Benoît Yaranga Koumaré, Directeur Général du Laboratoire national de la Santé :\ Il serait inconcevable de ne pas se prononcer en toute indépendance sur la mauvaise qualité (si c’est le cas) d’un produit après contrôle “

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Dans un entretien, à bâtons rompus, qu’il nous a accordé, le Directeur Général du Laboratoire National de la Santé (Lns), Benoît Yaranga Koumaré a parlé de son travail, celui de sa structure. Un travail qui concerne essentiellement le contrôle de la qualité des médicaments, aliments et boissons ou toute autre substance qui est produite au Mali. Interview.

Le Matin : Bonjour Professeur, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
rnBenoît Yaranga Koumaré : Je suis le professeur Benoît Yaranga Koumaré. Je suis le Directeur Général du Laboratoire National de la Santé, en abrégé (Lns). J’y ai pris fonction précisément le 25 mars 2009.
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rnQu’est-ce que le Laboratoire National de Santé ?
rnLe Lns est un établissement public à caractère scientifique et technologique.
rn Il  existe depuis 1990. Il a évolué ainsi pendant une dizaine d’années avant d’être transformé en établissement public à caractère scientifique et technologique (Epst). Au demeurant, l’activité essentielle qui est fondamentalement demandée  au Lns,  c’est de contrôler la qualité des médicaments, aliments et boissons ou toute autre substance qui est produite en République du  Mali à des fins alimentaires, dactyliques ou thérapeutiques et qui puisse avoir éventuellement un impact  sur la santé des populations. Je parle notamment des populations humaines et animales.
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rnVous effectuez donc des contrôles dans une structure comme Bramali par exemple, comment cela se fait?

rnLes relations du Lns avec Bramali sont des relations de partenariat.  Autrement dit, nous devons  contrôler la qualité de tout ce qui est produit en termes d’aliments, de médicaments et  d’eau. Il va de soit que cette structure, en tout cas, au regard de la qualité des produits qu’elle a, ait un  œil sur eux. Donc, de façon réglementaire, nous pouvons faire des prélèvements inopinés pour voir réellement la qualité des lots présents. Mais ladite structure peut nous solliciter en cas de besoin. Ce partenariat vient en appoint sur le plan réglementaire du contrôle interne que Bramali doit effectuer.
rn Au regard du partenariat qui existe entre notre structure et Bramali, Bramali peut amener ses produits que nous contrôlons sur place. En dehors de Bramali, nous contrôlons d’autres structures.  
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rnDonc vous contrôlez régulièrement Bramali … ?
rnOui. Bien entendu, mais je crois que Bramali peut en témoigner.
rn Nous contrôlons également les unités industrielles et les boulangeries, etc. Par rapport à la boulangerie, notre spécialité c’est le contrôle des matières premières. Selon le concept d’assurance qualité, ces produits devraient être contrôlés de la production jusqu’à la consommation finale.
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rnVous vous intéressez aussi aux unités de fabrique d’eau et aux stations de traitement des eaux d’Edm ? 
rnAu niveau du district de Bamako, nous contrôlons la qualité  sédiment logique et hydro isotopique des eaux de consommation.
rn Au cours de nos activités de surveillance dans les régions, nous sommes beaucoup plus exigeants. Nous n’avons pas encore de structures décentralisées. Par ailleurs, je voudrai insister qu’il serait inconcevable de ne pas se prononcer en toute indépendance sur la mauvaise qualité (si c’est le cas) d’un produit après contrôle ; car on n’est pas soi-même à l’abri des dangers encourus : inefficacité des produits aux utilisations escomptées, danger d’intoxication à court ou moyen terme.
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rn On vous accuse souvent de percevoir des pots de vin…

