balles des jihadistes.En brave,il devrait dire je suis venu pour ma population,pour mon territoire puisqu’il faut mourir alors mourons ensemble.C’est certain l’histoire allait retenir son nom,parce que c’est ce qu’il cherche.

    • Tu es vraiment con, avec ton analyse bidon.
      Continuez à dormir , ils couperons votre pays.

  4. Absence d’État et désarroi d’un peuple

    Samedi dernier le premier ministre malien Moussa Mara comptant naïvement sur des forces étrangères présentes au nord du Mali dans le cadre de la Minusma, s’est rendu à Kidal alors que les préalables de sa propre sécurité et de celle de sa délégation n’étaient pas réunis.

    S’étant affaibli tout seul en mentant devant les députés sur l’achat inutile et inopportun d’un avion présidentiel, il a voulu joué un coup politique pour raviver la fibre patriotique des maliens sur l’affaire de Kidal mais Mara a ignoré totalement les B.A-BA de la sécurité publique.

    “On a été surpris” a-t-il dit à Gao de retour de Kidal, avec un air bonasse.

    En effet, la région de Kidal est truffée de bandits armés qui collaborent étroitement avec ceux que le Mali appelle des “partenaires” (les soldats français de Serval et onusiens de la Minusma).

    Ceux-ci n’ont jamais caché depuis janvier 2013 leur traitement de faveur à un groupe armé indépendantiste devenu autonomiste qui s’appelle le Mnla et qui est fortement implanté en Europe.

    Ces “partenaires” du Mali, se basent sur une vision ethnique et culturelle du Mali basée sur la couleur de peau pour justifier ce traitement de faveur qu’ils veulent coûte que coûte accorder aux touareg et aux arabes maliens au nord du Mali.

    “Kidal fief des touareg” revient constamment dans le discours des politiques, des médias et des militaires français sur le Mali alors que le président Hollande avait justifié l’intervention militaire de l’armée française au Mali en janvier 2013 comme étant une opération devant “aider un pays ami à recouvrer son intégrité territoriale”.

    Ce Mali qui est présenté comme le seul succès de la politique extérieure voire de la politique tout court du régime de François Hollande est en réalité un chaudron aujourd’hui aussi brûlant qu’en janvier 2012.

    La seule différence entre 2014 et 2012 c’est que des troupes étrangères sont présentes et sont témoins de l’impuissance actuelle de l’état malien comme c’était d’ailleurs le cas du temps d’ATT en 2012.
    Sinon les bandits armés sont tout aussi lourdement armés et sont tout aussi libres de leurs mouvements qu’il y a 2 ans.

    Dans ces conditions seule une armée malienne forte et combattante peut aider le Mali à s’en sortir sinon il court directement vers une autonomie de ces régions nord ou tout au moins de celle de Kidal.

    Les images de l’arrivée de la trentaine de personnel administratif de Kidal à Bamako Senou et les assassinats lâches et hautement symboliques des préfets des différents cercles de la région de Kidal est la pire manifestation de l’impuissance de l’État malien et une cuisante défaite d’IBK semblable à Waterloo.

    Alors que ces groupes armés qui défont régulièrement nos forces armées à Kidal ont été battu à quatre reprises par le Mujao (dont les combattants sont constitués de quelques centaines de bergers) à Gao, Ansongo, Menaka et El Halil entre juin 2012 et janvier 2013 au point qu’ils s’étaient réfugiés au Burkina Faso et en Mauritanie.

    On se pose la question pourquoi un État malien avec plus de 175 milliards de FCFA annuels de budget de défense est incapable de mettre sur pied une armée de combat pour se défendre et défendre son intégrité territoriale après deux ans de crise?

    On n’a tous compris le laxisme et la naïveté du régime ATT dans la gestion de la crise du nord et dans sa gestion de l’armée malienne.

    Mais après l’humiliation de 2012 et 2013 nous ne comprenons pas le passivité et le suivisme du régime IBK dans sa gestion du nord et de l’armée malienne alors qu’il a bénéficié de la confiance de 77% de l’électorat malien pour rendre au Mali son “honneur”.

    Nous avions tous compris après 2012 que notre armée malienne avait besoin d’une restructuration complète et urgente (recrutement, formation, équipement, commandement, gestion des carrières, avancement en grade, logistique, renseignement, stratégie, conditions de vie et de travail de nos troupes au front, etc).

    Mais après deux ans et surtout autant d’aides étrangères, nous n’avons pas compris pourquoi cela ne s’est pas fait ni sous Dioncounda ni sous IBK.

    Nous avons vu un Dioncounda se cacher derrière une bande de soldatesque de Kati qui s’autoproclamait soldats de la “restructuration”de l’État et “reformateurs” de l’armée, alors qu’elle s’est avérée être une jouisseuse assassine championne du monde des charniers qu’autre chose.

    Nous avons vu un IBK et son Boubeye se cacher derrière des missions de formation militaire de l’union européenne, tout en se hissant en destructeurs attitrés de missiles défectueuses de l’armée sans jamais changer en profondeur cette armée et le transformer en armée de combat.

    En même temps, on a vu, la promotion éhontée de la famille et belles familles IBK et son goût inconsidéré et indécent pour le luxe clinquant et les dépenses inutiles au sommet de notre État.

    Depuis septembre 2013, l’État malien ne s’est donc pas intéressé à l’essentiel c’est à dire se doter d’une armée de combat pour l’affirmation de sa souveraineté perdue.

    IBK et son régime ont privilégié des voyages et des communications tape à l’œil au détriment du renforcement de l’État malien et de ses moyens de défense.

    Alors qu’en même tant nos ennemis continuent de se renforcer au nord et étoffent leurs liens diplomatiques et militaires dans le monde.

    Quand l’ennemi se renforce il faut que nous nous renforçions aussi.

    Mais ni IBK ni Boubeye ni Sada Samaké ni Mara n’ont pas compris cela.

    Ils ont choisi de compter sur les autres forces étrangères au Mali et se sont fier aux beaux discours des étrangers à travers leurs interminables voyages inutiles dans le monde.

    Ils ont oublié nos soldats et leurs conditions de travail et de vie.

    Le chef d’état major des armées d’IBK, en tournée au nord, a même craché au visage de nos troupes que l’une de leurs primes allait disparaître.

    Cela n’est pas rassurant et cela ne rassure pas nos soldats déjà dans des conditions précaires qui affrontent l’ennemi avec des moyens limités.

    Il fallait corriger cela et renforcer nos troupes à Kidal et rendre la sécurité optimale en leur mettant dans les conditions idoines et en alerte maximale avant de s’y rendre.

    Mais Moussa Mara et Boubeye ne l’ont pas fait.

    Ils ont préféré le tape à l’œil à Kidal ils ont eu le tape à la tête et c’est le Mali entier qui est humilié en voyant ces administrateurs revenir de l’enfer de Kidal sur le tarmac de l’aéroport de Bamako Sénou.

    J’espère très sincèrement que nos autorités tireront les leçons de cette épisode malheureuse de cette crise et commenceront vraiment à mettre sur place une vraie armée de combat au lieu de se blottir contre des négociations et des dialogues politiques dont tout le monde sait qu’ils ne mèneront à rien dans cette crise sauf à humilier davantage le Mali.

    Wa salam!

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