Bert Koenders, chef de la Minusma au Mali : « Il y a une volonté de faire des compromis et d’aller au concret »

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Koenders - conseil de sécurité
Le patron de l’Onuci, Bert Koenders. © AFP

Le Républicain : Que pensez-vous des négociations d’Alger ?

Bert Koenders : Ce qui ce passe en Algérie, du côté des Nations Unies, c’est pour tous les Maliens sans exclusion, sans discrimination. C’est pour que le Mali puisse fonctionner en paix dans le respect pour tout le monde. Je crois que toutes les conditions sont là pour avancer. Je crois qu’un Mali uni sera fort dans sa diversité.Je suis optimiste, et très conscient que ça ne sera pas facile, mais les conditions sont réunies.

Sur quoi repose votre optimisme  et quelles sont les avancées par rapport aux autres rencontres ?

Premièrement c’est un optimisme gardé, parce que les partis doivent oser la paix. Mais ce qui est clair, les conditions sont toutes là. Il y’a une feuille de route, une cessation des hostilités qui reste à garder, mais ce qui est important, est qu’il y’a une volonté du conseil de sécurité, et de toutes les régions d’aller ensemble.

Quels sont les points des blocages que vous souhaiteriez lever pour parvenir à un accord définitif ?

Je crois que le plus important est que, le plus vite possible, les partis trouvent des accords sur les points de la future architecture du  Mali qui sera basé sur   les principes de souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale.

Quels sont les points de convergences ou divergences des six mouvements du Mali ?

Maintenant il y’a une feuille de route. Alors toutes les parties peuvent mettre sur la table ce qu’ils veulent sur les quatre thèmes qui sont : les architectures du Mali, les institutions, la décentralisation, la réconciliation. Les éléments de la deuxième thématique, surtout les affaires qui sont liées à la sécurité, constituent un point crucial.

En tant que chef de la Minusma qu’entendez-vous mettre en œuvre  pour concilier ces différents points de vue ? Certains parlent de statut particulier et d’autres de l’unité.

Ça c’est un peu le secret des médiateurs. C’est à eux d’assurer qu’on prend tout le monde au sérieux. On fait une médiation de bonne foi. Avec les différents médiateurs ensemble, les Maliens peuvent avoir confiance. Les pays de la région, l’Algérie et la communauté internationale sont ensemble. Ils ne sont pas là pour imposer, mais accompagner  avec toutes leurs forces le processus. Donc c’est unique dans le monde.

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1 commentaire

  1. Ce qui semble manquer a Alger,ce sont les conseils judicieux.Ni les rebelles ni leur societe civile ne connaissent les lignes de demarcation entre decentalisation,autonomie,(statut indefini)ou Federation.Les intervenants disent ce qui passe dans leur tete.Ou sont donc les experts Algeriens,europeens,francais?Sont-ils buyers?
    Pour les politiciens touaregs,ils veulent le controle sur les ressources naturelles parce que des pays sont derriere pour les pouusser.Dans une Federation,les ressources strategiques sont gerees par le Gouvernement Central.En matiere de transfert de competences et
    de ressources,ce ne sont pas les societes civiles qui vont faire la demarcation,mais des planificateurs,des experts industriels,des macro-economistes,des experts de l’amenagement spatial.Qui assure la presidence des commissions,la coordination generale?Une vraie cacophonies.Des compromis a faire sur des surencheres?Allons donc!
    Le Mali gere sa diversite!Le racisme ne se gere pas.Il doit etre
    eradique!!!

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