rnLa question est vraiment intéressante. Bien entendu, je crois qu’on a cité des structures qui sont très bien connues. Il s’agit de Bramali et Edm-Sa.  La désinformation peut avoir des conséquences graves. Je n’ai pas connaissance d’avoir perçu un quelconque pot de vin. Chose valable pour mon personnel.  L’information selon laquelle nous percevons des pots de vin n’est que pure aberration.  
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rnVos agents suivent-ils des formations en ce sens ?
rnLa formation est une priorité au Laboratoire National de la Santé. Comme en témoigne notre programme opérationnel 2011.
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rnQuels sont vos rapports avec le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme ?
rnNous travaillons avec la cellule sectorielle de lutte contre le Sida, le programme national de lutte contre le paludisme et le programme de lutte contre la tuberculose. Le Laboratoire National de la Santé surveille la qualité des produits consommables spécifiques aux dits programmes. Il s’agit notamment des antirétroviraux (Arv), le préservatif masculin, les moustiquaires imprégnées, les Cta  (combinaisons thérapeutiques à base d’artimiésinine antituberculeux).  L’implication du Lns dans la gestion de ces appuis est indirecte, car le Laboratoire National de la Santé est un sous-bénéficiaire.  Nous exprimons des besoins, mais nous ne nous y impliquons pas directement.
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rnEt l’affaire des 81 millions ?

rnJe n’ai pas connaissance d’avoir vu 81 millions dans mon dossier de passation de service. Mieux, je n’ai aucune traçabilité des activités de l’opérateur concerné par rapport à ladite somme depuis ma prise de service.

Quelle est la destination des médicaments après contrôle ?
rnAprès nos opérations d’analyse et de contrôle, deux alternatives se présentent pour les produits concernés suivant nos manuels de procédure de contrôle de qualité. Le produit peut être conforme, c’est-à-dire, propre à la consommation. Le restant de l’échantillon prélevé reste gardé. Dans l’échantillonthèque (lieu où les échantillons sont gardés, ndlr) jusqu’à 6 mois. Période au-delà de laquelle il peut être mis à la disposition des structures hospitalières pour leur appui.
rn Pour la prise en charge des malades nécessiteux, quand le produit n’est pas conforme, c’est-à-dire, quand il n’est pas de bonne qualité, il est gardé jusqu’à péremption pour prévenir les cas de réclamation. Il est soumis à la commission nationale de destruction des produits dont la direction de la pharmacie et des médicaments assure le secrétariat.
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rnQuelles sont vos sources de financement ?
rnLe budget du Laboratoire National de la Santé, comme tout Etablissement public à caractère scientifique et technologique, à 3 sources de financement : les ressources propres qui résultent de nos prestations de service auprès des partenaires publics et privés, ensuite le budget spécifique d’investissement et enfin l’appui budgétaire sectoriel. Il va de soit que les dépenses afférentes au budget soient en corrélation avec les sources de financement sus citées pour les deux dernières années d’exercice.
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Pour l’année 2011, notre budget a reçu un léger accroissement sur notre propre proposition, de 0,5%.
rn Ce qui est vraiment objectif, au regard de l’efficience et de l’efficacité que nous avons projetées : 1milliards 0 67 millions de F Cfa en 2010, contre une prévision de 1 milliard 0,73 millions en 2011.
rn " Monsieur Koumaré n’a pas duré à la tête de la structure au point d’être un ravageur…, nous ne souhaitons pas la disparition du Lns, encore moins celle du professeur Koumaré ". Dès qu’un responsable est relevé, on pense qu’il a détourné.
rnMais même le prophète (paix et salut sur lui) n’a pas échappé à la méchanceté humaine.
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rnVotre mot de la fin !
rnJ’insiste sur l’importance et le rôle du Lns qui est une structure privilégiée,   sous tutelle du ministère de la santé. Il est au service de l’ensemble de la population malienne pour être à l’avant-garde de la santé. Au regard des produits que nous consommons : médicaments, aliments, boissons. Notre mission ne saurait être accomplie à suffisance et au bénéfice de tous sans d’abord l’engagement des travailleurs du Lns. Le soutien des décideurs et l’engagement positif des acteurs de notre environnement comme les industriels, les Pme, les importateurs, mais aussi et surtout les medias, dans un concept de professionnalisme pour une meilleure information de tous.
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Certes la contradiction peut être considérée comme un moteur de développement et de l’amélioration des conditions de vie des consommateurs, mais elle ne doit pas être aussi un facteur de découragement, suite à une probable médisance ou quelque peu un manque de professionnalisme.
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rnEntretien réalisé par
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Badou S. Koba et A. D
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